Caro Handon L'ange qui me dérange 14. Alors on danse

14. Alors on danse

- MARIE -



La mine déconfite de Daz, lorsqu’il m’a annoncé que je devais payer Mario en saumon, était tellement hilarante que j’en ai ri mais ri ! J’ai bien failli me faire pipi dessus d’ailleurs.


En toute honnêteté, malgré les catastrophes qui l’entourent, mon cher voisin est un souffle d’air frais dans ma vie. Il fait beaucoup pour moi au quotidien et parfois, je me demande si son objectif n’est pas d’obtenir plus.


Je n’ai pas connu beaucoup d’hommes dans ma vie, trop concentrée sur mes études d’arts. J’aurais voulu être une artiste, pour pouvoir faire de beaux tableaux, quand mon crayon trace des lignes, en allant de bas en le haut.


Enfin ça, c’était avant…


Aujourd’hui, me voilà bloquée avec la poissonnerie de mes parents car je n’ai pas pu trouver de travail et comme ils partaient à l’autre bout du monde, ils ont vu l’occasion rêvéede faire d’une pierre deux coups.


Cela fait des mois et des mois que tout part à veaulo et pourtant, j’ai l’impression que depuis que mon cher mécano-plombier-tricoteur est là, les choses s’améliorent grâce à lui. Un peu comme s’il était ma bonne étoile.


Et puis, Daz a ce petit quelque chose je dois l’avouer. Sa beauté n’est pas seulement physique, il est gentil. Oh, pas de ceux dont on se moque en utilisant ce qualificatif, non, il est profondément gentil, son âme est pure.


D’ailleurs, je suis ravie de partager mon dîner avec lui au Volt’Air et de pouvoir passer du temps avec lui. Nous avons la chance d’être tombés sur une soirée à thème qui, je pense, sera amusante. Je suis impatiente de voir si Daz sait danser, lui qui est aussi dégourdi qu’une palourde.


— Du quoi ?

— Du rock acrobatique !

— Mais on est censé faire quoi ?

— Et bien, des portés, des jetés et tutti quanti.


Son air ahuri me donne encore envie de pouffer mais je me retiens car je ne voudrais pas qu’il pense que je me moque de lui. Ce soir, je suis si heureuse et légère comme une plume que je compte profiter de ce moment. Mon cher voisin n’a qu’à bien se tenir car il va apprendre quelques pas de danse.


Nous mangeons tranquillement avant le démarrage des hostilités. Daz a bien fait attention en commandant son plat « sans épices s’il vous plaît » et nous discutons de mon rendez-vous chez Greengotts. On dirait presque qu’il s’envole au moment où il bondit de sa chaise, trop heureux d’apprendre la nouvelle.


— Alors tu vas pouvoir rafraichir ta devanture ?

— Oui et, si tu le veux bien, j’aimerais ton aide pour choisir les couleurs.

— Ce serait un honneur pour moi Marie, mais penses-tu que je suis la personne idéale ?

— Le choix de tes couleurs de chaussettes me confirme que tu as un don pour ça.

— Tu es adorable Marie…

Je devrais lui répondre la même chose, cependant, nous connaissant, aucun de nous ne voudrais accepter les compliments de l’autre. Nous partirions dans un échange de « mais non, c’est toi qui est adorable » absolument interminable. Alors je lui souris tout simplement et nos regards ne se décrochent que lorsque Zad prend la parole au micro.


— Mesdames et messieurs, j’espère que vous êtes prêts pour le rock’n’roll, que les festivités commencent.


La musique « Jailhouse Rock » d’Elvis Presley démarre et je me précipite sur la piste embarquant Daz avec moi. Je lui montre deux-trois pas qu’il répète sans soucis et nous voilà parti à danser. Son déhanché est à mourir de rire, on croirait qu’une bestiole se balade dans son tee-shirt tellement il bouge avec l’allure d’une personne désarticulée.


Les musiques s’enchaînent et nos consommations aussi. Je ne compte plus le nombre de bières que Daz a ingurgité. Je me demande comment il fait pour tenir toujours debout car je suis moi-même pompette alors que j’en suis à… deux ? Quatre ? Oh fichtre, je suis vraiment raide en fait !


