Caro Handon L'ange qui me dérange 11. Trop de pression

11. Trop de pression

- DAZHELLE -


Cela fait quelques jours depuis l’épisode « Chocolatine ». Quelques jours pendant lesquels il n’y a pas eu d’incident majeur. De mon côté, j’ai même remarqué une notable amélioration. Aucune catastrophe à noter depuis le vase Egyptien « made in China ».


Je suis même persuadé que mes murmures font enfin de l’effet car, quand je croise Marie, elle affiche un sourire, ce qui n’était pas le cas quand j’ai débarqué dans sa vie.

J’attaque ma journée plein d’entrain et de motivation.


Je vais pour boire une gorgée de mon café quand j’entends un cri, étouffé par la barrière que forment les murs. Ma protégée a des ennuis. Sans plus réfléchir, je fonce chez elle. Je me retrouve nez à nez avec une Marie dégoulinante d’eau, vêtue d’une simple serviette éponge.


— Daz ! Mon Dieu, mais qu’est-ce que tu fais là ? Comment tu es entré ?

— Euh, salut Marie. Bah… Je… J’avais oublié de te rendre ta clé. Alors, quand je t’ai entendu crier, je me suis précipité. Je n’ai pas réfléchi, je suis entré.

— Tu m’as entendu ? j’ai laissé échapper un léger beuglement, mais je n’ai pas hurlé non plus ! Hormis Chocolatine, je ne pensais vraiment pas que ma voix parviendrait à quelqu’un d’autre.

— C’est peut être car j’ai une ouïe très fine. Bon, maintenant que je suis là, tu pourrais peut être m’expliquer ce qu’il t’arrive, tu ne crois pas ?

— C’est ma douche. Je n’ai quasiment plus de pression, et ce matin, je n’arrive même plus à en avoir suffisamment, ne serait-ce que pour me rincer les cheveux. J’ai un rendez-vous à la banque, je ne peux pas me permettre d’être en retard.

— Ne panique pas ! Je vais t’arranger ça. En attendant, suis-moi ! Tu vas te préparer dans ma salle de bain.

— C’est gentil, mais… As-tu déjà fait de la plomberie ? Tu sais, la dernière fois, avec la mécanique, tu semblais tellement sûr de toi… Et puis…

— Ça été une catastrophe ? Je te l’accorde. Non, la vraiment aucune inquiétude à avoir. En quelque sorte, dans une autre vie, j’ai été amené à faire ce genre de petites réparations.

Pour une fois, je ne mens pas, je n’arrange même pas la vérité. Quand j’étais instituteur, c’est arrivé très souvent que les petits diablotins bouchent les toilettes… Et qui était obligé de se démerder ??... Bah c’est Bibi.


— D’accord, je te suis.


Je lui montre tout ce dont elle peut avoir besoin et reste un moment dans l’embrasure. Je ne réagis pas assez vite quand celle-ci s’approche pour fermer le battant en bois. En moins de temps qu’il ne m’en faut pour le dire, je me retrouve, l’aile coincée dans la porte.


Aïe, bon Dieu, ça fait mal !


J’ai l’air malin maintenant. Je serre les dents, j’attends quelques minutes pour être sûre qu’elle soit occupée, puis j’entrouvre la porte pour dégager au plus vite mon attribut céleste. Bien sûr, j’y laisse encore quelques plumes au passage…


Je pourrais bien chanter « Elles sont tombées pour elle… Toudoutou toudoutoutou… Je n'ai d'yeux que pour elle… Toudoutou toudoutoutou ».


Dans mon malheur, j’ai réussi à retenir mon braillement. Et puis, comme déjà démontré précédemment, Marie ne peut pas voir mes bouts de duvet, car ils se disloquent immédiatement. Il y a eu suffisamment de moment où elle aurait pu comprendre que je ne suis pas tout à fait normal.


Moi, je sais comment ça se termine dans ces cas-là. Vous voulez que je vous le dise ? Eh bien, Börgos débarque pour juger si la situation peut encore être sauvée. Si ce n’est pas le cas, je serais encore une fois renvoyé d’où je viens. Cela serait trop dur d’abandonner ma protégée. Lors de ma première mission, j’aimais beaucoup Thibaud, mais rien à voir avec ce que je ressens pour ma petite Marie.


