Fyctia

[...]

- Pas vraiment. Contrairement à vous, je peux m'en passer. Alors oui, ok, ça peut être très agréable ce... contact, comme tu le dis si bien, mais je connais mon corps et je sais ce qu'il apprécie. Pas les hommes.

- Je ne suis pas d'accord et crois-moi, c'est une adepte du sexe qui te le dis donc fais-moi confiance, il n'y a rien de mieux qu'un bon pénis dans la poche des délices.

Je pousse un grognement et place mes mains sur mon visage.

- Poche des délices ? Tu es sérieuse ? C'est comme ça que tu nommes un vagin ? Pourquoi toutes ces métaphores ? Vous êtes vraiment insupportable.

- Pas de ça entre nous, vieille bique, et ne détourne pas la discutions, on en a pas fini alors tu vas me faire le plaisir de revenir reposer ton cul ici ! me gronde gentiment Louise après avoir pointé le lit du doigt.

A les regarder comme ça, à genoux sur le lit et les bras sur les hanches, je suis incapable de les prendre au sérieux. Les deux ne ressemblent à rien. Même si je peux toujours parler, je n'en mène pas large. Après nous être perdues sur youtube, nous avons décidé de tester des astuces, pour le moins étrange de youtubeuse beauté. Comme se mettre du coton sur les cils entre deux couches de mascara pour les allonger ou bien se démaquille avec de la mousse à raser... ! C'est donc pour cette raison que nos cheveux sont enroulés autour de rouleaux de papier toilette, ou de morceaux de sopalin enroulé dans l'attente à ce qu'ils soient bouclés et que sur notre peau, il reste de l'autobronzant fait maison. Le résultat de ce dernier devait faire un effet halé et bronzé. Mouais, bof. On aurait plutôt dit que l'on s'était roulé dans la boue. On avaient l'air fines à essayer toutes ces astuces complètement « what the fuck ».

- Fais attention, tu as un morceau de serviette hygiénique collé sur ton pyjama, j'indique à Louise pour toute réponse.

Une fois avertie, elle baisse les yeux et enlève le nuisible de son haut puis me regarde d'un air déterminé et pointe le lit du doigt pour que je me réasseois.

Côte à côte, la vision de mes deux amies est comique. Louise avec son pyjama rose bonbon ressemble à la fée clochette et Maëlys qui n'est pas mieux à être habillée d'un caleçon et d'un tee-shirt large pour homme. Heureusement que je rectifie le tir avec mon mini short noir féminin et mon tee-shirt basique. Bon. Inutile de leur préciser. Je sais que, en connaissance de cause, elle serait capable de mettre des photos dossier de moi en pyjama pendant un hiver froid sur les réseaux sociaux. Elles en ont de belles sur moi dont une toute particulière où je figure avec des chaussettes hautes ringardes mis par-dessus un jogging. C'est la classe, je sais, mais pour ma défense, je me gelais les miches et je n'avais pas été mise au courant de leurs visites. Les garces. Je me doutais bien que j'allais subir leurs moqueries et j'avoue que je m'en foutais comme de l'an quarante comme on s'est déjà vu dans des états pire que ça. Par contre, ce que je n'avais pas prévu, c'était la photo. Le genre qu'on assume pas du tout.

- C'est bon, détends-toi la moule ma poule, je bouge pas d'ici, dis-je mi-sérieuse, mi-amusée en les rejoignant de nouveau sur le lit. Bon. Vous voulez que je vous dise quoi ? Vous savez très bien que j'ai laissé la chance à des hommes de me satisfaire, seulement comme ils ont pas gérés les préliminaires, il était hors question qu'ils aient l'honneur de me pénétrer. Je ne laisse pas ce privilège à tout le monde. Il faut le mériter.

- Mais ça arrive à tout le monde les mésaventures, surtout celles liés aux sexes alors remets-toi en selle ! s'exclame Maëlys.

- Crois-moi, tu ne dirais pas la même chose si c'était à toi que cela serait arrivé. Et puis je te parle même pas des relations sexuelles pour le moins étrange que j'ai eu... J'en ai des frissons rien que d'y penser.

Des souvenirs me reviennent en tête après ma tirade. Je me rappelle du type qui a pris mes seins pour des boules anti-stress et les malaxer comme un bourrin jusqu'à m'en faire de jolies bleus par la suite. Je crois que lui, c'était le moins pire. Il y a eu aussi celui qui m'avait fait un cunnilingus très... baveux. Peut-être était-il un chien dans une autre vie ? Toujours est-il que j'avais du mal à retenir mon fou rire, surtout lorsqu'il s'est mis à haleter mon prénom à bout de souffle. Et avoir eu l'image d'un adorable labrador en tête ne m'a pas du tout aidé pour simuler l'orgasme... Vraiment pas. Ceux avec qui j'ai couché n'étaient pas mieux. Bien au contraire. Un rire nerveux et incontrôlable me prend, ce qui fait réagir mes amies.

- Bah alors ma grosse ? C'est quoi qui t'amuse ? s'enquiert Louise.

- Je me remémore tout simplement mes mauvais coups...! Et j'ai l'impression d'en avoir eu des tonnes ! Je pourrais t'en faire une liste complète. Par exemple ; un mauvais amant est celui qui se prend pour une chouette lors de l'orgasme ce qui retire tout le plaisir de l'acte. Surtout quand les "oooooooooooooouh, ooooooouh, oooooooooouh que c'est bon ooooooooooooouh, ooooooouh", durent cinq bonnes minutes. De la torture pure et simple.

Mes deux amies s'esclaffent avant de se prendre au jeu :

- Alors, du même genre, continue Maëlys. Il est à éviter de se prendre pour un chanteur d'opéra. Surtout pendant l'acte !

- Il ne faut surtout pas crier le prénom de son ex, ou pire, de sa maman ! au moment de la jouissant, reprend du tac au tac Louise.

Après un silence choqué, toutes les trois partons en coeur dans un éclat de rire tonnitruant. Maëlys applaudit et Louise tombe en arrière tandis que je secoue la tête, dépitée, le sourire aux lèvre. Ouf, je ne suis plus dans leurs lignes de mire. Ce qui est bien avec elles, c'est que, même si on se chamaillent souvent, tout redevient comme avant. Ce sont des perles. Elles savent comment je suis, et je sais comment elles sont.

Et ça continue comme ça, jusqu'au matin.