Fyctia

— J’aime bien, mentis-je, parce qu’il est évident que si l’on me posait réellement la question, je répondrai qu’il est hors de question que je me marie dans un cadre aussi extravagant. Pouvons-nous voir la salle de réception ?

— Bien sûr, suivez-moi, répond-elle en commençant à se mettre en chemin.

— Tu devrais avoir l’air encore plus coincée, je pense qu’elle a pas encore compris que tu n’est pas à l’aise, souffle Mason à mon oreille.

Un vague frisson hérisse mon poil au niveau de ma nuque, avant de descendre le long de ma colonne vertébrale et cette fois, mon coude part tout seul, l’atteignant dans le ventre.

Pourtant, il ne bronche presque pas et je ne sens que ses abdos, si bien que c’est moi qui ait plus mal que lui !

Il pouffe de rire et ne s’éloigne pas, cette fois. Il reste à mes côtés alors que nous entrons dans la dépendance, transformée en une immense salle pouvant contenir une bonne centaine de personnes, si ce n’est plus. Pour le moment elle est vide, mais l’employée nous demande d’imaginer des tables disposées dans le fond de la pièce, un orchestre dans un coin, proche de la sortie et une grande piste de danse, là où nous nous trouvons justement.

— J’ai peur que ce soit un peu grand pour nous, dit Mason, maintenant plus sérieux. Nous n’aurons pas des centaines de personnes présentes pour le mariage.

Je prends tout de même des photos de l’endroit également, puisqu’il n’est pas si difficile de se projeter, mais je suis assez surprise que Mason partage mon avis, sans que j’ai eu à le donner.

— Depuis quand l’extravagant te gène-t-il ? ne puis-je m’empêcher de demander, amusée.

— Depuis que tu as dit que ta famille n’aimait pas le tape à l’oeil, mon amour. Et que je ne vois pas l’intérêt d’avoir une salle énorme si nous ne sommes pas beaucoup.

Il répond du tac au tac et cela ne devrait plus me surprendre, maintenant. Mais je rentre sans mal dans son jeu et ça me fait du bien de reprendre un peu de normalité.

— Ne dis pas n’importe quoi, voyons ! Ma famille adore l’argent, c’est d’ailleurs pour ça que mes parents ont accepté que je t’épouse, mon amour.

— Bon sang, alors je suppose que ce n’est pas pour ma belle gueule et mes talents au lit que tu as dit oui !

Le visage de l’hôtesse se décompose et il est évident qu’elle ne sait déjà plus où se mettre. Son regard se pose partout sauf sur nous et elle a l’air de chercher à tout prix un échappatoire.

— Hum… peut-être avez vous encore besoin d’un petit temps avant de vous décider ?

Le ton de sa voix s’est fait un peu plus fluet, signe de son mal être et je décide de mettre fin au supplice.

— Oui, nous allons réfléchir, merci pour tout.

Elle nous raccompagne jusqu’à la voiture et nous indique de ne pas trop tarder, car les dates, même hivernales, se remplissent rapidement. Une fois dans la voiture, je lui donne une tape sur l’épaule, ce qui le fait sursauter, puis rire.

— Mais aïe ! C’était pour quoi ça ?

— Pour avoir fait semblant d’être mon fiancé et pour avoir mis cette pauvre femme mal à l’aise.

Hilare, il démarre et nous prenons la route.

— Comme si tu n’avais pas participé !

Nous marquons une pause et, une fois hors du domaine, il poursuit, avec un amusement évident dans la voix :

— Tu as vu la tête qu’elle faisait ?

— On aurait dit qu’elle aurait aimé se cacher dans un trou de souris, poursuis-je. La pauvre, je m’en veut.

Je laisse échapper un rire à mon tour et finalement, nous arborons tous deux un sourire alors que nous nous éloignons.

— Bon, nous sommes d'accord pour dire que cet endroit ne va pas leur plaire ?

— Mmh, je ne sais pas, réponds-je, maintenant plus sérieuse. Ce n’est pas vraiment dans les goûts de Jeremiah.

— Je mentirais si je disais qu’Alyson n’aime pas le luxe, mais à ce point ? Non, l’endroit est beau, c’est clair, mais la connaissant, ce n’est pas le genre de chose qu’elle cherche. Peut-être que le décor avait l’air plus authentique et bucolique que les photos de leur site internet ?

Sans doute, ce serait plausible.

— Je vais tout de même leur montrer les clichés que j’ai pris, nous verrons ce qu’ils décident… En tout cas, nous étions censés rester la nuit, mais je ne pense pas qu’ils auraient été à l’aise à l’idée de nous garder !

Il opine, encore amusé à l’idée d’avoir passé la soirée entière à se prendre gentiment la tête avec moi.

— Et si nous allions au second endroit ? Il est à une bonne heure d’ici, nous y seront d’ici la nuit. C’est bien une auberge moderne qui fait également chambre d’hôtes ?

Je vérifie sur le papier que m’a donné Jeremiah il y a quelques jours. Peu de photos, une simple adresse avec quelques lignes explicatives à propos du lieu.

— Ils ne nous attendent pas avant demain. Et s’ils n’avaient pas de place pour nous ?

Mason balaie mes inquiétudes d’un haussement d’épaules.

— On improvisera.

— Je ne suis pas vraiment fan de l’improvisation, ce n’est pas mon truc.

— Heureusement que j’excelle dans ce domaine alors, Baby Doll.

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Une nuit au loin avec Mason, est-ce vraiment une bonne idée ? 😏

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