Bon, il est grand temps que je me reconcentre sur ma tâche à accomplir. A ce rythme-là, elle sera sortie de la douche et je n’aurais toujours pas bougé le moindre orteil.


Je pénètre à nouveau dans son logement et tombe sur Chocolatine. Notre soirée en tête à tête aura au moins eu le mérite de hisser définitivement le drapeau blanc. A présent, elle vient sans crainte ronronner le long de ma jambe. Ce qui n’a pas changé par contre, c’est qu’elle tente toujours par moment de me mâchouiller les plumes.


Je me dirige vers la salle d’eau et commence à tester la douche. Je comprends en effet pourquoi elle pestait ce matin. Le si peu de débit n’effrayerait même pas un chat.


Je ne suis pas venu les mains vides. Depuis que ma mission a débuté, j’ai investi dans une sacoche à outils, pour être paré à la moindre occasion. Je commence tout d’abord par démonter le mitigeur. Il paraitrait que bien souvent, le calcaire peut être responsable de bien des maux, alors un petit nettoyage ne fera pas de mal.


Bien entendu, j’ai démonté également le flexible et une petite boule de poil est en train de s’amuser avec. Elle est un peu nigaude, elle risque tout simplement de se faire arroser car le tuyau ne doit pas être vide. Chocolatine est loin d’avoir inventée l’eau chaude !! Mais, finalement, plus je la connais et plus de l’aime bien.


Je remonte minutieusement l’ensemble, et je fais un test. Malheureusement pour moi, cela aurait été trop beau si, du premier ça fonctionnait. Je décide donc de m’attaquer directement à la source. Je commence à trifouiller au niveau du ballon d’eau chaude.


Certains éléments ont l’air légèrement déboités. Je resserre tout ça et croise fortement les doigts pour que cette fois-ci, mon acharnement paye. Je ne sais pas pourquoi, j’ai un très bon pressentiment. Je passe un petit coup de serpillère afin de rendre les lieux propres à Marie, puis je m’apprête à retourner dans la salle d’eau, quand j’entends la porte d’entrée s’ouvrir.


— Marie, tu tombes à pic. Je viens tout juste de finir tous les réglages et j’étais sur le point de tester une nouvelle fois, pour savoir si tout est bien revenu à la normale. Tu m’accompagnes ?

— Avec plaisir, tu m’as vraiment enlevé une belle épine du pied en me prêtant ta salle de bain. Pour le coup, je suis même un peu en avance, alors je te suis.


Je me mets en situation. Pour ne pas trop mouiller mes affaires, je décide d’enlever mon t-shirt et mon pantalon, car même si j’en suis convaincu, le problème est réglé, je risque tout de même d’être un peu éclaboussé.


Je tourne doucement le mitigeur, et là, quelle surprise ! Un puissant jet sort de la plomberie, et me scotche à la paroi opposée. L’eau est tellement puissante, que je n’arrive pas à me décoller du mur. Marie est obligée de venir couper directement à la robinetterie.


Pour le coup, cela m’a diablement fait mal, à la fois dans le dos, dû au choc contre le mur, mais aussi au niveau du thorax. Je regarde Marie d’un air dépité, extrêmement déçu de ne jamais réussir à lui venir en aide.


— Je te promets que cette fois ci, j’étais vraiment sûr de moi, je pensais avoir solutionné le problème. Mais, il ne faut pas se voiler la face, ce n’est pas le cas. Je suis navré, mais maintenant, il est clair qu’il y a beaucoup trop de pression !

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7 commentaires

Aby Mery

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Il y a 7 ans

Merci bcp :-) ;-)

Fanny, Marie Gufflet

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Il y a 7 ans

Oh purée quelle andouille ! Il est fort celui-là! On rigole toujours dans tes chapitres c frais

zélia louise

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Il y a 7 ans

très bon chapitre

Aby Mery

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Il y a 7 ans

Et oui, bien joué !! ;-) Pascal a effectivement fait une petite apparition ;-)

Aure Waroux Gayard

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Il y a 7 ans

Ne serais-ce pas Pascal Obispo que j’ai croisé dans ce chapitre ?... mais c’est qu’il va finir à poil a force de perdre des plumes... Pauvre Daz

Aby Mery

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Il y a 7 ans

Merci ;-) RDV jeudi :-)

Mymy M. *Sakuramymy*

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Il y a 7 ans

Sa maladresse est adorable et j'ai adoré le coup de la pression! Vivement la suite :D
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