Fyctia
Chapitre 4: La Révélation
« Bonjour Marie.
-Bonjour mon mari. Tu travailles d'arrache-pied. Ta journée a commencé tôt?
-Oui, j'ai profité de l'air frais du matin pour commencer mes corvées, parce qu'après il fera trop chaud et ça me ralentirait. J'ai déjà perdu beaucoup de temps à cause de cette foutue chaleur.
-D'accord. J'ai commencé les miennes, je faisais une pause pour venir te voir.
-Où est Morianne?
-Dans le jardin en train de jouer à l'ombre, comme elle l'a fait tout l'été. Quel amour cette enfant!
-Oui, c'est vraiment une bénédiction qu'on ait enfin pu l'avoir. Elle m'émerveille chaque jour. Elle est si éveillée ! Comment a-t-on pu faire une pareille merveille ?
-Je ne sais pas, mais c'est un réel concentré de bonheur pour nous. Je ne me lasse jamais de la regarder, de m'occuper d'elle, de la câliner. Elle est parfaite ! Mais je n'ai pas le temps de discuter plus longtemps, il faut que j'aille m'attaquer à mes corvées quotidiennes.
-Moi aussi, je vais aller travailler aux champs, avant que le Soleil ne devienne trop fort.
-Ce Soleil ! Il est autant une malédiction que Morianne une bénédiction.
-Oui, on dirait qu'il fait notre malheur, pour contrebalancer avec le bonheur que notre fille nous donne.
-Tout à fait. Allez, à tout à l'heure mon amour.
-A tout à l'heure ma chérie. »
Puis, Marie s'en alla, laissant Jean à son champs, et retourna à ses corvées de la chaumière. Ils faisaient leurs travaux, chacun de leur côté, préoccupés comme toujours.
Le temps passait, le Soleil avait tourné et l'ombre de la maison s'était déplacée. Morianne était maintenant exposée à la chaleur. Personne ne l'avait fait boire depuis des heures, elle eut de plus en plus soif. Alors, elle cria. Mais ses parents étaient trop loin pour l'entendre. Elle se sentait attaquée par le Soleil, et sans défense face à cette chaleur.
A quelques mètres de là, à l'ombre, trônait le seau d'eau à moitié plein que Jean avait pris au puits ce matin. Morianne appelait dans son propre langage. Elle criait qu'on vienne le lui apporter. Personne ne venait. Elle se sentit soudain abandonnée. Alors, elle se mit à hurler, elle ne voulait pas être seule, et elle sentait qu'elle se déshydratait.
Elle voulait tellement, tellement boire l'eau, cet élément si attirant, celui-la même qui l'avait inciter à sortir du ventre de sa mère. Soudain, un frisson électrique la parcouru. Elle sentit l'eau dans son propre corps, elle la sentit le long de ses veines, jusque dans sa bouche et dans ses yeux. Celle du seau l'attira encore plus, elle voulait venir à elle, elle voulait qu'elle rejoigne celle de son corps qui s'évaporait petit à petit.
C'est alors que l'eau du seau bougea. Au départ, ce fut seulement une onde, mais, comme une brindille qu'on jette sur un lac, elle s'étendit jusqu'aux extrêmités. Et bientôt, elle fut agitée comme une mer en pleine tempête. Elle se souleva alors doucement, lentement du sol. Défiant l'attraction terrestre, elle se mit à voler, à la verticale. Elle tourna ensuite pour se diriger droit vers Morianne qui l'appelait à elle. Elle se déplaçait vite dans les airs.
Morianne, qui commençait sérieusement à souffrir de déshydratation, l'avait bel et bien appelée. Elle se dirigeait lentement dans la bouche de la petite, qui pu boire alors tout son content pendant de longues minutes. Elle contrôlait cette eau qui descendait lentement jusqu'à sa bouche, afin de la boire et non de la noyer. Elle éprouva d'abord un immense soulagement, en commençant à boire, puis un grand bonheur lorsqu'elle fut enfin hydratée. Il ne restait qu'une petite flaque dans les airs, et elle la fit tomber sur son nez pour lui éclabousser le visage. Cela la fit rire aux éclats.
12 commentaires
Anne-Estelle
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Il y a 3 ans
Violaine Hermier
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Il y a 3 ans
clecle
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Il y a 3 ans
Violaine Hermier
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Il y a 3 ans
Lety29
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Il y a 3 ans
Violaine Hermier
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Il y a 3 ans
MarionH
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Violaine Hermier
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Il y a 3 ans
NevaPlume
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Il y a 3 ans
Violaine Hermier
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Il y a 3 ans