x-zanita L'été des milles plaisirs A bats les poils et les exams !

A bats les poils et les exams !

Quand je rejoins à nouveau la cuisine après m'être refait une beauté, (traduction ; après avoir essayé de m'arranger la tronche) je retrouve les filles encore en train de bavarder. Je me sens un peu plus disposée à survivre à cette journée grâce à la coupe d'eau que j'ai appliquée sur le visage pour me réveiller. Seuls mon mal de crâne, mes crampes, ma gorge qui est (encore) desséchée, sont la preuve de ma gueule de bois. Et aussi mon humeur de chien. Quoique, à bien y penser, c'est quotidien.

Cette fois ci, je retrouve les filles installées sur la table qui fait face aux plans de travail où elles étaient tout à l'heure. Mon studio n'est pas très grand, mais il me convient en tant que célibataire endurcie. Je suis seule, je n'ai donc pas besoin de plus, je me sentirais perdue dans un trop grand espace ! Et Dieu sait que je ne suis pas du tout bonne en orientation. Une chambre, une salle de bain et une cuisine/salon me suffise amplement et me laisse assez de places pour inviter mes amies pendant mon temps libre, c'est-à-dire, le week-end. La semaine, mon sérieux l'emporte sur mon côté déchainé, les études l'obliges. Vivement que ça se termine ! Trop de chiffres, trop de lettres, trop de calcul,... trop de tous ! La licence aura ma peau. J'ai toujours été douée pour ce qui est des matières scientifiques, contrairement à beaucoup, ça me passionne. Mais là, j'avoue que je commence à saturer ! Je ne fais que ça. Je fais même l'impasse des soirées étudiantes du jeudi pour réviser à fond et ne pas me planter aux exams. Putain, il y a intérêt à ce que cela soit récompensé par l'obtention de ma licence en mathématiques sinon, je vais virer folle ! Je commence déjà à saturer avec tout ça. Je mange math, je lis maths, je me lave maths, je dors maths, je rêve maths... Je vis maths ! C'est plutôt oppressant tout ça. Raison de plus, d'ailleurs, au fait que seul Victor pénètre dans mon intimité depuis quelques temps. Je ne peux me permettre aucun élément extérieur qui pourrait me déconcentrer dans mes révisions. Et puis, vu le nombre de fois où je me suis retrouvée frustrée, ça ne vaut pas la peine que je continue dans ce sens. Je l'envisagerai seulement dans quelques mois, les examens passés. D'ailleurs, quand tout ce stress sera terminé, il va vraiment falloir que je marque le coup !

Alors que je suis en plein dans mes pensées, la casserole en main pour vider l'eau, une phrase dite par une Maëlys exaltée me fait détourner la tête de ce que je suis en train de faire.

- Putain, mais c'est tellement génial comme idée ! C'est vraiment ce qu'il nous faut pour toutes les trois. Entre les exams pour Gwen et moi et ton boulot de tueuse de poils, ça nous ferait grand bien !

Avant que je ne puisse intervenir et demander quelle est l'idée si fabuleuse qu'a eu Louise, celle-ci lui répond :

- Putain, mais clairement ! J'adore ce que je fais, ça satisfait mon côté sado, mais des fois, on a vraiment des cas particuliers ! Le dernier en date est une femme. Au moment ou j'ai retiré la bande de cire de sa peau, le tampon qu'elle avait enfoncé dans le vagin s'est retrouvé collé dessus, le sang qui s'écoulait sur le sol. Je te jure, grosse que je suis tombée dans les vappes et j'ai repris conscience avec l'objet sur la joue. J'en fais encore des cauchemars. On devrait recevoir une prime, quand ce genre de chose arrive ! C'est dégueulasse.

