Myjanyy L'horizon libre CHAPITRE 22 - Joram

CHAPITRE 22 - Joram

Juste vivre le présent. Sans anticiper mes lendemains sans soleil. C'est cette pensée qui me fait craquer et qui me dicte de me laisser emporter par cette envie de la sentir contre moi, de caresser sa peau, de m'enivrer du plaisir inconnu qui me vrille le cœur quand elle est à mes côtés.


Je ne pense plus à rien et laisse spontanément libre court aux émotions qui me submergent à cet instant. Je passe mes mains sous son pull, et quand mes doigts effleurent sa peau recouverte de frissons, mon bas ventre s'embrase.


Sa respiration s'accélère. Mes caresses sont douces mais se font plus précises quand je remonte lentement mes mains le long de son dos. Mon front toujours collé au sien, je sens son souffle chaud caresser mes lèvres et ça me rend fou.


Mon cœur palpite à m'en faire mal. Louise me laisse faire, se serrant un peu plus à moi pour faciliter notre contact.


Je sais qu'elle a peur. Qu'elle veut fuir et qu'elle n'y comprends rien. Je sais, parce que je suis dans le même état qu'elle.


Comment ce simple toucher peut-il nous mettre dans un état de fébrilité aussi intense ?


Pourquoi cette attirance attise autant nos cœurs que nos corps ?


Je suis conscient que nous franchissons les limites, et que le retour en arrière sera d'autant plus difficile. Mais mon désir est si brûlant et le besoin si fort que mon esprit occulte d'emblée l'erreur que nous sommes en train de commettre.


Je continue de goûter au toucher velouté de sa peau tout contre mes paumes. Louise rompt le contact de nos regards fondus l'un à l'autre, et ferme un instant les yeux, comme pour m'indiquer de continuer. Son visage passe dans mon cou et ses lèvres se posent délicatement sur la chair sensible sous mon oreille.


Une nuée de frissons envahit mon corps et toute l'intensité de ce moment m'atteint en pleine poitrine. Je tourne mon visage pour lui faire face et effleure ses lèvres de la pointe de ma langue.


Mon ventre se contracte. Elle se raidit. Nos cœurs battent à l'unisson. Et c'est cette dernière sensation qui me fait basculer.


J'écrase mes lèvres sur les siennes. Brutalement. J'ai si peur que ce moment m'échappe, que je souhaite à tout prix le retenir.


LA retenir.


Je ne veux pas l'effrayer, comme elle a pu l'être lors de notre premier baiser, mais je veux qu'elle sache tout ce que j'ai à lui dire. Même si nos regards et nos silences en disent bien plus long que n'importe quoi, j'ai besoin de lui transmettre tout ce que je ressens.


Ma langue vient s'enrouler autour de la sienne. Mes mains remontent encore un peu plus et quand mes doigts frôlent l'attache de son sous vêtement, un râle s'échappe de ses lèvres et vient mourir dans ma bouche. Ses cuisses se resserrent autour de mon corps et son bassin effectue de lents va-et-vient qui me rendent complètement dingue.


Sans qu'elle le sache, mon silence et ce baiser lui racontent tout.


Mon envie d'elle. Ma passion.


Mais aussi la rage qui m'habite et la tristesse qui loge au fond de mon cœur.


Nos souffles s'entremêlent, se fondent. Nos langues effectuent une valse sensuelle et nos corps se rapprochent encore un peu plus. Doucement, je fais redescendre mes mains pour caresser son ventre. Elle se contracte et passe ses doigts dans mes cheveux en tirant légèrement dessus.


J'ai l'impression que tout se désamorce en moi, comme si mon âme sortait enfin de sa cage. Dans un murmure, je gémis. Notre baiser se fait plus intense, presque sauvage.


Puis, brusquement mes lèvres quittent les siennes. J'en veux encore, mais je retiens cette folie qui a pris possession de mon esprit et qui me souffle de la découvrir encore un peu plus. Délicatement, je viens embrasser la fine peau de son cou. Elle se cambre pour m'y laisser libre accès et ferme les yeux.


Je l'admire entre deux baisers. Le visage levé vers le ciel, éclairé par la lune, elle est magnifique.


Féminine et attendrissante.


Je perçois en elle, la même émotion qui m'habite. Elle donne tout. Elle immisce ses doigts sous ma veste en coton et vient titiller la fermeture de mon Jean tandis que je frôle délicatement sa poitrine que je sens se tendre sous la dentelle de sa lingerie.


