Fyctia
Chapitre 3 - 3e partie
Vite, un peu de gaîté, c'est trop morose tout ça.
Je mime un violoniste.
- N’en dis pas plus. Je vois le tableau. Vous allez manger dans un bon petit resto, il se montrera charmant, te fera rire, tu sortiras avec la tête qui tourne un peu sans savoir si c’est le vin ou le jeune homme. Petite marche à pied pour rentrer. S’il fait froid il te proposera peut-être même sa veste, s’il est si gentil. Et bisou sur le pas de la porte, sans trop savoir comment. Mais sans avoir envie d’y réfléchir. Et si vraiment il t’a plu, je le saluerai avec plaisir demain matin. Il s’appelle comment au fait, ton Dom Juan ?
Loin de s’offusquer, Lisa sourit de plus en plus grand au fur et à mesure que je parle. Visiblement, mon scénario lui plait. Mais elle me répond dans un éclat de rire.
- Quelle imagination ! Pour répondre à ta question : il s’appelle Matthieu. Et oui, tu pourras le saluer demain. Il est vraiment gentil et même si ça ne va pas plus loin, j’ai mérité de me payer un peu de bon temps. Je vais être cash avec lui dès le début de la soirée. Donc les violons, ça sera en option. Mais ce soir il dort ici. J’ai envie de m’envoyer en l’air.
- Waouh. Quel romantisme. C’est torride. Et tu n’as pas peur de passer à côté d’une histoire d’amour en étant aussi pragmatique ?
- L’amour, ça va, ça vient. J’ai déjà donné. Plus envie de m’attacher. Je veux être libre et profiter quand ça me plait. Si c’est avec quelqu’un de sympa, tant mieux. Mais je ne veux rien de plus.
- Et si lui, il veut plus ?
Ma question est on ne peut plus sérieuse. Mais Lisa me fixe comme si j’avais dit une énormité.
- Attends, je propose à un gars une nuit sans lendemain, sans prise de tête, sans engagement. J’en ai rencontré des tonnes qui ne sont sur ces applis que pour ça. C’est plutôt difficile de trouver quelqu’un qui cherche vraiment à s’engager. Ce serait bien ma veine de tomber justement sur ce genre là !
- Et si vraiment c’est le cas ?
Traitez-moi de naïve, stupide ou optimiste. Romantique je suis, romantique je resterai.
- Et bien on avisera. Ou il se fera une raison. Je pars l’an prochain, tu sais, me répond-elle doucement.
- Oui, et c’est bien dommage. Je t’aurais volontiers gardé comme coloc.
- Ne le prend pas pour toi mais moi je suis vraiment contente de partir.
Comme je la comprends. Et comme j’envie sa possibilité de partir en Espagne en Erasmus.
- Si jamais tu repasses sur Paris, j’espère que tu viendras nous dire bonjour.
- Je ne suis pas encore partie, sourit-elle. Et si je ne peux pas t’accompagner ce soir, je peux au moins t’aider à choisir une tenue. Ce n’est pas en t’habillant comme tous les jours que tu vas choper un mec, sans vouloir te vexer.
Elle n’a pas tort. Je m’habille surtout pratique, pour être libre de mes mouvements. Et lavable facilement. J’ai l’habitude d’être tartinée de bave, de morve, voire d’excréments… C’est joyeux de travailler avec des enfants.
3 commentaires
User190757
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Il y a 3 ans
Soleil7
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Il y a 3 ans
I.H Mey
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Il y a 3 ans