Fyctia
Esclaves - Partie 3
L’intendant de son père sortit du bureau et se dirigea vers les nobles, les informant qu’ils seraient reçus dans quelques instants, puis il se dirigea vers le coin de la pièce où elle se trouvait avec Nishka.
« Sa majesté le Roi des rois reporte la leçon de sa fille à demain matin, première heure après le premier déjeuner. Ne soyez pas en retard. »
L’ironie de la situation échappa complètement à la jeune fille qui n’avait même pas conscience qu’on lui adressait la parole. Les bruits ambiants étouffés, comme lointain, passaient ses oreilles, mais n’atteignaient pas son cerveau.
Nishka se leva et lui prit le bras pour la faire bouger, mais il fallut quelques pressions des doigts de la vielle femme sur son avant-bras pour qu’elle réalise ce qu’on attendait d’elle. Abasourdie, Ishta la suivit par automatisme, imperméable à ce qui pouvait se passer autour d’elle, son esprit sidéré. Elle ne comprenait toujours pas comment la vérité avait pu lui échapper, comment avait-elle pu être aussi aveugle ?
Prise de vertige, Nishka dut la soutenir jusqu’à la voiture, ses jambes refusaient de coopérer, ses pieds traînaient sur le gravier de l’allée devant la maison des bureaux de son père. Le retour jusqu’à la suite des Pétales se fit dans un brouillard informe. Étrangère à son propre corps, elle se voyait bouger et répondre à Nishka comme si quelqu’un d’autre avait pris possession de son enveloppe de chaire.
La Mère des Futures Femmes tenta de la faire manger, mais sa gorge serrée ne lui permit pas d’avaler quoique se soit. Sans se souvenir comment, elle se retrouva dans son lit, tout son être engourdi. Incapable d’éloigner ses pensées de sa révélation, Ishta passa la nuit les yeux ouverts, fixant la chaise sur laquelle travaillait d’ordinaire la vieille femme, sur le balcon devant le jardin.
Nishka savait-elle que son père la fouetterait à chaque rencontre jusqu’à son mariage ? Pourquoi n’avait-elle rien dit ? Ishta lui avait posé tant de fois la question... Pourquoi la laisser espérer ? Comment la vieille femme pouvait-elle avoir des paroles douces en parlant de son père ? Comment pouvait-elle le défendre comme elle l’avait fait jusqu’alors ?
7 commentaires
Marion_B
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Il y a un an
Anna Cesari
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Il y a un an
Mélanie Nadivanowar
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Il y a 2 ans
Ordalie
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Il y a 2 ans
nanou048
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Il y a 2 ans