Fyctia

— C’est pas bientôt fini, ce boucan ? Des gens essaient de dormir !

Cette voix est accompagnée de lourds coups portés au murs, derrière le lit et nous fait sursauter. J’ouvre alors de nouveau les yeux, mortifiée. Heureusement, Mason détend l’atmosphère en pouffant de rire, avant de se redresser et de tendre sa main vers moi, pour m’aider à me relever.

— Allez, Princesse. Je crois que le message était plutôt clair. Calmons-nous avant que ce type aille se plaindre à Joanne.

Amusée et encore sous le coup de l’émotion, je le laisse me relever aisément.

— Ne me dis pas que tu as peur d’elle ? Joanne a l’air géniale !

— Géniale, oui. Mais elle me fait trop penser à Elisabeth, une des nanny que mes parents avaient engagés, quand j’étais gosse. Gentille, maman gâteau, mais hyper effrayante quand elle est énervée.

Son corps est parcouru d’un frisson désagréable et il grimace, en proie à ses mauvais souvenirs. Je retourne en silence vers mon côté du lit. Les draps sont tout emmêlés et il n’y a plus un oreiller dessus, nous les avons tous utilisés durant notre léger coup de folie.

L’ambiance a changé. Il y a encore cette légèreté dans l’air et je pourrais presque encore entendre nos rires, sentir la poussée d’adrénaline. Mais il y a aussi cette tension, quasi palpable. Mes doigts me brûlent agréablement, là où ma peau à été en contact avec la sienne et soudainement, je me rends compte de ce que nous nous apprêtions à faire.

Allait-il réellement m’embrasser ?

Eh bien, c’était déjà un peu le cas ! Nous n’avons juste pas pu prendre le temps de poursuivre, surpris par l’intervention de notre voisin de chambre.

Cela va-t-il changer la dynamique, entre nous ? Ce presque baiser ? Cette perspective qu’il aurait pu se passer même bien plus que ça, ce soir ?

Aurais-je même été prête à ça ?!

— Arrête ça.

La voix de Mason coupe net le flot vertigineux et effrayant de mes pensées et mon regard se pose sur lui. Il est déjà couché, à distance parfaitement respectable de moi et ses yeux son fermés. Il a même éteint la petite lumière de son côté du lit.

— Pardon ? demandé-je perdue.

— De penser. Je peux entendre d’ici les rouages s’activer dans ta caboche. Allonges-toi et dors, ok ?

Tout en parlant, il ne bouge pas d’un pouce et je sens sa voix se faire un peu plus lourde, signe qu’il est déjà aux portes du sommeil. Je prends une profonde inspiration et décide d’écouter son conseil, avant de me pencher pour éteindre ma propre lumière, ce qui plonge la pièce dans un noir quasi complet. Je m’allonge, le coeur tambourinant à cent à l’heure, ne pouvant m’empêcher de penser à ce que nous pourrions être en train de faire si cet homme ne nous avait pas interrompus.

Non, Maddie !

Arrête ça, tout de suite !

Luttant contre moi-même, je me tourne à contre coeur de l’autre côté, pour être dos à lui. Malheureusement, je garde longtemps les yeux ouverts, perdus dans la pénombre et peine à m’endormir. Ce sera la respiration calme de Mason qui finira par avoir raison de moi et je me laisse aller, malgré mes pensées confuses et les sentiments contradictoires qui se battent en moi...

--

Bah alors Maddie, que se passe-t-il ? 😏

Pour retrouver toutes les news, fiches de personnages et quelques exclus sur le roman, c'est sur Instagram que ça se passe ! : @adelinegeorges.auteure !