Fyctia

Plus tard dans la journée, Mason doit quitter la maison quelques heures, pour régler les derniers détails concernant la course de demain soir. C’est à contre coeur que je le regarde préparer ses affaires, si bien que je me demande vraiment ce qu’il m’arrive ! Pourtant, Mason et moi avons été intimes, avant hier soir… mais j’ai l’impression que quelque chose s’est débloqué en moi. Est-ce le fait qu’il ait annoncé me considéré comme sa petite amie ? Ou alors peut-être est-ce un mélange de tout ce qu’il s’est passé la veille ? Quoi qu’il en soit, je me fais l’effet d’être dans ma propre phase « lune de miel », avec Mason. Nous sommes plus proches que jamais et l’idée de le voir partir même une heure ou deux, me rends triste.

C’est bien pour cela que je refuse tout net de penser que, d’ici quatre jours, je serai déjà en chemin pour ma ville natale. Je n’ose imaginer reprendre mon quotidien comme ça, retrouver ma petite maison, ma boutique. Me réveiller seule, ne plus avoir la présence de Mason à mes côtés, ou encore Jay qui maintenant a pris l’habitude d’être dans mes pattes.

Je me fait l’effet d’être une personne totalement différente. Même lorsque je me regarde dans le miroir, je vois une femme changée. Le rose aux joues, un sourire aux lèvres… et quelques parques sur le corps, merci Mason !

Sasha m’a dit que j’ai l’air épanouie et je pense que c’est le mot. Pour la première fois de ma vie, je suis épanouie dans une histoire d’amour et je ne pensais pas que ce serait un jour possible. Ou du moins, pas avant un futur bien plus lointain !

Mason m’embrasse une fois encore, avant de me répéter qu’il n’en a pas pour longtemps. Ses lèvres trouvent ensuite les miennes, encore et encore et c’est moi qui suis obligée de le repousser.

— Dépêche-toi d’y aller, le rabroué-je en le poussant gentiment vers le hall d’entrée.

Amusé, il finit par s’en aller et je me retrouve seule, avec un Jay qui s’assît à côté de moi, ses grands yeux humides fixés sur moi, la langue pendante et la queue s’agitant sur le sol, balayant de gauche à droite.

— Ne me dit pas que tu as déjà faim ? Mason t’a nourri il y a moins d’une heure !

Ses oreilles se redressent, comme s’il avait parfaitement compris ce que je viens de lui dire. Et je pense que c’est le cas, d’ailleurs !

Roulant des yeux, j’esquisse un sourire et me rends à la cuisine, où se trouvent justement les friandises de Jay. Il n’a pas le droit d’en consommer beaucoup, c’est censé être une récompense… mais j’ai vraiment envie qu’il continue à m’aimer ! Et puis, je ne peux pas résister à sa bouille de chien battu ! Il me suit à la trace, avant de s’arrêter pile devant la porte de la pièce. Il sait qu’il n’a pas le droit d’y entrer, et ce depuis qu’il est tout petit. Mason l’a habitué ainsi, ce qui n’est pas plus mal.

Il trépigne en me voyant attraper le pot renfermant son Graal personnel et je n’ai pas le temps d’ouvrir celui-ci que Jay fait volte face soudainement. Puis il se met à courir vers l’entrée, ce qui est plus qu’étrange. Il ne louperait jamais une occasion de glaner de la nourriture, surtout en dehors des heures de repas ! Je me demande alors ce qui a pu attirer son attention et j’ai ma réponse quelques secondes plus tard, lorsque je l’entends aboyer bruyamment, près de l’entrée.

— Jay ? l’appelé-je.

Je pose le pot sur le comptoir de la cuisine et m’apprête à appeler le chien une fois encore, mais je l’entends grogner, cette fois. Ce n’est pas le style de grognement joueur qu’il peut parfois utiliser avec Mason, lorsqu’il lui fait la fête. Ce qui veut dire que ce n’est pas Mason, qui est en train de revenir, car il pourrait possiblement avoir oublié quelque chose ici…

Non, le grognement de Jay est menaçant, comme le jour où je suis arrivée et suis entrée dans la chambre. J’étais une étrangère, pour lui. Une intruse dans son territoire et il me l’a bien fait comprendre. Ce qui veut dire qu’il y a quelque chose ou quelqu’un, là dehors. Quelque chose ou quelqu’un que Jay ne veut pas voir ici.

Alors que je quitte la pièce pour le rejoindre, je vois tout de suite qu’il est aux aguets. Ses oreilles sont plaquées contre son crâne, tous crocs dehors. Voilà un comportement que je n’ai encore jamais vu chez lui, et ce n’est pas fait pour me rassurer ! Mason n’est pas là, je suis seule à la maison et j’ai immédiatement ses mots en tête : « tu es en danger », « tu ne dois pas être avec moi, tu pourrais devenir une cible ». Pourtant, je m’évertue au calme en me persuadant que je me fais des films toute seule.

C’est sans doute un animal qui se trouve dehors et Jay l’a senti, voilà tout !

De plus, la porte est verrouillée et ne pourra s’ouvrir qu’avec le code, donc tout va bien. Soudain, des coups sont donnés contre celle-ci et je sursaute violemment alors que Jay gronde plus fort.

— Maddie ? Tu es là ?

Ma panique fraichement gagnée fond comme neige au soleil et je pose une main sur mon coeur qui fait des embardées dans ma poitrine. J’ouvre alors la porte, sommant à Jay de se calmer.

Devant moi, se trouve nul autre que Jeremiah.

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Mais que veut Jeremiah ? 🤔

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