Caro Handon L'ange qui me dérange 21. La fête de la sardine

21. La fête de la sardine

- DAZHELLE -



Je ne sais pas ce qui arrive à Marie, elle me fixe d’un air absent depuis plus de cinq minutes. Je me demande si je dois la faire revenir parmi nous ou bien seulement lui laisser encore quelques instants de tranquillité.


Je n’ai finalement pas besoin de trancher la question, puisque celle-ci se reconnecte d’elle-même à la réalité.


— Mamie tu nous excuses, il faut que je parle en privé à Daz.

— Mais voyons Marie ! Ce ne sont pas des manières. Que peux-tu bien avoir à me cacher ? Je te connais comme si je t’avais faite.

— Peut-être, mais parfois, chacun doit rester à sa place. Je te demande juste de rester ici pendant que je vais parler avec mon ami. Tu peux bien faire ça ? J’ai même encore mieux, tu vois le charmant monsieur installé à l’autre bout du quai ?

— Le vieux binoclard ?

— Mamie ! Soit gentille. Il s’agit de Moraïce, mon voisin du dessous. Je vais te le présenter. Il va te tenir compagnie le temps de ma conversation avec Daz, tu verras, il est comment dire… Disons qu’il a une forte personnalité, un peu comme toi, tu devrais beaucoup l’apprécier.

— Bon, bon, bon. Si tu insistes, vas y présente-moi ton mort-je-sais-pas-quoi.

— M.O.R.A.Ï.C.E ! Fais un petit effort quand même.


Je me fais un devoir d’escorter la gente féminine auprès de grincheux. Je comprends Birguitte quant à sa réticence pour faire connaissance avec cet énergumène. Celui-ci est accoutré comme un clown. Il porte un pantalon tirant sur le vert, sous lequel on peut apercevoir une paire de chaussettes jaune pissenlit et par le haut, un pull bleu canard.


Je veux bien que chacun est son propre style, mais là, il s’agit d’une grosse faute de goût. Je me demande ce que fait la police du style ? Remarque, sans vouloir être méchant, ils font la paire car la mamie est haute en couleur, ne serait-ce que par ses bijoux.


Bref, revenons à nos moutons. Marie commence les présentations entre les deux séniors. Si la mémé à l’air plutôt coopératif, le vieux machin quant à lui reste bougon, comme à son habitude.


Pas sûr que cela soit une bonne idée de les laisser en tête à tête. Vu les caractères respectifs, ils vont bien finir par se taper dessus, voire pire encore... De là à ce qu’on en retrouve un des deux dans le port, il n’y a qu’un pas à franchir.


Mais en fait, j’y pense seulement maintenant, que Marie peut-elle bien avoir à me dire qui nécessite obligatoirement que nous nous retrouvions seuls ? D’un coup je n’ai qu’une hâte, qu’elle arrive enfin à se débarrasser de nos aînés, pour qu’elle puisse me parler tranquillement.

Je me retiens de rire tellement la scène est tordante. Birguitte en train de boxer Moraïce, quand je vous disais que ça allait mal finir cette histoire. Leurs voix portent tellement, que tous les passants se sont arrêtés pour admirer le spectacle.


— Espèce de vieille bique ! Puis que je vous dis que ces jeunes gens sont toxiques pour notre ville.

— Qu’est-ce qu’il a le vieux bourriquot ? Il veut que je lui apprenne à se mêler de ses oignons ? Ma petite fille et très bien élevée contrairement à vous !

— Je vous concède pour Marie, mais vous n’allez pas me dire que l’imbécile heureux qui la suit comme son ombre ne vous dérange pas ?

— Bah si justement tête de mule ! Ce brave Dazhelle est tout à fait charmant je trouve. Il est très prévenant envers ma petite fille.

— Pffffff ! Tu parles…

— Commeeeeeeeent ?

— Oui oui, tes esgourdes ont bien entendu.

— Et de quel droit vous me tutoyez ?

— Oh, tu me cours sur le haricot… Tu ne vas pas faire ta mijaurée !

— Quel goujat ! Et après on dit que ce sont les jeunes qui sont mal élevés. Marie, il est hors de question que je reste une minute de plus en compagnie de cet ours mal léché.

— Euh… Oui mamie, je te comprends, ce n’ai pas grave. Je parlerais à Daz plus tard.


Mais non ! Moi je ne suis pas d’accord, je veux savoir. Il faut absolument que je trouve un plan pour distraire Birguitte, car je commence à bien connaitre ma protégée, et si sa grand-mère n’est pas occupée, elle ne bougera pas d’un iota.


