Fyctia

Alyson n’est pas encore rentrée du travail, lorsque nous arrivons dans leur maison. Celle-ci m’est maintenant familière, comme j’y suis venue assez souvent depuis mon arrivée. Elle n’est pas aussi grande et tape à l’oeil que celle de Mason, mais elle se situe dans un joli coin résidentiel et on sait en arrivant aux abords de celui-ci, que les famille y vivant ont tout de même un certain train de vie.

Mason nous a suivis de près, et durant tout le trajet, j’ai tenté d’éluder les questions posées par Jeremiah. Il trouve le comportement de son futur beau-frère un peu bizarre, mais ne soupçonne pas ce qu’il se passe entre nous. Sinon je pense qu’il me l’aurait déjà bien fait comprendre !

Maladroitement, comme s’il ne savait pas comment son comporter en présence de Mason, Jeremiah tente de lui proposer à boire et nous montre la table du salon, que nous puissions nous y installer le temps qu’il aille chercher de quoi nous restaurer.

À peine mon ami hors de vue, je sens une paire de mains trouver mes hanches et elles me font faire volte face. Je fais face à Mason, un sourire aux lèvres, mais avec un léger tournis.

— Qu’est-ce que tu fais ? murmuré-je, pour ne pas être entendue de Jeremiah.

Il glisse une de ses mains sur l’arrière de mon crâne, caressant mes cheveux.

— Ça.

Puis il se penche pour m’embrasser.

D’abord, je pose mes mains sur son torse et appuie légèrement pour le faire reculer, l’angoisse d’être surprise me tiraillant l’estomac. Puis j’entends au loin Jeremiah s’affairer dans la cuisine et décide de me laisser emporter.

Au moins juste une petite fois.

Soudain, nous entendons la porte claquer et notre étreinte se brise. Nous nous mettons à distance respectable, juste à temps, car Alyson débarque.

Elle retire son bonnet et son manteau, avant de nous sourire.

— Ça va, vous deux ?

Elle indique ensuite qu’elle ne s’attendait pas à trouver son frère ici et qu’elle a été agréablement surprise de voir sa moto devant l’entrée. Elle vient ensuite l’enlacer une seconde, et Jeremiah revient, les mains prises par un plateau rempli de snacks en tous genres et de bouteilles de soda.

Les heures suivantes sont rythmées par un travail acharné. Je vois tellement de dragées que je suis à peu près sûre que je n’aurais plus jamais envie d’en manger et je ne compte plus le nombre de fois où je me suis brûlée avec le pistolet à colle !

Mais au fil des heures, l’ambiance s’est considérablement détendue. J’arrête petit à petit de marcher sur des oeufs en présence de Alyson et Jeremiah et même leur marques d’affection ne provoquent plus cette puissante tristesse lorsque je les voit.

Non, celui qui a posé problème pendant tout ce temps là, c’est bien Mason ! Outre les quelques piques qu’il a envoyé à Jeremiah de temps à autre, puisqu’il ne peut pas s’en empêché, il a surtout pris un malin plaisir à m’embêter ! Verbalement, comme à notre habitude, et je lui ai bien rendu… mais non, c’était différent, cette fois. Il trouvait toujours le prétexte pour me frôler, pour me toucher pendant qu’Alyson et Jeremiah avaient le dos tourné. J’ai senti le bout de ses doigts sur ma nuque, mes bras et même, le bas de mon dos. Si au début j’ai pris ça pour de la simple maladresse, je me suis vite rendue compte de son petit jeu. Et peu importe les regards lourds de sens que je tentais de lui lancer, il continuait et conservait ce petit sourire en coin.

Bientôt, chaque micro contact est devenu comme un courant électrique traversant mon corps. J’anticipais chacun de ses gestes et bien que ce n’était ni le moment ni l’endroit, je me suis surprise plusieurs fois à attendre ces fameux frôlements. J’avais envie d’avoir l’attention de Mason sur moi, et dieu sait que je l’avais ! Comme il l’a dit, il n’en a que faire des préparatifs, il voulait simplement que l’on soit ensemble.

Me faire devenir chèvre pour lui, a dû être un bonus et aussi une vengeance, pour l’avoir obligé à venir ici !

C’est pour cela que je trépigne maintenant, assise derrière lui sur la moto, alors que nous sommes en route pour la maison. Mes bras sont enroulés autour de sa taille et ma respiration est un peu trop laborieuse à mon goût. Ceci est différent de ce que j’ai ressenti, la première fois que j’ai eu envie de lui. Là, c’est beaucoup plus primaire, guidé par le feu qui brûle dans le bas de mon ventre et au creux de mes reins.

Jamais personne ne m’avais mise dans un état pareil… à cause de simples frôlements répétés !

Une fois le véhicule garé, je ne tare pas à en descendre et retire mon casque, avant d’attraper Mason par la main et de foncer vers la maison. Je tape frénétiquement le code et l’attire à l’intérieur et il me lance :

— BabyDoll, je…

Mais je ne lui laisse pas le temps de me répondre et le plaque contre la porte d’entrée à la seconde où celle-ci se ferme...

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Mais il joue à quel jeu là, notre petit Mason ? 😏

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