Fyctia
Chapitre 5 - 1ère partie
Un gazouillement artificiel, suraigu et prolongé me tira de mon sommeil le lendemain matin. Et zut ! T’as oublié de désactiver ton réveil. Et d’abord change de sonnerie. Elle est horrible celle-là ! Bruit d’oiseaux et puis quoi encore !
J’émergeai difficilement de sous la couette et attrapai mon téléphone. L’éclat de lumière qui jaillit du petit écran m’arracha une grimace. Ouille ! Mes yeux. Et ma tête d’ailleurs. Mais t’as pris combien de verres d’alcool hier au juste ?
Malgré ma tête lourde, la soirée de la veille m’apparaissait avec une netteté déconcertante. Impossible d’oublier ce que j’aurais pourtant souhaité voir disparaitre. Se rejouait ainsi la mauvaise comédie d’une jeune femme trop naïve tombant stupidement et bien trop rapidement amoureuse d’un mec inaccessible.
Bon. Au moins, la comédie s’arrête là. Il ne veut pas de toi. Tu vas l’oublier et c’est la fin de l’histoire. Voilà.
Bien décidée à en rester là, je rabattis la couette par-dessus ma tête et tentai de me rendormir. Mais au bout d’une heure à me retourner dans tous les sens, il me fallut admettre que je guettais le moindre son de mon téléphone, attentive à ne pas rater la plus petite vibration provenant d’un message ou mieux d’un appel.
Mais rien. Nada. Niet. Que pouic. Et plus le temps passait plus je devenais nerveuse. Ce matin-là, je ne pus me concentrer sur rien. J’en profitai d’ailleurs pour trainer au lit et essayer tant bien que mal de récupérer quelques heures de sommeil en retard. Vu ta tête ces derniers temps, ça ne te fera pas de mal !
Peu après midi, je me secouai enfin. Jetant toutes les couvertures et les coussins, je jaillis du lit comme une bombe. Prise d’une rage soudaine, j’entrepris le ménage complet de ma chambre. Puis des parties communes de l’appartement. Et tout en frottant et en éliminant la crasse laissée par mes colocs peu scrupuleux, je sortis ma colère en rageant à mi-voix.
Je maudis les mecs trop canons, les yeux verts trop profonds, ma naïveté, mon romantisme et puis d’ailleurs toutes les comédies romantiques et les films à l’eau de rose. Et surtout j’insultai copieusement toutes les princesses Disney.
Quand j’eus terminé l’appartement était nickel. Et moi je ne ressemblais plus à rien. Je filai donc sous la douche. La caresse chaude et enveloppante de l’eau brûlante courant sur mon corps me fit du bien et m’apaisa enfin. Je soupirai profondément et laissai enfin couler d’ultimes larmes de regret.
Vidée et calme, infiniment calme, je sortis de la salle de bain. Une journée. Il m’avait fait perdre une précieuse journée de ma vie. Trop sensible, trop naïve, trop stupide Emily. N’accorde ton attention, ton temps et tes sentiments qu’à des gens qui en valent la peine.
Je souriais cependant. Un sourire de tendresse et d’indulgence envers mon cœur si fou. Un sourire confiant dans l’avenir. Un sourire qui disait que cet épisode était derrière moi.
Un sourire qui s’étrangla tout net quand retentit le gazouillis bref annonçant un nouveau message.
1 commentaire
User190757
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Il y a 3 ans