Caro Handon L'ange qui me dérange 13. En nature

13. En nature

- DAZHELLE -



Me voilà chez Marie, seul, complètement trempé et à moitié nu. Quelle idée ai-je eu encore de me prendre pour ce que je n’étais pas ? Pourtant, cette fois-ci, j’étais totalement sûr de mon coup. Pour qui je vais bien pouvoir passer à ses yeux ? Je suis un Ange qui n’est vraiment bon qu’à tricoter ma parole.


Il faut absolument que j’appelle ce Mario tout de suite pour qu’il répare ce merdier avant que Marie ne revienne. Son rendez-vous à la banque ne va pas être facile je présume alors je dois tout mettre en œuvre pour que son problème de pression soit réparé pour son retour.


Mon téléphone étant chez moi, je décide de traverser le couloir sans remettre mes affaires, après tout, je ne risque pas de croiser grand monde si tôt le matin. Je traverse le salon avec mes habits sous le coude et ouvre grand la porte…


Merde !


— Oh que diable ! Jeune homme cachez moi votre slip de ma vue !

— Ah euh oui, pardon m’sieur Moraïce.

— C’est Monsieur Du Chaucolassuice, Moraïce est mon prénom. Qui vous a appris la politesse hein ? Et que faites-vous chez la petite Marie et, de surcroît, à moitié nu ? … Oh seigneur, c’est immonde ! Ne me dites rien, je ne veux pas savoir !


Le vieux Moraïce part en grands gestes désordonnés, comme si une guêpe l’avait piqué, et j’ai l’impression qu’il va finir par se faire un tour de rein s’il n’arrête pas son cinéma, digne d’un comédien de seconde zone. Avec ses culs de bouteille en guise de lunettes, il ne va pas me faire avaler qu’il voit mes attributs.


Quoi que à y regarder de plus près… Roh Daz, concentre-toi bon sang ! J’enfile maladroitement mon pantalon pour que cette vieille carne ne se froisse pas un muscle pendant qu’il se tortille et je manque de me casser la figure, comme d’habitude.


Tiens, ça me rappelle une chanson ça… « Comme d’habituuuuuuudeeeeuuuh ». Je m’exaspère tout seul d’être aussi réceptif à ces chansons qui me trottent toute la journée dans la tête après ça. En tous cas, je ne peux que constater qu’encore une fois mes ailes ne sont vraiment pas idéales et surtout gênantes quand il est question d’équilibre.


— J’étais chez Marie à cause d’un problème de pression.

— Oh voilà que vous êtes en train de me dire qu’elle vous a soufflé dans le tuyau ?! Je suis outré ! Mon Dieu que vous prend-il de me donner des détails pareils ?! Vous les jeunes d’aujourd’hui avec votre attitude désinvolte vous n’avez plus aucun respect pour vos aînés.


Je me demande si je dois le contredire ou le laisser à se complaire dans ses médisances ? Je ne pense pas qu’il soit disposé à m’écouter et de toute façon, il ne me laisse pas en placer une. Voilà que le Moraïce me parle de sa jeunesse et de son éducation. Moi, j’ai un plombier à appeler et je ne sais pas comment faire pour m’en dépêtrer.


— … vous direz à Marie que je suis scandalisé, vous m’entendez ? Scan-da-li-sé ! Ses parents diraient quoi à votre avis sur le fait qu’elle couche avec le premier venu ? Vos saloperies, vous les ferez ailleurs qu’ici, j’espère que je me suis bien fait comprendre ? Et concernant cette fuite qui me donne l’impression qu’il pleut chez moi, je ne vais pas la laisser s’en sortir comme ça !


Comment ? Je n’ai vraiment pas tout saisi de ce qu’il vient de me débiter. Il faut dire qu’il a de la goule ce petit père. Bon, moi, je ne m’attarde pas et file chez moi. Je me sèche rapidement et appelle le plombier qui me précise qu’il arrive dans un quart d’heure.


Je l’attends patiemment chez Marie en essayant de nettoyer mes bêtises, d’ailleurs, lorsqu’il arrive, j’ai terminé d’éponger l’eau répandue.


— Ah oui quand même !

— Ah oui quand même quoi ?

— Eh bien, la rondelle est morte, ça ne fait aucun doute.


