Fyctia
7. La grande lance
- DAZHELLE -
Nous passons au total quelques heures ensemble à parler de tout et n’importe quoi autour d’une multitude de café. Je sais pertinemment ce que vous devez vous dire : Quoi ?! Du café le soir, mais ils sont fous ! Mais l’essentiel à retenir, c’est qu’elle s’est confiée sur son histoire. Ses parents et leur nouvelle grande histoire d’amour avec les lamas. La poissonnerie et ses dettes. Le vieux Moraïce et son caractère de cochon. Et pour finir, son sentiment de solitude. Alors de vous à moi, toutes ces confidences valaient bien d’absorber des marmites entière de nectar noir, et cela même à une heure tardive.
Quand je regagne mon chez moi, je me rends compte que je suis remplis d’un sentiment de bien-être. Ce soir, j’ai été un ange au top. Bon bien sûr il ne faut pas tenir compte du petit incident dans lequel j’y ai laissé une plume. Mais c’est vrai, j’ai réussi à être là pour elle sans qu’une nouvelle gaffe vienne tout gâcher.
Je décide d’aller prendre un bon bain histoire de me relaxer et puis, je commence vraiment à sentir des ailes depuis que la boule de poils a essayé de me mâchouiller. Et oui, même les anges ne sont pas épargnés par les odeurs corporelles. Je peux même vous donner un exemple concret. Vous vous souvenez de Chrysse T'Aile ? Oui, oui, celle qui a des kilomètres au compteur, eh bien elle, c’est même limite maladif. Je pense qu’elle n’a jamais retrouvé le chemin de la salle d’eau depuis sa transformation et le pire dans tout ça, c’est que je ne pense pas qu’on lui ait déjà dit. Parfois, ce n’est pas aider les gens que de se taire...
Les jours s’enchainent en instaurant une espèce de routine. Le matin, je passe à la poissonnerie histoire que Moraïce n’embête pas trop longtemps Marie. Je me suis même créé un budget spécial poisson. Je me dis qu’en lui achetant un peu de ses produits tous les jours, cela mettra du beurre dans les épinards ou plutôt des sous dans son tiroir.
Après, j’arpente la ville pour essayer de dénicher les meilleurs coins en vue d’éventuelles balades avec ma protégée. A l’occasion de l’une d’elle, j’ai même fait la connaissance d’un capitaine fort sympathique nommé Zack. Celui-ci m’a dit qu’il connaissait Marie depuis sa naissance, et que je ne trouverais pas plus gentille sur cette terre. Il m’a même proposé de nous emmener en virée sur son bateau, chose qui j’en suis sûr, ferait énormément de bien au moral de la petite.
Pour finir, le soir, j’attends que le silence se fasse chez ma voisine pour avancer dans ma tâche. Dernièrement, je lui ai chuchoté qu’une balade en mer serait très bénéfique pour elle, et devinez quoi ? Le lendemain matin, lors de mon passage quotidien dans sa boutique, elle m’a demandé si j’accepterais d’embarquer avec elle pour une bouffée d’air iodé.
Oh, il ne faut pas croire que je suis devenu un Ange parfait car malheureusement, ma maladresse ne me lâche pas. Un soir, après une séance de murmures, j’ai essayé de partir le plus silencieusement possible. Mais manque de chance, je suis monté sur la télécommande qui trainait par terre. J’ai été obligé de me planquer sous le canapé, car bien sûr cela avait réveillé Marie. Et puis, pas plus tard qu’hier matin, au magasin, ma pochette de poisson m’a échappé, je vous laisse donc imaginer tout seul ce qui s’est produit quand une vieille dame est entrée avec sa cane… Par besoin d’un dessin, hein ??
