Fyctia
Chapitre 16 - Partie 3.
— Arrête de l’appeler comme ça, c’est méchant. Jeremiah n’est pas un idiot. Et puis, rien ne t’oblige à venir avec moi, je pourrais parfaitement me débrouiller seule.
— Oh que si, il l’est. Il est idiot pour de nombreuses raisons, mais bon, ce n’est pas moi qui vais l’épouser, dieu merci !
Je roule des yeux, ne comprenant pas pourquoi il continue à en vouloir tant que ça à mon ami d’enfance.
— Il n’est pas si mal, et tu le sais. Il aime profondément Alyson et il la rend heureuse. Rien que pour ça, il devrait être l’une de tes personnes préférées au monde.
Il me dévisage longuement et son index vient frôler mon nez, le retraçant avec douceur et légèreté.
— Il t’a faite souffrir, et pendant longtemps. Crois-tu que je le surnommais comme ça juste parce qu’il s’est mis avec ma soeur et l’a demandée en mariage même pas un an après ?
J’arque un de mes sourcils, dubitative et il sourit, levant légèrement ses mains en signe de reddition.
— Bon d’accord, c’était le cas au début. Mais plus depuis que je t’ai rencontrée et que j’ai vu combien tu souffrais, en leur présence. Certes, c’est un chouette type pour Alyson, mais il s’est mal comporté envers toi et pour ça, j’ai du mal à ne pas lui en vouloir.
— Mason, ce n’est pas de sa faute, il n’est pas au courant.
— Alors c’est doublement un idiot, pour ne pas avoir vu les signes. Surtout pour quelqu’un censé te connaître depuis des années. Il m’a fallu une minute chrono pour comprendre, alors que nous nous étions rencontré la veille au soir.
Là, je ne peux pas lui dire qu’il a tort, parce que c’est la stricte vérité.
— C’est du passé, maintenant.
— Vraiment ?
Son regard m’interroge, ses doigts frôlant à présent ma nuque, libérant un frisson qui dévale ma colonne vertébrale en un courant électrique particulièrement agréable.
— Oui. Jeremiah est… mon meilleur ami. Il est ma famille, depuis si longtemps, que j’ai été aveuglée. Grâce à toi, à Evie, à Sasha et aux autres, je sais maintenant que je peux exister, sans lui. Que je n’ai plus besoin de graviter autour de lui pour me sentir vivante.
Il garde le silence, assimilant mes mots et un sourire amusé étire ses lèvres.
— Mais j’ai fait le plus gros du boulot, hein ?
J’éclate de rire et lui donne à nouveau un petit coup sur le torse. Cette fois, il réagit en attrapant mon poignet, avant de me faire rouler sur le dos et de venir au dessus de moi. Ses mains s’infiltrent sous mon t-shirt, qui est en fait le sien, et il commence à chatouiller mes flancs, puis mes côtes.
Mes rires emplissent bientôt la pièce et je me débats sans réellement le vouloir, ce qui est d’ailleurs peine perdue. C’est lorsque je suis à bout de souffle et que mon ventre commence à me faire mal, à cause de mes éclats de rire qu’il s’arrête.
Ses yeux me transpercent, sondent jusqu’à mon âme et toute la peur que j’ai pu ressentir s’évaporent en un instant. Aussi vrai que l’était mon amour pour Jeremiah, je peux sentir toute la sincérité dans le regard de Mason. Ainsi, je sais sans avoir besoin de lui demander, qu’il ne compte pas me repousser.
— Tu sais que nous devrons parler de nous, à un moment donné, n’est-ce pas ?
— Je pensais pourquoi avoir été clair ? me répond-il, le plus naturellement du monde. Hier, tu m’as demandé de nous laisser une chance et ma réponse a été plus qu’explicite, non ?
— Oui, mais je veux être sûre que tu n’as pas dit oui, poussé par la colère et les hormones.
— Eh, je te signale que je n’ai plus quatorze ans, rétorque-t-il avec un rire. Je sais faire la différence entre mes vrais sentiment et mes hormones. Alors si tu veux que je le formule verbalement : oui, je veux qu’on essaie. Est-ce que ça va être facile ? Non. Est-ce que je vais être encore plus enclin à vouloir te savoir en sécurité ? Oui. Est-ce que tu vas me détester pour ça ? Sans doute.
Je sais qu’il fait référence à ses fameux « concurrents » ou « ennemis » qui pourraient potentiellement me mettre en danger pour l’atteindre et ne peut m’empêcher de déclarer :
— Tu ne serais pas en train de te faire un peu trop de soucis ? Si tu voulais bien m’expliquer tous les détails, je pourrais peut-être…
Il dépose un rapide baiser sur mes lèvres pour me faire taire, avant de se redresser et de se laisser tomber à côté de moi, sur le flanc. Je me tourne à mon tour, pour que l’on puisse se faire face.
— Plus tard, d’accord ?
— Mason…
— Plus tard. Je te raconterai tout si tu veux, mais pas tout de suite.
Je décide de ne pas trop insister. Les dernières heures ont été riches en émotion et, même si la curiosité me brûle, je préfère laisser Mason me dire toute la vérité, lorsqu’il sera prêt.
Après tout, le mariage arrive à grands pas, la date fatidique de notre séparation aussi. Même si nous nous sommes mis d’accord pour essayer, aucun de nous ne sait si notre relation naissante perdurera au delà. Et je ne suis pas prête à me poser la question. Là, tout de suite, je compte simplement profiter de lui, du reste de mon séjour.
Le reste, tout le reste, peut bien attendre.
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Aaaah, qu'est-ce que j'aime quand tout va bien entre eux, comme ça ! 🥹
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7 commentaires
Livre_e
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Il y a un an
KBrusop
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Il y a un an
L.ludivine
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Il y a un an
Kate-Lorens
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Il y a un an