Fyctia

— Il ne peut pas rester là.

Et où est-ce qu’il pourrait bien aller, si ce n’est avec moi ?!

— Il ne prend pas de place et il est propre, expliqué-je. Il restera avec moi dans la chambre, il ne fera pas de bruit, je le promets.

— C’est pas ça le problème ! Je suis allergique à ces bestioles.

Comme si son allergie était déclenchée rien que d’en parler, il éternue. De mon côté, je caresse le crâne de Moustache et pourrait me moquer gentiment pour le taquiner, mais je n’ai pas envie de plaisanter sur la santé de quelqu’un. Même si ce quelqu’un est nul autre que cet homme antipathique !

— Très bien, alors je m’en vais.

Je passe à côté de lui et me dirige vers l’entrée, mais il est plus rapide et se glisse entre la porte, qui est encore bien loin tout de même, et moi.

— Si tu pars en pleine nuit et que ma soeur le découvre, elle va me faire vivre un enfer.

— D’accord, tu proposes quoi, dans ce cas ? Devrais-je aller louer une chambre d’hôtel pour Moustache et rester pour t’éviter d’avoir des soucis avec ta ô combien charmante soeur ?

— Ce n’est pas ce que je… eh, qu’est-ce que tu as contre Alyson ?

— Et toi, qu’est-ce que t’as contre Jeremiah ?

Il se pince l’arrête du nez et pousse un nouveau soupir, plus dramatique que le précédent, celui-ci.

— D’accord, emmène ta bestiole dans la chambre au fond du couloir, là-haut. Mais qu’elle ne se balade pas partout, sinon la femme de ménage va être obligée de tout récurer pour retirer la moindre trace de son passage !

Je lui répond par un hochement de tête et je vois ses larges épaules se détendre. Il a retiré sa veste en cuir, dévoilant un débardeur blanc, une peau assez pâle et quelques tatouages parsèment ses bras, remontant jusqu’à ses épaules.

— Fais une photo, tant que t’y es.

Sa remarque me fait sortir des pensées dans lesquelles je me suis apparemment perdue et je lève de nouveau mon regard vers le sien. Il est moqueur, de nouveau et je me retiens tout juste de venir lui mettre Moustache sous le nez pour déclencher son allergie une bonne fois pour toutes !

Au lieu de ça, je fais volte face et me rends de nouveau jusqu’à l’étage supérieur. Depuis, le chien s’est calmé et je ne l’entends plus alors que je passe devant la porte sur la pointe des pieds, mon chat encore dans mes bras. Je prends ensuite la direction indiquée un peu plus tôt par… seigneur, je ne connais même pas son nom !

Cela me fait prendre un peu plus conscience de l’énormité de la situation ! Je me trouve actuellement chez un homme que je ne connais pas, qui ne me connait pas non plus et pour ce que j’en sais, il pourrait être un véritable psychopathe ! C’est bien décidée à coller une bonne soufflante à Jeremiah que j’entre dans la pièce. La chambre est spacieuse, au moins deux fois plus grande que la mienne. Quoi que, il n’est pas bien difficile de faire plus imposant que le clapier à lapins dans lequel je vis…

Le lit peut facilement contenir trois personnes et à l’instar de tout le reste, il y a peu de déco -voire pas du tout- et deux trois larges baient vitrées remplacent les murs qui font face à la porte.

Là aussi, les rideaux électriques sont baissés, donc je ne peux voir ce qu’il se passe à l’extérieur, mais j’imagine qu’il y a vue sur la piscine.

Je dépose Moustache sur le lit et inspecte la pièce, remarquant une porte non loin de celui-ci. Je l’ouvre et trouve une salle de bain avec une douche à l’italienne, ainsi qu’une large baignoire. Impressionnée, je glisse mes doigts sur le marbre immaculé. Il n’y a pas une trace de poussière ou de quelconque saleté, comme si personne n’était entré ici depuis longtemps.

Je m’écroule sur le lit, avant de me rappeler que j’ai laissé une de mes valises à l’extérieur de la villa, près du portail. Je l’avais totalement oubliée, celle-là ! Heureusement, il n’y a rien de valeur dedans, juste une partie de mes vêtements, mais je ne peux tout de même pas la laisser à l’extérieur !

Toutefois, avant d’aller la chercher et de risquer de tomber à nouveau sur ce type dont je ne connais même pas le nom, je compte bien faire une chose : j’attrape mon téléphone et compose le numéro de Jeremiah.

Il décroche quasiment immédiatement et je ne me prive pas pour lui dire ces quatre vérités !

— Tu es complètement malade, ma parole ! Tu as cru que tu pourrais me faire vivre de force chez quelqu’un, sans me prévenir ? Et surtout, sans prévenir la personne concernée ?!

— Je suis désolé, ce n’était pas du tout censé se passer comme ça, Mad’ ! Alyson a su que je comptais louer une maison pour toi, mais elle a pensé directement à celle de son frère, qui est immense et que ça ne devrait pas déranger parce que non seulement il y vit seul, mais aussi parce qu’il est très occupé, donc rarement là. C’est pour ça qu’on lui a demandé de venir te chercher, pour qu’il t’emmène directement chez lui et pour que vous puissiez commencer à tisser des liens.

— Tisser des liens ? Tisser des liens ?! Jeremiah, il a été aussi surpris que moi par ma présence ici !

L’air contrit, je le vois d’ici se gratter la nuque, mal à l’aise.

— Ça non plus, ce n’était pas prévu. Alyson m’a assuré qu’elle mettrait Mason au courant, mais je suppose qu’elle a oublié. Elle en est désolée, d’ailleurs.

Ah, du coup me voilà bien avancée, c’est certain !

Seule chose positive : je sais au moins maintenant le prénom de celui qui m’héberge contre son gré !

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La cohabitation s'annonce houleuse ! 🤣

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