Caro Handon L'ange qui me dérange 8. La Cérémonie du Renouveau

8. La Cérémonie du Renouveau

- DAZHELLE -



- Daz ?! Dis-moi quelque chose, est ce que ça va ? Tu es tout rouge !

- Boire… Vite… Feu…

- Ne bouge pas, je cours immédiatement en cuisine demander du lait à Zad et Dick.


Je crois que sur ce coup-là, Marie avait raison. Plutôt que de vouloir faire l’homme viril que rien n’arrête, j’aurais mieux fait de jouer la prudence. Maintenant c’est malin, elle est angoissée par ce qui m’arrive, alors que ce repas avait pour but de la distraire et surtout de la changer de son quotidien.


- C’est bon Daz, Zad arrive tout de suite avec un verre de lait, tiens bon.

- Mer… Ci…


Quel soulagement quand, enfin, mon incendie intérieur s’amenuise petit à petit. Heureusement pour moi que Marie a eu le bon réflexe… Et cela aura aussi value de la détendre finalement. Car oui, maintenant que mes jours ne sont plus comptés, elle est pliée en deux en face de moi.


- Je n’en peux plus… T’es un dingue toi, j’en pleure même de rire.

- Ce n’est pas drôle Marie, j’aurais pu y passer.

- Bien sûr, sur le coup tu m’as fait peur, mais avoue que maintenant c’est vraiment tordant.

- Je t’accorde effectivement le point.


En fin de compte, cette expérience aura été positive. Après une grosse frayeur, elle est d’une humeur joviale. De mon côté, toute cette histoire me rappelle ma transformation d’humain en ange…


Dans mon ancienne vie, j’étais professeur en maternelle, j’étais même le plus cool que la terre ait pu connaitre. Les enfants m’adoraient et moi j’aimais plus que tout mon métier. Un jour, une bataille de boules en pâte à modeler a éclatée dans ma classe. En voulant faire revenir l’ordre, je me suis retrouvé… Comment dire ? À être un dommage collatéral.


En effet, une petite boule volante est venue se loger dans ma gorge, m’empêchant de respirer suffisamment longtemps pour m’asphyxier et faire cesser les battements de mon cœur. Les secours sont pourtant arrivés très rapidement, mais ils n’ont jamais pu me réanimer. Je me suis retrouvé à voler au-dessus de mon propre corps, avant de sentir une main se poser sur mon épaule. C’est à cet instant que Börgos est apparu dans ma vie… Ou dans ma mort plutôt.


- Bonjour Henri, je m’appelle Börgos. J’ai été désigné pour être ton archange attitré.

- Arch… Archange ?!

- Oui, et toi, après la cérémonie « du renouveau », tu deviendras un Ange.

- Moi ?! Un Ange ? Vous devez vous tromper, je suis un simple professeur qui… Bah qui vient de mourir je crois.

- Oui, je te le confirme. Tu es bien mort, mais pour autant, ton existence ne va pas prendre fin.

- Mais, comment cela est-il possible ? La vie après la mort existe donc ? Toutes les personnes qui meurent se transforment en Ange ?

- Pour répondre à ta première question, oui, bien sûr, il existe un après. Cependant, celui-ci ne sera pas similaire à ta vie actuelle. Concernant ta deuxième interrogation, non, tout le monde n’accède pas à ce privilège. Seuls les cœurs purs ont cette chance et il se trouve que Dieu t’a désigné.

- Dieu ? Vous allez me dire que vous le connaissez personnellement ?

- C’est évident, je suis un Archange je te rappelle. Mon statut m’octroie certains avantages. Toutes les personnes comme moi sont les conseillers particuliers de notre Seigneur.

- Et, c’est quoi cette cérémonie « du bidule-truc » ?

- LA CE-RE-MO-NIE DU RE-NOU-VEAU !

- Oui, bah pas besoin de me gronder… C’est quoi alors ? Est-ce que c’est douloureux ?

- Bon, pour résumer, c’est pendant cette célébration que tu vas recevoir tes ailes et quelques petits avantages. Maintenant, ça suffit pour les questions. Je dois t’emmener dans l’autre monde, afin que tu puisses commencer ton intégration. Prends ma main. Ne la lâche sous aucuns prétextes avant que je ne te le dise. Compris ?

- Euh… Je n’ai pas vraiment le choix de toute façon… Alors, soyons fou, je vous suis.


C’est ainsi que j’ai quitté provisoirement le monde humain. Pour vous imaginer le plus justement possible la sensation de ce voyage, pensez au légendaire binoclard à la cicatrice quand il utilise un Portoloin. Pour moi, ça été la même expérience. Enfin je suppose.


Börgos m’a conduit dans un lieu appelé « La Caverne ». J’ai tout de suite compris d’où venait ce nom quand je me suis retrouvé à l’entrée d’une grotte. Mais pas du tout de celle sombre et flippante… Non, non, au contraire, des centaines d’espèces différentes de fleurs ornent les parois et des puits de lumière éclairent régulièrement notre trajet vers son centre.


