Fyctia
Chapitre 12 - Partie 4.
Il attrape les affaires et les repose sur le lit, avant de m’indiquer qu’il va se changer pour la nuit.
Je me couche la première, appréciant la couverture sur moi, assez lourde pour qu’elle détende mes muscles après cette longue journée. J’hésite à envoyer un message à Jeremiah, mais décide de ne pas le faire. Je préfère laisser la nuit passer, porter conseil. À la place, je donne des nouvelles à mes parents et également à Sasha. C’est dingue, à quel point ils peuvent tous me manquer ! La maison me manque.
Mason réapparaît quelques minutes plus tard, uniquement vêtu d’un pantalon de nuit sombre. Rien d’autre. J’ai eu beau l’avoir déjà vu torse nu, mais il n’empêche que c’est toujours plutôt impressionné. Cette fois, il n’est pas trempé et il entre dans la pièce comme s’il était le maitre des lieux, comme à son habitude. Je ne pense même pas qu’il se rende compte du charisme qu’il a et de combien son aura est immense, impressionnante. Il est bien loin le petit garçon abandonné dans un service des urgences.
— Eh, Baby Doll. Mes yeux sont plus haut.
Je me rends alors compte que j’étais en train de fixer son torse, et plus précisément les tatouages qui sont là. Je n’en connait aucunement leur significations et certains ne sont que des traces totalement abstraites, mais harmonieuses.
Je détourne donc mon regard, sentant mes joues chauffer légèrement.
Reprends-toi, Maddie !
— Ne te méprends pas, réponds-je tout de même, avec une certaine mauvaise fois.
Sans doute pour me rassurer moi-même, qui sait.
— Je regardais simplement tes tatouages.
Il ricane et vient s’installer de son côté du lit, posant son dos contre la tête de lit en bois brut.
— Hun hun, ça doit être ça, oui.
— Tu te crois franchement aussi irrésistible que ça ?
— Ouaip’.
Malgré moi, je pouffe de rire. Il ne manque vraiment pas d’air ! Et il n’a pas tort non plus. Mason est un homme très attirant, je serais hypocrite de le nier. Sauf que je ne dirait jamais devant lui, plutôt que couper une main ! Il serait bien trop fier et ne me lâcherait jamais avec ça.
— T’as le droit de me trouver sexy, c’est ce que la plupart des femmes pensent.
Je ris un peu plus fort devant son audace et le regarde.
— Si tu dis ça à toutes les femmes que tu rencontres, je me demande si tu arrives à en séduire beaucoup !
— Tu serais surprise, répond-il avec un sourire.
Puis, il se penche vers moi, si rapidement que je n’ai pas le temps de réagir. Son visage se retrouve ainsi près du mien, mais il ne me touche pas pour autant et le reste de son corps reste encré à sa place. Seul son buste à bougé.
— Allez, avoue-le. Tu m’as tellement dévoré du regard, j’ai failli rougir !
Puis il glisse son index sur ma joue, qui est encore brûlante. Je chasse sa main, mon rire s’étranglant dans ma gorge.
Il sent le café et la menthe.
— J’avouerai rien du tout, sauf le fait que tu m’énerves.
Il sourit et cette fois, le bout de son doigt vient tapoter mon nez.
— Tu mens très mal. Et tu rougis.
— Oh la ferme ! Penses donc ce que tu veux, ça te va ? Tu vas mieux dormir cette nuit en croyant que tu es à mon goût ?
— Ce serait encore mieux dit de vive voix.
— Alors là, tu peux toujours courir ! Et puis je te signale que je sais parfaitement jouer la comédie. J’ai menti sur mes sentiments à mon meilleur ami pendant plus de quinze ans, je te rappelle !
— Aha ! Tu viens d’avouer !
L’air triomphant, il me pointe du doigt, un immense sourire enfantin sur le visage.
— Je te plais, j’en était sûr.
