Fyctia

— Laisse lui une chance et surtout, laisse toi une chance.

Mes lèvres s’étirent en un sourire serein.

— Qui aurait cru que tu serais la voix de la raison, Sasha ?

— Eh, qu’est-ce que c’est censé vouloir dire ? s’offusque-t-elle avant de rire, ce qui provoque ma propre hilarité. Tu devrais déjà savoir que je suis de très bons conseils, depuis le temps !

— Hun hun, la taquiné-je en prenant un air dubitatif, avant de recouvrer mon sérieux. Tu sais quoi ? Assez parlé de moi ! Comment ça se passe, à la maison ?

— Je n’ai pas encore mis le feu à la boutique ou étouffé de mariée avec son propre bouquet de fleurs, alors je suppose qu’on peut dire que ça roule !

Nous passons quelques minutes de plus à discuter de tout et de rien avant que je ne raccroche. Malgré tout ce qu’il se passe ici, j’ai hâte de rentrer et de la retrouver, elle me manque.

Je décide ensuite d’affronter la situation, face à face. Sasha a raison, je dois régler les choses et ne pas me fermer aux occasion de bonheur qui s’offrent à moi. Je n’ai pas trompé Jeremiah et je lui ai fait mes adieux, depuis plus longtemps que je ne l’aurais pensé.

Tout de même, une discussion s’impose, entre Mason et moi. Hier, les mots ont été dits dans le feu de l’action, mais j’aimerai être sûre de ce qu’il pense, de ce qu’il veut.

Devrons-nous réellement nous lancer dans une relation ou rester bons amis et faire comme si de rien était, laissant la nuit dernière dans le passé ?

Je n’ai déjà pas pu passer outre notre premier baiser !

Je quitte la chambre et retourne dans celle de Mason. Il est encore dans le lit, en train de dormir. Le draps couvre à peine le bas de son corps, assez pour que je ne vois pas l’essentiel. L’un de ses genoux pilé dépasse du tissu et même du lit, alors que l’un de ses bras est posé sous sa tête, l’autre sur son ventre.

Quand il dort, il a l’air beaucoup plus jeune. Il est totalement détendu, n’a plus cet air sérieux, ce léger froncement de sourcils perpétuel ou encore ce légendaire sourire narquois. Avec précaution, je m’allonge à ses côtés, la place que j’occupais il y a peu, encore tiède. Je m’installe sur le côté et l’observe, sans pouvoir m’en empêcher. Il est encore très tôt, le soleil se lève à peine, mais mon esprit lui, est bien réveillé. Je sais que c’est sans doute assez malaisant, de regarder quelqu’un dormir, mais je n’arrive pas à détourner les yeux. La façon dont sa poitrine se lève au fil de ses respiration. La manière dont ses tatouages bougent. À certains moments, il froncent son nez, ce qui me fait sourire, tant je le trouve mignon.

Voilà encore une facette de Mason que je découvre.

Que j’aime.

Il est beau, de tant de manières.

Puis, il se met à bouger. Sa respiration se fait moins profonde, signe qu’il est en train de quitter les bras de Morphée. Soudainement, je panique, ne sachant pas quoi faire. Dois-je rester là ? Dois-je faire semblant de dormir ? Dois-je me retourner de l’autre côté, afin de ne pas affronter son regard ?

Je n’ai le temps de choisir aucune de ces options, car ses yeux s’ouvrent déjà, et se posent immédiatement sur moi.

— Tiens, Princesse. T’es encore là ?

Sa question pourrait être mal interprétée et générer à la fois une gêne et une peine immense en moi. Pourtant, le ton de sa voix me rassure immédiatement. Il a usé un ton doux, encore plein de sommeil. Je décèle également de la surprise et de la curiosité, dans ses mots.

S’attendait-il à ce que j’ai pris la fuite ?

— Où est-ce que je pourrais bien aller ? réponds-je sur le même ton. Je n’ai pas de voiture.

Son sourire s’agrandît et il ferme de nouveau les yeux, avant de déloger son bras de sous sa tête pour venir le poser sur mon dos encore vêtu de son t-shirt. Ensuite, il m’attire contre lui et je me laisse faire sans broncher. Sa chaleur m’est désormais familière, ainsi que son odeur. Pour la première fois de toute ma vie, je me sens chez moi, dans les bras de quelqu’un d’autre.

— Je pensais que tu flipperais, dit-il dans un souffle, sans pour autant ouvrir ses yeux, comme s’il cherchait à se rendormir, sans pour autant que ce soit le cas.

— Ça a été le cas, confirmé-je. Ce n’était pas… tout ça, ce n’était pas dans mes plans.

Il pouffe de rire, ma tête contre son torse bougeant au rythme de celui-ci. Ses doigts viennent ensuite caresser mes cheveux, qui ne sont toujours pas dans un bel état ! J’ai eu beau essayer de les dompter un peu, ça a été peine perdue.

— Dans les miens non plus, mais voilà où nous en sommes.

Je mordille ma lèvre inférieure, avant de demander :

— On fait quoi, maintenant ?

J’attends qu’il me dise qu’une fois que nous seront levés, tout redeviendra comme avant. Que rien ne va changer, tout simplement parce que d’ici quelques jours, je serai dans un avion en direction de ma ville natale. Dans quelques jours, je serai loin de lui et mon coeur se serre, rien que d’y penser.

— Maintenant, répète-t-il, sans cesser sa caresse dans mes cheveux. On dort encore un peu. Ensuite, on ira prendre une douche, descendre avaler un petit déj’, et on ira se balader en ville. Je suis sure que Evie sera ravie de te voir en un seul morceau, après la soirée d’hier.

— Il faudra que j’aille voir Jeremiah et Alyson aussi, nous avons prévu une séance photo d’avant mariage, pour qu’ils puissent créé un album souvenir.

Il grogne et soupire.

— D’accord, on ira aussi voir ma soeur et l’autre idiot, alors.

Je lui donne une petite tape sur le torse, ce qui le fait sursauter et enfin ouvrir ses yeux, qu’il pose sur moi, une fois encore.

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SONT-Y PAS MIGNONS, HEIN ? 🥰

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