Depuis qu'elle est esthéticienne, il n'est pas rare qu'elle nous raconte des histoires par rapport à son travail, au contraire, mais en ce moment, c'est plutôt récurrent ! Par contre, entre tous, cet accident est le pire et pourtant il y en a de beaux ! Jamais je ne pourrais faire ce qu'elle fait. Voir des poils à longueur de journée doit être horrible. Bon, je peux parler vu comment je suis poilue, mais ce sont les miens, donc je supporte ! Et ce contact avec les clients dont certains ont l'hygiène douteuse ? Très peu pour moi. Non, franchement, je ne sais pas comment elle peut supporter ça ! Entre ceux qui puent la pisse ou qui urine par reflex, ceux où l'on retrouve des substances douteuses à l'intérieur d'eux, ceux qui considèrent l'esthéticienne comme une psy... C'est juste impensable pour moi de faire ce travail ! No, way. Et puis trop de responsabilités aussi. J'aurai peur de mal faire et d'être responsable de bleus sur eux. En plus j'ai déjà du mal de m'occuper de mes propres poils, donc ceux des autres...

Je considère Louise d'un autre œil en pensant à tout ce qu'elle endure avec ce job. Là, ce n'est que quelques exemples de mauvaises expériences qu'elle a eu. Après il y aussi l'envers du décor. Son patron tyrannique, son salaire ridicule, ses horaires de monstres, des pauses quasiment inexistantes, je ne sais pas comment elle fait pour supporter tout ça.

Maëlys qui était resté silencieuse pendant tout le laïus de Louise part dans un grand éclat de rire dans lequel je la rejoins avec Louise, malgré mon mal de tête, ma fatigue et mon état de nerf qui lâche. Elles ont cet effet sur moi, me faire oublier mon état de souffrance post-alcool même s'il atteint des sommets.

Pliée sur la table, le bras sur son ventre et les larmes qui coulent sur son visage, Maëlys pose la question qui me démange.

- Mais... Comment tu fais pour avoir le courage de rester esthéticienne ?

- Parce-que malgré tous les mauvais côtés du métier, il y a aussi certains avantages. J'aime être celle qui rend les clients beaux, les rendre fiers d'eux et faire en sorte qu'ils s'aiment davantage. J'aime qu'ils aient assez confiance en moi pour se confier sur leurs vies personnelles et puis c'est aussi un métier qui ne connaît pas la crise ! J'ai voulu faire preuve de sûreté comme je ne suis pas un génie comme vous, pour faire des études longues.

Alors que le début de sa tirade était passionné, sa voix flanche sur la fin. Malgré cette impression de grande confiance, Louise se sent intellectuellement inférieur par rapport à nous ce qui nous désarçonne, Maëlys et moi.

Après avoir repris notre sérieux, je m'approche d'elle et lui dit :

- Hé ma caille, faire des études longue ne signifient rien en ce qui concerne l'intelligence...! On est même pas sûr d'avoir un travail par derrière, c'est pour dire ! Mais on l'espère et on fera tout pour. Et puis, si on a l'intelligence des études, toi, tu as l'intelligence de la vie. Tu as fait des expériences, tu t'es débrouillée en matière de tune et tout ça, et pourtant, ce n'était pas gagné ! Donc stop de te dévaloriser. (Je marque une pause pour respirer et reprend sous son regard ébahi). Maintenant parle nous de ta fabuleuse idée. J'ai hâte de l'entendre !

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4 commentaires

FeizaBabouche

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Il y a 7 ans

Exactement la durée des études ne définit en aucun cas l'intelligence de quelqu'un ! Je dirai la motivation et le choix de carrière ! Mais grave les esthéticiennes... les gynécologues aussi !! Force à eux/elles. N'hésite pas à aérer davantage tes paragraphes

x-zanita

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Il y a 7 ans

Elle est là du coup ! ^^ Mais bloqué... :x pour ça que je ne publiais plus... XD ça a dégonflé ma motivation... .O.

Lollly

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Il y a 7 ans

Et la suite ELLE EST OUUU ? :o

Lollly

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Il y a 7 ans

Très jolie scène entre amies, on en apprend davantage sur chacune d'entre elles. On commence à entrevoir leurs petites manies et défauts, ça ne les tend que plus réalistes et attachantes ! N'hésite pas à inclure de temps en temps un petit détail physique qui nous permettrait de lieux les visualiser ! Et, vilaine, tu retardes l'arrivée de "cette idée de génie", même si on se doute de ce que c'est vu ton résumé ;-p
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