Enfin bref, aujourd’hui est un autre jour, il fait beau, les mouettes chantent et moi… J’ai un rencart ce midi. Je profite du jour de repos de Marie pour l’inviter à manger au Volt’air. Ça fait des jours et des jours qu’elle me dit que s’il y a bien un lieu que je dois connaitre c’est celui-ci
Il s’agit du bistrot le plus branché du coin, enfin, je crois bien qu’il s’agit même du seul existant dans les environs. Ma protégée m’en a fait une description très précise. Il s’agit d’un ancien ranch aménagé en bar. A l’extérieur, des tonneaux en guise de table, accompagnés par des tabourets hauts, dont les pieds ont été tournés, ce qui les rend magnifiques. A l’intérieur, du bois partout, ce qui a le don de transmettre une ambiance chaleureuse, bien sûr, toujours selon les dires de Marie. Quelques tables hautes avec les mêmes sièges que dehors, mais aussi de vieux canapés et fauteuils en cuir usagé à côté de tables basses.
Le lieu est tenu par deux jumeaux, Zad et Dick, qui servent des plats « qui décoiffent » selon ma voisine. Elle m’a également confié qu’ils organisaient de nombreuses soirées à thème et que bien sûr, il faudrait que je fasse mon baptême lors de l’une d’elle. Elle a promis de me laisser choisir entre karaoké, spécial disco, jeux de société ou encore soirée déguisée.
Bon, trêve de blablabla… J’ai une demoiselle en détresse à aller chercher, même si ce n’est pas le trajet qui nous sépare qui va me prendre beaucoup de temps, je préfère être en avance.
Aujourd’hui, elle est à l’opposé du soir ou elle m’avait invité chez elle pour un café. Elle n’est pas maquillée, elle porte un simple jean brut et un t-shirt au col rond. Dans ses pieds, des converses viennent clôturer son look. Je vous entends déjà crier, « vous les mecs, vous êtes jamais contents… Gniagniagnia ». Mais ce n’est pas vrai ! Je signale juste les différents styles vestimentaires qu’elle arbore. Et de vous à moi, elle pourrait bien être habillée avec un sac à patates que je serais toujours éblouis par son charme naturel.
- Daz, quelle ponctualité.
- Oui, j’y mets un point d’honneur. Ce n’est quand même pas la mer à boire que d’arriver à l’heure à un rendez-vous.
- Je suis tout à fait d’accord avec toi, mes parents m’ont toujours dit qu’être à l’heure était la base dans la vie. Et quand je vois le vieux Moraïce qui fait le pied de grue devant la poissonnerie avant son ouverture, je remercie le ciel d’avoir toujours suivi leur conseil et de ne jamais être à la bourre.
Nous nous dirigeons vers le fameux bistro, et je ne peux que constater qu’elle avait raison, cet endroit est superbe. Nous décidons de nous installer en extérieur pour profiter de la météo clémente du jour. Je commande un chicken wings, sans trop avoir conscience de ce que c’est. Marie fait une tête bizarre quand l’un des jumeaux dépose l’assiette devant moi.
- Qu’est-ce que tu as Marie ? Tu fais une drôle de tête.
- Bah, tu sais ce que tu t’apprêtes à manger ?
- Du poulet ?
- Mais pas seulement. Ces ailes de poulet sont badigeonnées avec une sauce très épicée et accompagnées de piments écrasés. En plus, les jumeaux ont la réputation d’avoir la main très lourde.
- Oh, mais ne t’en fais pas, je suis loin d’être une chochotte, je vais te le prouver tout de suite.
- Euh Daz, tu es sûr ? Et puis, tu n’es pas obligé de prendre une si grande quantité d’un seul coup.
- T’inquiètes, je gère.
Oh là là ! Mais c’est quoi cette sensation ? Je suis en train de prendre feu de l’intérieur, je peux sentir chaque petit centimètre parcouru par les aliments. Eh merde, appelez les pompiers, j’ai besoin en urgence de la grande lance !
14 commentaires
Morgaanepc
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Il y a 6 ans
Aurélie Lefeuvre
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Il y a 7 ans
zélia louise
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Il y a 7 ans
Acaranda
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Il y a 7 ans
Aure Waroux Gayard
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Caro Handon
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Il y a 7 ans