D’un coup, un éclair de génie me transperce le crâne. Mais bien sûr, comment n’y ai-je pas pensé avant ? Daz, à toi de jouer à présent. Je ne remets pas en cause l’idée de Marie, mais la mienne est meilleure, j’en suis persuadé.


Je m’approche de la mémé et passe mon bras sous le sien pour lui montrer que je souhaite la guider. Elle parait hésitante au début, mais mon charisme naturel… Oui bon d’accord, mon aura céleste, me permet de finir de la convaincre de me suivre.


— Où m’emmenez-vous beau jeune homme ? Je vous préviens tout de suite, si c’est encore un plan débile qui implique un vieux fossile, ça sera sans moi !!

— Ne vous inquiétez pas. Je vais même vous faire une confidence, une personne dynamique et aussi sympathique que vous mérite la compagnie d’un vrai gentleman.

— Vous piquez ma curiosité, belle gueule !

— Justement, il se trouve que je connais quelqu’un ici présent qui correspond tout à fait à ce profil.


Je jubile au fond de moi, car j’ai l’impression d’avoir réussi à ferrer le poisson. Nous continuons encore sur quelques mètres, traversant la buvette, le stand du comité et la pêche aux canards, avant d’enfin apercevoir ma cible.


— Charmante Birguitte, laissez-moi vous présenter monsieur Jean Lafourche. Il est propriétaire d’une exploitation fermière à l’autre bout de la ville. Il s’agit également d’un très bon client de votre petite fille.

— Hummm… Intéressant.

— Jean, je vous présente Birguitte, la mamie de Marie.

— Enchanté madame Birguitte. Vous paraissez tellement jeune que je vous aurais prise pour sa maman, et non pour sa grand-mère.

— Oh, mais quel flatteur. Vous me gênez.

— Il n’y a aucune raison belle demoiselle. Il faut complimenter les belles plantes, et croyez-moi, en tant qu’agriculteur, je m’y connais.

— Parlez-moi de vous monsieur Lafourche.

— Pas de ça entre nous ma jolie, appelez-moi Jean. Simplement Jean.

— Alors, dites-moi, que cultivez-vous ?

— Je fais du blé… Mais, je dois vous avouer, que j’ai des petits problèmes dans ma plantation, je ne comprends pas, pourquoi ça ne pousse pas ?!

— Ah oui… Cela est ennuyeux en effet.

— Bah oui, ce n’est pas une paille !


Voilà une bonne chose de faite. La mamie est casée avec le fermier, et ça a l’air de plutôt bien coller. Il ne me reste plus qu’à retrouver Marie parmi cette foule, pour qu’elle puisse enfin me révéler ce qu’elle doit me confier.


Quand je me rapproche de son emplacement, je la découvre en pleine conversation avec un homme. Mais qui cela peut-il bien être ? Il ne me semble pas l’avoir déjà croisé ici, bien que, quelque chose chez lui m’est familier, et ce malgré le fait qu’il soit de dos.

Tu as aimé ce chapitre ?

8 commentaires

anciencompte

-

Il y a 7 ans

Puis-je faire une suggestion? C’est le frere de Marie nan?

Caro Handon

-

Il y a 7 ans

Elle arrive Jeudi et crois moi, elle déchire xD En espérant juste qu’elle soit pas bloquée trop longtemps ^^’

Mymy M. *Sakuramymy*

-

Il y a 7 ans

Oh j'espère je veux savoir qui c'est ce mec a la fin xD

Mymy M. *Sakuramymy*

-

Il y a 7 ans

Mais euh la suiteeee j ai adoré ce chapitre trop trop drôle ils font un beau duo mamie et grincheux ah ah

Aby Mery

-

Il y a 7 ans

De rien ;-) c'est avec plaisir que nous partageons les chansons qui nous trottent dans la tête ;-)

Christal Charvet

-

Il y a 7 ans

Merci de m’avoir mis la chanson de la plantation dans la tête MDR :D Sacré duo Moraïce et Birguitte !!! XD

Caro Handon

-

Il y a 7 ans

Besoin d’un fertilisant?! XD

Laureline Maumelat

-

Il y a 7 ans

j'ai des petits problèmes dans ma plantation, mdr !
Vous êtes hors connexion. Certaines actions sont désactivées.

Cookies

Nous utilisons des cookies d’origine et des cookies tiers. Ces cookies sont destinés à vous offrir une navigation optimisée sur ce site web et de nous donner un aperçu de son utilisation, en vue de l’amélioration des services que nous offrons. En poursuivant votre navigation, nous considérons que vous acceptez l’usage des cookies.