Fyctia
Fiançailles - Partie 1
**Avant-Propos**
Bonjour à tous et merci de vous joindre à moi pour ce “petit” voyage au Konungalands :)
Si vous êtes arrivés ici en recherche d’une romantasy poignante et d’un univers riche, je vous propose une histoire de libération, de respect et d’amour, teintée de magie et de guerre.
Suivez Ishta alors qu’elle apprend l’importance de sa propre vie, de son droit d’exister, d’aimer et d’être respectée. Regardez-la se libérer, s’affirmer, découvrir ses propres capacités et prendre les armes pour se venger des abus subits durant son enfance. Réussira-t-elle à renverser son père ? Parviendra-t-elle à mettre à genoux une culture arriérée et bouffie d’orgueil ?
Vous découvrirez un Empire décadent aux accents mésopotamiens, dans un désert brûlé par la chaleur de deux Soleils, abandonné des Dieux et de leur magie. Une civilisation aussi ancienne que stagnante, qui oppresse ses femmes par peur de les voir tomber dans l’hystérie… Bien que personne ne sache plus depuis longtemps ce que cela signifie.
De l’autre côté des montagnes, vous trouverez un peuple à l’allure viking, confiné dans les contrées glaciales du nord-est, étranglé par un Empire qui refuse de les laisser s’étendre ou de prendre contact avec le reste du monde. Une civilisation morcelée en différents clans, parsemée sur un territoire rude et inhospitalier, mais qui a su se regrouper contre un ennemi commun. David contre Goliath.
Mais La Bête de la Terre des Rois n’a pas été écrite spécialement pour Fyctia, l’histoire est publiée sur différentes plateformes de lecture. Aussi, le format des chapitres n’est-il, de fait, pas adapté à la longueur autorisée ici et il a fallu les scinder en plusieurs parties.
L’histoire est écrite en deux temps, le prologue est important pour le développement personnel du protagoniste ainsi que pour celui de l’intrigue. S’il peut paraitre long tel qu’il est fractionné, On arrive assez vite au cœur de l’histoire avec magie, ennemi et romance !
Merci d’être resté avec moi jusqu'ici et j’espère que ce voyage vous plaira :)
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Ishta retint de justesse un bâillement. Réveillée aux aurores par sa bonne, elle avait ensuite traversé huit heures de préparation pour être présentable. Douze couches de vêtements, quinze kilos de tissus et de bijoux, un nombre incalculable de pots de crème et maquillage plus tard, elle attendait debout derrière la porte de la salle du trône afin d’être présentée à son futur époux. La pendule avait déjà sonné deux fois, et, incapable de s’asseoir par peur de ne jamais pouvoir se relever, la seule chose qui gardait la jeune fille encore éveillée était l’excitation.
Le fils aîné d’une des plus grandes familles du conglomérat des îles Australes, Sichuna Ning en personne, était venu pour demander sa main. Elle l’avait croisé enfant et, déjà, sa grâce et sa prestance l’avaient laissée sans voix. Si bien qu’elle n’avait pu que balbutier quelques maladresses alors que le garçon parlait avec tant d’éloquence, à huit ans déjà. Une bêtise qui lui avait valu une des pires punitions de son enfance, les marques sur son corps avaient mis plusieurs mois avant de disparaître complètement. C’est à se demander comment elle avait pu faire si bonne impression pour que Ning se présente devant l’Empereur.
La jeune fille n’arrivait toujours pas à croire que son tour arrivait si vite. En cinquième position parmi les pétales du Sha, Ishta avait encore deux sœurs non-mariées avant elle, dont une descendante de la Rose en personne. Si le fils de Sichuna n’avait pas demandé spécialement sa main, à elle, sa cérémonie n’aurait pas eu lieu avant encore, au moins, trois ans. Pour une fille de noble du Saam’Raji, le mariage était la consécration. La marque de sa bonne éducation et de sa valeur. Ses deux sœurs aînées déjà mariées avaient grandement gagné en statut. Elle les voyait se déplacer dans les couloirs du palais, les yeux non voilés, la démarche digne. Inapprochables.
L’horloge sonna une troisième fois quand les portes de la salle du trône s’ouvrirent enfin et la voix du Chambellan s’éleva.
« Sha Ishta, Cinquième pétale du Saam’Raji, Descendance d’une Ortie, votre fille Bien-Aimée. »
Dans un grand silence où seul résonnait le bruit de ses pas, elle entama sa traversée de la salle du trône. Son esprit était concentré sur le décompte protocolaire des pas, elle devait en faire cent soixante-seize exactement. Pas un de plus, pas un de moins. Son voile de bienséance lui couvrant la moitié supérieure du visage afin de protéger sa pudeur, elle ne voyait pas grand-chose de plus que les quelques centimètres devant ses chaussures. Mais elle saurait, grâce à ce repère, quand s’arrêter et se prosterner tout en restant à une distance protocolaire du piédestal où siégeait son père.
Les yeux rivés sur le tapis vert canard que frôlait sa multitude de jupes longues, elle luttait contre sa curiosité pour ne pas lever la tête et faire sonner les clochettes lestant son voile de bienséance, preuve alors qu’elle aurait commis un impair. Elle sentait le poids de tous les regards de la cour s’ajouter à celui de sa robe. Ce n’était pas le moment de trébucher et se couvrir de honte. Chaque nouveau pas était un supplice, elle se devait de garder un rythme lent et digne, alors qu’elle aurait voulu courir d’une traite les cent mètres la séparant de son futur époux.
Enfin, elle aperçut le bas des robes du fils marchand, blanc et noir brodé de dragon d’argent. Elle avança encore de cinq pas, se mit à genoux face au trône, le visage contre terre, les mains jointes au-dessus de sa tête, redoutant déjà l’instant où il faudrait se lever.
« Gloire au Roi des rois, grand sage devant les éternels, sauveur du peuple et mon père bien aimé, » proclama-t-elle d’une voix claire et forte, afin que tout le monde puisse l’entendre malgré sa position délicate.
Le Roi des rois fit un geste de la main et deux servantes vinrent l’aider à se relever. Elle y mit autant de grâce et de dignité que possible puis se tint bien droite, les yeux fixés sur le bout de ses propres chaussures. Elle ne savait ce qui la rendait plus fébrile, le poids de la robe ou le fait de ne pouvoir admirer son futur époux. Aussi elle revisita le souvenir qu’elle avait de lui. Élancé, le visage fin taillé en pointe et de doux yeux vert émeraude s’étirant sur les coins, traits communs à tous les habitants des Îles Australes.
La voix profonde de l’Empereur résonna alors dans la salle, faisant taire tous les murmures de la cour.
« Alors, Fils de Sichuna, n’est-elle pas aussi délicieuse que je vous l’ai décrite ?
- Si votre Altesse, en tout point.
La voix de Ning était toujours aussi douce et envoûtante que dans son souvenir. Mais si j’osais, je vous dirais que toute la beauté d’une femme des Îles Australes se mesure à l’intensité de son regard. »
Un chuchotement nerveux traversa les membres de la cour mais le Roi des rois se mit à rire de bon cœur.
18 commentaires
WildFlower
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Il y a un an
Marion_B
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Il y a un an
Hiurda
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Anna C
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Blackat
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Hiurda
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Anna Cesari
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Hiurda
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Mélanie Nadivanowar
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Dahlia Tara
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Il y a 2 ans