Lély Morgan Juste un vœu de Noël Chapitre 4.1

Chapitre 4.1

I'll be there for you- The Rembrandts



Deux coups donnés à la porte interrompent ma frénésie scripturale. Je lève les yeux, Audrey passe la tête dans l’embrasure.


— Je peux entrer ?


Je force un sourire et referme mon carnet. Elle me rejoint sur le lit, s’assoit à mes côtés et glisse un bras autour de mes épaules. Je pose ma tempe sur l’une des siennes. Après un regard circulaire à la pièce, mon amie lance :


— Cette maison a été le témoin de tant de choses…


Avant de reporter son attention sur moi.


— Mais ça ne reste que quatre murs et un toit. Les émotions qui y sont associées ne dépendent que de nous.


Je n’ose la regarder et caresse mon journal comme on le ferait d’un chat.


— Comment ça va, toi ? ajoute-t-elle, sérieuse.


Ma douce Audrey. Je n’aurais pas pu rêver mieux comme belle-sœur… et amie. Quand j’y pense, je m’étonne de son absence de réplique face à Stan. Elle s’est toujours montrée méfiante à son sujet. Comme si elle pressentait l’échauffourée.


Bon, elle n’a pas été la seule muette du lot. Isaac, le mari de Charlie, n’a pas brillé par son éloquence non plus. Avec le recul, je ne suis pas certaine de l’avoir vu dans cette cuisine. Mais rien de surprenant le concernant. Même en étant avec nous, il n’est jamais tout à fait là. Toujours pendu à son téléphone, à gérer des affaires pour le cabinet.


— Je n’en sais rien, lui assuré-je simplement.


Et c’est vrai. Je suis bien incapable de répondre à cette question. Les minutes écoulées à me remémorer un passé encore trop présent, me rendent plus triste que la scène qui vient de se jouer dans cette cuisine.

Je réalise que le vide ressenti alors, provenait plus de mon désir de vivre une histoire digne d’un conte de fées volant en éclats, que de la perte de Stan. La colère, elle, de mon égo blessé. C’est étrange, dit comme ça. Je l’aimais pourtant…


Comme en réponse à mes pensées, Audrey prend soudain un air courroucé.


— Je te jure, je me suis fait violence pour ne rien dire, sinon, je lui en aurais collé une aussi sec !


J’étire l’un des côtés de mes lèvres, ironique, et force un rire désabusé avant d’enchaîner :


— J’aurais vraiment souhaité trouver ce que mes parents ou Mick et toi avez : ma parfaite moitié. À ce rythme, je vais finir vieille fille et mourir sous une montagne de livres !


Audrey contient son hilarité, je lui fais les gros yeux.


— Tu n’as pas l’impression d’être un peu excessive ? Tu n’as que vingt-quatre ans, Angie, pas soixante !


— Oui, ben à mon âge ma mère était mariée à mon père depuis quatre années. Et d’ailleurs, rappelle moi le tien quand tu as connu Mick ?


— Nous ne faisons pas office de norme ni de règle ! Il n’y a pas d’âge limite pour trouver l’amour. Encore heureux ! Et ce n’est pas en tentant de forcer les choses que tu parviendras à tes fins !


— Donc, c’est ça ton conseil ? Attendre que l’homme de mes rêves me tombe tout cuit dans les bras ?


— Toujours tes raccourcis !


Elle souffle en secouant la tête.


— Passons à autre chose, veux-tu ? Je ne t'ai pas rejointe pour te donner une leçon de vie. Pour l'instant, tu as surtout besoin de te changer les idées. Un de nos amis ouvre un pub sur la 35 th. Il m’a conviée à venir l’inaugurer. Ça peut être l’occasion de profiter d'un moment entre filles.


— C’est de mieux en mieux ! Après me demander de jouer les attentistes, tu me conseilles de me saouler ! Connaissant ma faible tolérance à l’alcool… Tu es sûre d’être infirmière ?


— Oh, mais tu vas analyser à ta sauce tout ce que je dis ? Ça existe les softs et boissons chaudes !


Audrey s'interrompt et se reprend après avoir réalisé que je la charriais. La mimique amusée que je ne parviens pas à contenir et mes yeux rieurs sont en même temps une bonne indication.


— Je constate que tu vas beaucoup mieux ! On dit demain à vingt heures ? Je devrais avoir fini ma garde.


— Ça marche. Tu me fileras l’adresse exacte ou au moins le nom de l’endroit… enfin si tu tiens à m’y voir un jour.


Un nouveau sourire franc s’épanouit sur ses lèvres.


— Sans souci ! Tu ne peux que le retenir : c’est le N.J.’s.


— T’es sérieuse ? Comme mon prénom ?


— Comme les initiales surtout. Mais je te l’ai dit, un nom inoubliable ! Bon, maintenant que rendez-vous est pris, je vais rejoindre ton frère. Il doit se demander ce que je fais… Une dernière chose quand même…


Elle m’attrape les mains.


— Je sais comment tu analyses cette fin de relation. En te disant que ce n’était pas ton jour, ta semaine, ton mois, ni même peut-être ton année. Mais en fait, c’est une bénédiction. Car c’est maintenant que ta nouvelle vie va commencer ! Et n’oublie pas, quoi qu’il arrive, je serai là pour toi. Toujours.


Après une dernière accolade, Audrey me laisse, tandis que je m’allonge en position fœtale, le journal contre mon cœur. Ce dernier s’est allégé d’un poids grâce à mon amie.


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6

6 commentaires

Josi

-

Il y a 2 jours

Super belle sœur

Eva Baldaras

-

Il y a 7 jours

A jour !

Lély Morgan

-

Il y a 7 jours

Merci🥰

Selenbelle.

-

Il y a 7 jours

🎄🎄🎄

Emma Hermosa

-

Il y a 8 jours

Un petit like pour t'aider à débloquer la suite 💖

Lély Morgan

-

Il y a 8 jours

Merci❤️
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