Fyctia

J’entre et ferme prudemment la porte derrière moi. Puis, à peine ai-je fait un pas dans l’entrée que les lumières s’allument une à une, progressivement. Étonnée, je sursaute et manque d’en faire tomber mon précieux chargement. En voilà, autre chose ! Des lumières à détection de mouvements ! Amusée par la chose une fois l’effet de surprise passé, je m’avance vers la pièce à vivre la plus proche et il s’avère qu’il s’agit d’un grand salon. Un canapé blanc crème en cuir se trouve au centre de la pièce, face à une la télévision la plus énorme que j’ai vue dans ma vie. Un fin rideau couvre les baies vitrées, c’est aussi pour cela que de l’extérieur, je n’ai rien pu voir de ce qu’il se trouvait dans la maison.

Je pose la valise contenant mon matériel près du canapé et ouvre la caisse de Moustache pour le laisser sortir.

Immédiatement, il s’étire et commence à inspecter son nouvel environnement, quelque peu méfiant. J’en fait de même, quittant la pièce principale pour atterrir dans une fabuleuse cuisine dernier cri. Toute aussi épurée que le reste, il n’y a pas la moindre déco ici, tout est blanc, ou marbré noir. C’est assez impersonnel, mais rien d’étonnant venant d’un endroit que l’on loue.

Je pars ensuite à la recherche des chambres, qui se trouvent principalement à l’étage. En bas ne se trouvent qu’une salle de jeux assez grande pour contenir ma propre maison, une buanderie et un bureau. Alors que j’emprunte ensuite les escaliers pour monter à l’étage, mon téléphone sonne et je souris en voyant le nom de Jeremiah s’afficher. Je décroche et n’attends pas pour lui dire :

— Dis, tu crois que tu as le salaire de Brad Pitt, ou quoi ? Franchement, où est-ce que tu as trouvé le fric, tu as braqué une banque pour pouvoir-

Au moment où je prononce ces mots, c’est l’air paniqué qui me coupe et me demande où je suis, si je vais bien.

— Bien sûr que je vais bien… Pourquoi ce ne serait pas le cas ?

— Parce que tu t’es pas pointée à l’aéroport ! J’ai envoyé quelqu’un te chercher et tu t’es jamais présentée !

Mes sourcils se froncent et je m’arrête en pleine ascension.

— Jer’, désolée mais j’ai attendu un bon moment, une fois dans le hall principal et personne n’était là pour moi. Du coup j’ai pris un taxi, donc arrête de flipper, okay ?

J’entends du mouvement à l’autre bout du fil et comprend que Jeremiah s’adresse à quelqu’un d’autre que moi.

— Elle dit qu’il n’y avait personne, elle est partie en taxi.

Je devine qu’il doit discuter avec sa fiancée et mon coeur se serre douloureusement. Pour me détourner de ce détail, je recommence à monter et découvre un couloir comprenant plusieurs portes. J’ouvre la première et là, un grognement m’accueille. Mes yeux tombent sur un énorme chien se tenant près du lit. Il s’agit d’un husky énorme, au pelage noir et blanc. Ses yeux bleus me fixent méchamment et ses crocs menaçants sont tous dehors. Poussée par mon instinct, je hurle et ferme la porte sèchement, tenant de toutes les forces la poignée, comme s’il allait arriver à l’ouvrir.

— Maddie ? Maddie, ça va ?!

De l’autre côté, le chien aboie dans la pièce et je recule de quelques pas, mon regard encore sur la porte.

— Il… Y’a un chien, un chien énorme dans la maison !

— Un chien ? Tu veux dire que tu es déjà arrivée ?

Un rire presque hystérique glisse hors de mes lèvres et je commence à redescendre, mon coeur battant à tout rompre cette fois.

— Oui, oui ! Mais pourquoi est-ce qu’un foutu chien se trouve dans une location, tu peux m’expliquer ?

À cet instant là, plusieurs choses se passent au même moment.

Tout d’abord, j’entends une voix hurler, derrière Jeremiah. Je ne perçois pas ce qu’elle dit, mais la fiancée de Jeremiah est en train de pousser un énorme savon à quelqu’un. Puis, avant que je ne puisse me poser la moindre question, les lumières dans l’entrée se rallument, percevant un mouvement. C’est là que, maintenant arrivée en bas des escaliers, j’entends une voix masculine tonner :

— Arrête de me gueuler dessus ! Puisque je j’te dit que j’y étais ! J’étais là, mais je t’assure que personne s’est pointé ! Bordel, c’que tu peux être pénible ! D’accord, oui j’étais un peu en retard, et puis quoi ? Elle avait qu’une seule chose à faire : attendre ! C’est pas d’ma putain de faute si la meilleure pote de ton cher et tendre sait pas suivre une consigne toute simple !

Tout en parlant, il approche à grandes enjambées dans ma direction et en une fraction de secondes, je me retrouve face à cette personne. Nos regards se croisent et nous nous figeons sur place. Son téléphone encore vissé à son oreille, la surprise se lit sur son visage, avant qu’il ne s’exclame :

— Baby Doll ?!

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Alors ? Qui s'en doutait ? 🤣

Ça fait beaucoup pour le pauvre petit coeur de Maddie, on se demande comment elle fait pour ne pas faire une crise cardiaque !

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