Fyctia
Chapitre 2 - 3e partie
Je regrette de n’avoir emmené que de l’eau. Il me faudrait un bon café. Voire quelque chose de plus fort. Bonne idée ! Comme si être stoned pouvait arranger la situation.
Bref. Une grande inspiration et je reprends.
Ma grande question c’est : où commencer ?
Où commence une histoire d’amour ? A la rencontre de deux êtres ? Ce serait oublier l’avant. L’espoir. Le grand ciel bleu de l’espoir. Cette phase où le cœur s’habille, se prépare, s’attend à tout mais toujours au meilleur, où tout est possible.
L’espoir déçu parfois, souvent. Les rencontres prometteuses mais jamais réitérées. Les sentiments qui naissent, grandissent, viennent au bord des lèvres après un lent murissement et ne sont finalement pas partagés. Les amitiés qui évoluent… unilatéralement.
Tout cela marque le cœur. Et teinte l’espoir, peu à peu, d’une nuance plus sombre, un peu violine. Comme un soleil déclinant derrière les nuages sombres de la peur.
La peur. La peur de finir seule. La peur de ne pas trouver la personne avec qui tout partager. La peur surtout de revivre ce moment où on prend conscience que rien n’était vrai. Que ce n’était qu’un rêve. Que les gestes de tendresse n’étaient que des gestes amicaux. Ou intéressés.
Alors petit à petit, pour ne pas avoir à revivre ces moments, j’ai fait le vide autour de moi. C’est tellement plus commode quand on ne se laisse pas toucher par les gens. Quand on a l’avantage de choisir qui on veut contacter et qui on veut oublier.
Je suis devenue spécialiste dans les messages non répondus, dans les rendez-vous oubliés, dans l’art de distendre les liens pour rompre la communication en douceur, sans rien sentir.
Et voilà. J’étais prise à mon propre piège. Enfermée dans une solitude que j’ai créée de toutes pièces. Une solitude que j’exècre, qui me fait peur, qui me fait mal. Mais n’est-ce pas moi qui l’ai voulue ?
Petit à petit, je me suis dit que l’amour dont rêvais, je ne pourrais pas l’obtenir. Mais que je pouvais le compenser en donnant plus d’amour aux autres, en consacrant ma vie aux autres mendiants d’amour qui n’ont pas été aussi bien lotis que moi. Après tout, j’en croise tous les jours, surtout au travail. Et peut-être que si je m’attache encore plus à ces enfants avec qui je travaille, le boulot sera plus facile.
Mais j’ai toujours rêvé ma vie avec un côté « bien à moi » : une famille, un compagnon, des enfants, des personnes pour qui je serai quelqu’un d’unique, d’irremplaçable.
Et si au fond de moi, une part trouve très raisonnable de consacrer son énergie et son amour aux autres et aux malheureux, tout au fond, il y a une autre qui crie que non. Que ce n’est pas possible. Qu’il y a toujours un espoir. Et qui continue à me faire rêver à un prince charmant.
J’ai rêvé et lutté et encore rêvé en secret une année de plus. Et trois ans après mon arrivée à Paris, la ville de l’amour a enfin joué son rôle. Et je L’ai rencontré.
5 commentaires
cedemro
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Il y a 3 ans
Soleil7
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Il y a 3 ans
Ellover
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Il y a 3 ans
Soleil7
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Il y a 3 ans
Aurélie M
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Il y a 3 ans