Le monsieur moustachu en salopette bleu me tend un bout de caoutchouc ridicule qu’il vient de sortir du pommeau de douche. Je reste atterré de vois qu’un machin aussi petit puisse faire partir de l’eau dans tous les sens.


Mon ego en prend un coup. Je suis mauvais plombier d’accord, mais ce truc-là, minuscule, serait à l’origine du problème ? Il me prend pour une carpe ou quoi ? Je n’ai certainement pas dit mon dernier mot !


— Mais ça ne résout pas le problème de pression si ?

— Il faut que j’inspecte le ballon maintenant, mais avec votre bricolage à deux balles cinquante-six, j’espère ne pas avoir à y passer la journée sinon, ça va vous coûter cher.


Oh non ! Marie ne peut pas se permettre de payer une facture exorbitante. Que je suis idiot moi aussi à vouloir faire des travaux alors que j’ai deux mains droites… Euh non gauches… Gauche ou droite ? Arf, je ne sais plus. Bon, il est temps de laisser place à mon côté négociateur hors-pair.


— Vous prenez en nature

— Quoi ?!

— Je veux dire, pour la facture, vous acceptez les poissons ?


Le garçon me regarde avec un air ahuri comme si j’étais complètement fêlé. Je ne vois pas ce que j’ai fait de choquant mais bref. Il reprend ses outils et trifouille trois quatre boulons, s’essuie le front du revers de la main, alors qu’aucune goutte n’y perle. Décidément, aujourd’hui les gens ont le don de faire dans le théâtral…


— Eh bien, voilà, pour moi c’est bon. Je ne sais pas qui a touché au régulateur mais il était à fond.


Mario me regarde d’un air suspicieux et je fais mine de regarder les étoiles au plafond. Non, je n’ai pas fait ça… Enfin si…


— Je vous enverrai la facture. Et si vous pouvez m’apporter un beau saumon, il se pourrait que j’oublie de la faire.

— Oh vous êtes un Ange !


Tiens donc, c’est étrange de le dire à quelqu’un…

J’entreprends de prendre mon sauveur dans mes bras mais il se recule en me tendant la main. Oui… Je suis un peu trop expressif je crois. Je lui serre la pince et le raccompagne jusqu’à l’entrée. A peine sommes-nous arrivés à la porte que cette dernière s’ouvre sur une Marie qui affiche fièrement un immense sourire.


Et dire qu’il va falloir que je lui annonce deux mauvaises nouvelles. Bon, d’accord, une des deux n’en est pas vraiment une, car finalement, pour la facture du plombier, un beau spécimen rose fera l’affaire. Ce qui m’inquiète le plus, c’est la réaction de notre vieux voisin. Comment rattraper ça ?



——

NDA:



Oui parce qu'on est comme ça nous, on vous offre un chapitre supplémentaire...


Nan en fait, on a vu qu'on était un peu à la bourre avec toutes les personnes qui sont au taquet alors bon, on s'est dit qu'il fallait qu'on s'active un peu :P


On espère vous faire rire (encore) en tous cas ;)



Aby & Caro

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15

15 commentaires

Fanny, Marie Gufflet

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Il y a 7 ans

Ben oui il est drôle avec toutes ces musiques dans sa tête et ce qu’il est touchant d’être aussi maladroit ! Cela dit, ne passe pas chez moi! Aha h

Aby Mery

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Il y a 7 ans

Merci ;-)

zélia louise

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Il y a 7 ans

j'adore

Christal Charvet

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Il y a 7 ans

Et chouette l’hommage à Claude François 40 ans après sa mort :)

Christal Charvet

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Il y a 7 ans

Fichu joint minuscule qui crée une inondation ! J’ai connu ça aussi ;) Siffler dans le tuyau il a de l’imagination le vieux :D Toujours aussi drôle :)))

Aby Mery

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Il y a 7 ans

Merci bcp c'est super d'avoir des retours comme ça ;-)

Ingrid Day

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Il y a 7 ans

Pardon pour le retard dans la lecture ! J'ai tout rattrapé et je me suis éclaté ! votre histoire est géniale !

Aby Mery

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Il y a 7 ans

Merci bcp ;-)

Mymy M. *Sakuramymy*

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Il y a 7 ans

Toujours aussi drôle :)

Aby Mery

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Il y a 7 ans

C'est cool si on arrive à faire rire car pour être honnete c'est quand même le but ;-)
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