Fyctia
Chapitre 2 - 2e partie
Le petit nuage de bonheur a tenu 6 mois. Pas plus. Ça peut paraitre ridicule mais en réalité et avec du recul, je me demande comment j’ai pu tenir aussi longtemps.
J’aurais dû comprendre dès mon premier jour de boulot en fait. L’accueil un peu froid de mes collègues, les dossiers inexistants ou incomplets, l’aspect revêche de ma chef de service, autant de pièces d’un puzzle que je n’ai pas su rassembler.
Je trouvais des excuses du style : Le groupe de collègues est déjà constitué, je suis la nouvelle et la plus jeune, ils finiront par m’accepter. Ou : c’est normal, il y a eu 3 autres éducs à ce poste en 2 ans. Bon, ok, là j’aurais dû tilter. Mon optimisme confine parfois à la bêtise.
Bref, passé 6 mois, j’allais au travail sans enthousiasme. Puis sans sourire, même forcé. Puis sans envie. Et enfin, à contrecœur, parce qu’il faut bien payer le loyer.
Autre sujet de déception d’ailleurs : je suis restée dans le même immeuble décrépi. Et dans le même appartement.
Mes colocataires ont changé, plusieurs fois. Certains étudiants sont partis ailleurs. D’autres, jeunes pros comme moi, ont trouvé un appartement bien à eux. Moi non.
Mon salaire est loin d’être mirobolant. Et l’immobilier est très cher à Paris.
Et puis, j’ai un (gros) défaut. Quand j’ai un peu de vague à l’âme, je fais du shopping. Et je trouve toujours un petit quelque chose à acheter. Un joli haut, un rouge à lèvres, un petit objet de déco pour ma chambre… Des petits riens qui sont autant de rayons de soleil pour moi.
Mais plus le temps passait, plus mes coup de cafards devenaient récurrents. Et plus ma carte bancaire s’est mise à chauffer.
C’est resté relativement raisonnable. Mais ma bonne résolution de prendre un appart s’est vite éloignée.
Deux ans après mon arrivée fringante à Paris, le constat est amer. Mes trois rêves semblent loin, bien loin de devenir réalité. Mon boulot de rêve est devenu un job alimentaire qui me prend toute mon énergie. Mon chez-moi se résume à une chambre dans une coloc. Et côté amour…
***
Je redresse la tête, relis les derniers mots et grimace. Allez, il faut aussi que je me replonge là dedans. Si je veux comprendre ce que je fais là, aujourd’hui, dans ce train, c’est la seule solution.
10 commentaires
cedemro
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Il y a 3 ans
Soleil7
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Il y a 3 ans
Ellover
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Il y a 3 ans
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Il y a 3 ans
Morgane Rigan
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Soleil7
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Il y a 3 ans
Dystopia_Girl
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Il y a 3 ans
Soleil7
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Il y a 3 ans