Notre danse commence davantage à ressembler à deux canards qui se secouent le bas des reins et font coin-coin mais je passe la meilleure soirée de ma vie depuis des lustres. Daz s’approche de moi et semble vouloir me dire quelque chose alors je me concentre autant que je le peux.


— Alors toi… Ma biche… Je vais te faire voler dans les airs !


Je n’ai pas vraiment saisi le concept mais je finis par comprendre lorsqu’il m’attrape par les hanches et me soulève de terre. Je pense qu’il veut reproduire la célèbre figure du film mais nous sommes plutôt mal partis. Daz tient à peine sur ses pieds et mon estomac n’apprécie pas vraiment les sensations fortes.


— Daz, il faut que… Que…


Trop tard…


S’en est trop et je lui dégobille dessus mon dîner dans un haut le cœur. Daz me repose par terre précipitamment, ma tête tourne et je n’ose regarder les dégâts, trop honteuse. Par chance, seul son tee-shirt a subi le désastre de ma simulation en apesanteur.


— Je suis désolée Daz, je… Je


L’alcool couplé à ma gêne ont raison de moi et me voilà qui fond en larmes. Je suis devenue beaucoup trop sensible ces derniers mois, il faut vraiment que ma situation s’améliore car je n’en peux plus de chialer à tout bout de champs.


— Ce n’est rien ma petite caille des champs ou devrais-je dire ma sirène des mers ?


Daz est en définitif complètement ivre et il se tortille pour enlever son haut sans se mettre du vomi dessus. Il le jette à travers la pièce et il me semble qu’il atterri sur le vieux Moraïce mais je suis trop accaparée par ce que je vois devant moi.


Voilà un Daz torse nu en plein milieu du Volt’Air, tous les regards braqués sur lui, le mien compris, admirant son physique de rêve. C’est à ce moment que la musique change soudainement et passe sur l’incontournable quart d’heure de slows.


Oh mon Dieu pas ça, par pitié !


Avant que je puisse m’enfuir vers notre table, je vois mon cher voisin me tendre la main avec un immense sourire sur son visage. Il est tellement beau quand il fait ça. La situation me rend timide mais j’accepte sa proposition malgré tout, sans vraiment savoir ce qui me pousse à le faire.


Pour une fois, je vais me laisser aller et ne pas réfléchir à ce qu’il peut se passer. Daz est un homme charmant, adorable et serviable alors je ne vais pas laisser passer cette chance de danser avec mon Ange gardien de ces dernières semaines.

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16 commentaires

zélia louise

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Il y a 7 ans

j'adore ton chapitre vraiment très bien écrit

Aby Mery

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Il y a 7 ans

Merci ça nous touche d'avoir des retours comme le tien ;-)

Aurélie Lefeuvre

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Il y a 7 ans

Ma poupette de 2ans n'a pas compris pourquoi sa folle de maman a rit devant toute ces lettres noir sur fond blanc! J'ai adoré ce chapitre. Je lis tout après je partage

Mymy M. *Sakuramymy*

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Il y a 7 ans

Ohhh trop beau la fin avec le slow hihi et très drôle degeu le vomi mais drôle pauvre daz

Caro Handon

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Il y a 7 ans

Ravies que ça te plaise :) On s'éclate toujours dans l'écriture de notre côté en tous cas :P

Christal Charvet

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Il y a 7 ans

Ah ! Le fameux porté de « Dirty Dancing » ! ^_^ Frais, drôle et agréable à lire, un vrai plaisir de vous suivre ;)

Caro Handon

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Il y a 7 ans

C'est une jolie référence... xD

paul geister

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Il y a 7 ans

moi je dirai à vélo comme dans la chanson d Yves montand à byciclette lol

Caro Handon

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Il y a 7 ans

En fait, j'ai carrément oublié de le corriger l'ex pression et je l'ai laissé en faux-nez-tique... Oups xD

Judy Cab's

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Il y a 7 ans

Hello ! Super histoire que je suis depuis le début ^^ Par contre si je ne me trompe pas l'orthographe de l'express à veaulo est "à vau l'eau" comme le livre de huysmans
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