Ses caresses m'exaltent, elle savoure les miennes.


De voir l'excitation poindre en elle, une chaleur soudaine inonde mon être tout entier. Je perds complètement pied quand la boule de feu qui logeait jusque-là dans mon bas ventre s'immisce bien plus bas, jusqu'à sentir la gêne m'envahir.


Je perçois mon prénom lui échapper dans un murmure presque inaudible.


Je suis au bord du gouffre, happé par le vide.


C'est puissant et j'adore ça. La voir ainsi se perdre dans le plaisir signe ma perte. Mon imagination se met en branle et tout mon corps la réclame.



Soudain, la pénombre qui nous cachait jusqu'à présent des regards indiscrets, s'illumine. Louise se raidit et notre moment de grâce est interrompu.


Comme un coup du destin.


Ma poitrine se serre quand je la vois relâcher ses épaules. J'ai peur qu'elle s'en aille, qu'elle nie.


Qu'elle prenne la fuite. Encore.


Et j'avoue que je suis aussi terrifié qu'elle par tout ce qui nous arrive. Puis, alors que je ne m'y attendais plus, elle sourit. Une lueur malicieuse traverse ses pupilles tandis que ses mains palpent mon torse, comme pressées de me découvrir.


Quand elle se penche à nouveau sur moi, comme un pantin désarticulé et qu'elle fourre son minois dans mon cou, laissant ses mains chaudes sous mon vêtement, j'enroule mes bras autour d'elle et la serre aussi fort que possible.


Son murmure me parvient :


-C'est insensé.


Elle reprend mes paroles et ça me fait sourire. Alors, je me prends au jeu et répète les siennes :


-On s'en fou.


Elle pouffe dans mon cou et la chaleur de son souffle fait remonter la température dans mon corps. Les degrés s'envolent, mais je n'ose pas bouger tant la sensation de l'avoir contre moi me fait du bien.


C'est elle qui s'échappe délicatement de mon étreinte, laissant le froid reprendre ses droits à sa place.


-On ne doit pas nous voir.


Tandis qu'elle réajuste son manteau, je lui attrape les mains et arrime mes yeux aux siens :


-S'il te plaît, ne me dis pas que tu es désolée.


Elle se stoppe, et me sonde un instant. Je vois une ribambelle d'émotions traverser ses iris. J'attends sa réponse avec une certaine fébrilité. Elle secoue la tête et baisse les yeux sur nos mains jointes.


C'est d'un ton désespéré qu'elle me répond :


-On ne se connaît même pas.


Je serre ses doigts entre les miens. Ma voix rauque trahit la tempête d'émotions et de sentiments qui s'agitent en moi :


-Accepte juste d'y croire, Louise.


Ses yeux remontent lentement vers mon visage et s'embuent de larmes. J'ai envie de la prendre dans mes bras et de l'embrasser à en devenir saoul, mais sans attendre, elle se lève, retire ses mains, et caresse tendrement mes joues. La tête légèrement inclinée sur le côté, un sourire triste vient barrer son visage.


Dans un souffle, elle me lance :


-Merci.

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42 commentaires

Myjanyy

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Il y a 7 ans

oh merci. c'est très gentil :)

Sylvie De Laforêt

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Il y a 7 ans

«la voir ainsi se perdre dans le plaisir signe ma perte» ...c est tellement bien écrit... je suis fan !

Myjanyy

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Il y a 7 ans

*o* merci

alexia340

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Il y a 7 ans

Rhooooooooooooooo ♡♡♡♡♡

Myjanyy

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Il y a 7 ans

rhooo et c'est toi qui me dit merci ? non impossible !! M E R C I !!!

CaroMélu

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Il y a 7 ans

Bah si ! je te remercie parce que là je viens de finir les chapitres dispo et je suis tout émue... et ça fait du bien au coeur !

Myjanyy

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Il y a 7 ans

*pluie de coeurs et de bisous partout*

CaroMélu

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Il y a 7 ans

PUTAIN MAIS QUE C'EST BEAU ! J'aime cette histoire et tes personnages et ton écriture ! *-* "merci"

Myjanyy

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Il y a 7 ans

merci !!!!!

GlassKiller

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Il y a 7 ans

Une scène d’une telle PUISSANCE ! C’est beau c’est plein d’amour, de tristesse, d’émotions..
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