Arrivés à destination, mon Archange m’a demandé d’aller m’installer autour d’une grosse pierre, sur laquelle était perché un être qui aurait pu illuminer la pièce à lui tout seul. Il va de soi que je n’étais pas le seul qui allait être introduit dans ce monde ce jour-là. Il restait juste une petite place dans le cercle formé autour du caillou. À croire qu’ils n’attendaient plus que moi.


Le vieux barbu se trouvant au centre du rocher a commencé à nous expliquer en détail quel serait notre rôle pour cette seconde vie. En gros, notre devoir est de protéger les humains d’eux même et de leurs états d’âme. Pour cela, les Archanges doivent apprendre à chacun de leurs poulains, l’art des murmures et du camouflage dans une dimension qui ne sera plus vraiment la notre.


Tout ce discours barbant a eu raison de moi, j’ai rapidement piqué du nez, jusqu’au moment où Bögos est venu me tirer les oreilles.


- Je te signale que c’est ton tour de te présenter devant les autres avant de recevoir tes ailes.

- Euh quoi ? Je crois bien que j’ai loupé un épisode !

- Forcément, tu pionçais comme une marmotte. Maintenant, débrouille-toi comme tu veux, mais surtout ne me fait pas honte devant tout le monde.


Je me suis levé, j’ai regardé à ma droite, puis à ma gauche. Tous les regards étaient tournés vers moi, je ne savais même pas ce que je devais faire. Me présenter, me présenter, il en avait de bonnes le Börgos mais je me suis lancé. Ça a donné quelque chose comme ça :


- Je m’présente, je m’appelle Henri, j’voudrais bien réussir ma vie, être aimé. Etre beau, aider les gens, puis surtout être intelligent.


Ils m’ont tous dévisagés, sans que je comprenne pourquoi, mais ensuite est venu un moment encore plus gênant. Pour vous la faire courte, le vieux barbu m’a donné un breuvage qui permettrait, selon ses dires, d’atténuer la douleur de la pousse de mes ailes. Bien sûr, ça ne serait pas une vrai cérémonie sans une incantation ou deux… Et justement, le nectar mal odorant avait le droit à la sienne.


Tout aurait pu être parfait, si ma maladresse légendaire n’avait pas choisi ce moment pour réapparaitre. Quand on m’a tendu le remède miracle, la coupe a glissé de mes mains et s’est tout simplement renversée sur la tête de ma voisine. Je ne vous explique même pas la colère de Börgos… Bref, après un second essai, j’ai bu ce truc immonde et le liquide m’a arraché la trachée tant c’était épicé !


- Hum… Daz, tu es toujours avec moi ?


Merde, Marie ! Depuis combien de temps je suis perdu dans mes souvenirs sans m’occuper d’elle ?

Tu as aimé ce chapitre ?

30

30 commentaires

Mirabella

-

Il y a 7 ans

C'est hallucinant tout de même de voir le nombre de choses qu'il peut faire par maladresse ! C'est toujours avec un grand amusement que je fais défiler tes phrases ! Daz est vraiment adorablement attachant ! Pour Marie, cela reste un mystère, on dirait que je n'arrive pas à rentrer aussi bien dans sa tête, peut-être est-ce parce qu'on n'a pas plongé dans ses pensées tant de fois que cela ? Je ne sais pas à découvrir en tout cas !

Aurélie Lefeuvre

-

Il y a 7 ans

Ouf je ne suis pas la seule dont la mort ai choqué... pauvre enfant! Par contre j'étais bien plié sur sa présentation

Fanny, Marie Gufflet

-

Il y a 7 ans

A chaque chapitre on se demande ce qu’il va encore faire

zélia louise

-

Il y a 7 ans

très interessant se chapitre ça permet de savoir comment il est devenu un ange

Mymy M. *Sakuramymy*

-

Il y a 7 ans

J'aime bien le.clin d oeil à harry potter mdr et ca a du être traumatisant pour les gosses du coup je me demande si je vais continuer à donner de la.pâte à modeler à mon fils mdr

Valencia Herry

-

Il y a 7 ans

Les pauvres enfants traumatisés par la mort de leur prof ! Et le coup de la chanson de Balavoine, tordant !

Aby Mery

-

Il y a 7 ans

Merci :-)

kleo

-

Il y a 7 ans

Trop bien

Aby Mery

-

Il y a 7 ans

Il faut surtout avoir 1 bonne dose de Daz'attitude pour être attaqué par de la pâte à modeler ;-)

Judy Cab's

-

Il y a 7 ans

J'en peux plus je rigole toute seule je vais me méfier de la pâte à modelé de mon neveu ^^
Vous êtes hors connexion. Certaines actions sont désactivées.

Cookies

Nous utilisons des cookies d’origine et des cookies tiers. Ces cookies sont destinés à vous offrir une navigation optimisée sur ce site web et de nous donner un aperçu de son utilisation, en vue de l’amélioration des services que nous offrons. En poursuivant votre navigation, nous considérons que vous acceptez l’usage des cookies.