Prise dans l’euphorie, j’attrape mon oreiller et lui assène un petit coup sur l’épaule.
— Absolument pas, maintenant retourne de ton côté, s’il te plait.
Il attrape son propre oreiller et me frappe avec, de la même manière que je viens de le faire pour lui.
— Tu viens vraiment de me donner un coup ?
— Et toi, tu t’entêtes vraiment à mentir et à ne pas essayer d’exprimer ce que tu veux, pour une fois ?
Je sais qu’il essaie de me faire passer un message important. Mais là, tout de suite, je n’ai pas envie d’y réfléchir. Voyant que je ne réponds pas, il abat un seconde fois son coussin sur moi, sur le sommet de mon crâne, cette fois. Il n’y va pas fort et ça ne fait absolument pas mal, ça m’aide juste à faire ressortir la petite fille qui est en moi. Voilà bien longtemps que je n’avais pas souri comme ça. Que je n’avais pas eu le poids d’énormément de choses sur les épaules. Voilà bien longtemps que je ne me suis pas amusée, tout simplement.
S’en suit une bataille de coussins assez mémorable. Nous nous levons, un peu maladroitement peut-être, afin d’avoir plus de faciliter à bouger. Je suis rapidement essoufflée, mais je ne veux absolument pas perdre notre conflit imaginaire, alors je tiens le coup. Soudain, il glisse sur un bout de drap tombé au sol et trébuche, s’étalant de tout son long à côté du lit, à l’opposé de là où je me trouve. Paniquée, je me précipite pour voir s’il va bien. Il est allongé et ne bouge pas, les yeux fermés. Je lâche le projectile de fortune que j’ai encore dans les mains et m’accroupit à ses côtés.
— Mason ? Mason, tu m’entends ?
Je m’apprête à le secouer légèrement par les épaules, quand il attrape mes bras et m’attire sur le sol, avant de grimper à califourchon sur moi. Ses jambes m’entourent de part et d’autre mais je pourrais aisément me tirer de son étreinte si je le voulais, car il ne fait pas du tout reposer son poids sur moi. Pourtant, c’est à cet instant le cadet de mes soucis, car c’est l’inquiétude qu’il l’emporte sur le reste.
— T’es qu’un idiot ! J’ai eu la trouille !
— Ton père ne t’a jamais dit qu'il ne faut pas s’approcher de l’ennemi sans être certain qu’il est neutralisé ? C’est pourtant un truc de militaire ça, non ?
Il sourit et je laisse évacuer ma soudaine montée d’adrénaline avec un petit rire.
— Alors, tu te rends ?
Il se penche en avant, et son visage vient une nouvelle fois frôler le mien. Sauf que ce coup ci, son corps l’accompagne et je sens la chaleur qu’émane son torse contre ma poitrine. Il n’est certes pas couvert, mais moi je le suis et j’ai pourtant l’impression d’être totalement nue devant lui. Est-ce que ça me dérange ?
Non.
Au bout de quelques secondes, son sourire se fane légèrement et il recouvre son sérieux. Là, il me dévisage comme s’il suivait le fil de mes propres pensées et son regard change.
— Maddie, dit-il dans un souffle, si bas que j’aurais pu ne pas l’entendre, s’il n’était pas aussi proche de moi.
Comme indépendantes de ma propre volonté, mes mains trouvent ses bras, qui sont de part et d’autre de ma tête, ses paumes fermement encrées au sol. Mes doigts commencent à serpenter le long de sa peau, remontant vers ses épaules, puis s’arrêtant sur sa nuque, à la naissance de ses cheveux. D’ici, je vois ses pupilles s’élargir légèrement. Puis, il se penche un peu plus, millimètres par millimètres. Son regard scrute le mien, à la recherche du moindre refus de ma part. Sauf que ce n’est pas le cas. Mes yeux se ferment finalement, alors que ses lèvres frôlent les miennes…
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Alors ? 😏
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