Fyctia

— Désolé, m’dame, dit le jeune homme avec une moue, l’air contrit.

L’air satisfait, son compagnon croise ses bras, sans que sa moue railleuse ne le quitte une seconde.

— Voilà ! C’est bon, tu vas pouvoir dormir sur tes deux oreilles, maintenant ? me demande-t-il ensuite.

Je rabat une mèche de cheveux brune derrière mon oreille et pousse un soupir, excédée :

— C’est ça, laissez tomber !

Sur ce, je décide de mettre ma pensée à exécution et me met à avancer. Ils reculent juste à temps pour ne pas que je les blesse et j’entends près de moi quelqu’un pousser un petit halètement surpris. Comme si j’allais me gêner pour eux, franchement !

Contre toute attente et sans doute alors qu’il pourrait me coller une volée dont je me relèverai difficilement, l’homme éclate de rire dans mon dos. J’avance pourtant sans me retourner, m’approchant rapidement des portes.

— Au revoir, Baby Doll ! s’exclame-t-il, si fort que sa voix fait écho dans le hall de l’aéroport.

Je ne rentre pas dans son jeu et sort enfin de là. Il ne me suit pas et n’a pas l’air décidé à plus m’embêter. L’air frais de l’hiver le frappe gentiment le visage et je ferme les yeux un instant, pour reprendre mes esprits. C’est Moustache qui me tire de ma rêverie en miaulant bruyamment.

— Désolée, désolée ! m’empressé-je de dire. Juste une minute, le temps que je trouve un taxi, d’accord ?

Oui, je suis le type de personne qui parle à son chat comme à son enfant. C’est grave, docteur ?!

Il ne me faut par chance, pas si longtemps pour trouver un véhicule et donner l’adresse de la résidence, que j’avais heureusement en ma possession. Jeremiah a eu la bonne idée de m’envoyer les coordonnées de la maison qu’il a lui-même trouvée pour moi, en même temps que mon billet d’avion. Pourtant, j’ai assuré que je pourrais me trouver un hôtel ou un appartement, qu’il n’avait pas à se préoccuper de cela, mais il a tenu à tout prévoir afin que je n’ai pas à le faire. Peut-être est-il si reconnaissant du fait que je vienne aussi tôt, que ça a été là sa manière de le montrer… et je dois avouer que ça m’a fait plaisir ! C’était déjà ça de moins à penser !

Une fois bel est bien partie, j’envoie un rapide message à mes parents et Sasha pour leur faire savoir que mon voyage s’est bien passé… en omettant bien sûr ma drôle de rencontre !

Le trajet dure une trentaine de minutes, que je ne vois pas passer car Sasha me tient occupée avec son flot de messages. Elle me tient au courant de ce qu’il s’est passé dans la journée à la boutique et en ville. Les détails les plus insignifiants me font sourire et j’en oublie toute la frustration que j’ai emmagasinée lors de mon arrivée.

— Madame ?

Je lève les yeux et croise le regard du chauffeur de taxi, au travers du rétroviseur.

— Nous sommes arrivés, poursuit-il.

Je verrouille mon téléphone et jette un oeil à l’extérieur. Nous sommes devant un portail blanc. Les phares du véhicule l’éclairent et je peux distinguer un chemin, celui qui mène très certainement à la maison. Des murs en pierres de la même couleur que le portail, cache ce qu’il se trouve de l’autre côté aux visiteurs. Ne souhaitant pas faire perdre plus de temps au pauvre chauffeur de taxi, je le paie et sort de la voiture. Il m’aide gentiment avec mes valises et ne manque pas de me demander si je vais avoir besoin d’aide pour tout porter jusqu’à l’intérieur.

— Ne vous inquiétez pas, je vais me débrouiller. Mais merci pour tout !

Puis il me quitte après m’avoir souhaité une bonne soirée et je me retrouve seule… enfin, avec Moustache. Je m’approche du portail, intriguée : Jeremiah m’a prévenue d’un digicode, qu’il m’a également donné en amont. La boîte contenant les chiffres se trouve à ma gauche et je les tape tout en vérifiant le mail. Tout se passe bien et après quelques secondes, le portail s’ouvre automatiquement. Ce n’est pas dans mon petit bled qu’on trouverait ce genre de technologies, c’est sûr ! Je laisse ma plus grosse et lourde valise dans un coin, côté intérieur de la propriété et attrape mon téléphone pour éclairer mon chemin. L’entrée de la maison ne doit être qu’à quelques mètres, mais il n’empêche qu’on y voit comme à travers une pelle ici, et que je ne tiens pas à me briser un bras ou une cheville !

Je ne m’attendais pas à tomber sur un chemin, menant à un parking et à une volée de marches. Je contemple celles-ci, déjà défaitiste. Cet escalier + mes valises et mon manque flagrant de cardio ?

— Eh bien Moustache, on dirait que je vais réellement regretter de ne pas rentabiliser mon abonnement à la salle de sport !

Je rejoint les marches et commence à les gravir, prudemment. Par chance, j’ai évité les chaussures à talons, aujourd’hui ! Une fois en haut et sans surprises, un peu essoufflée, je braque le flash de mon téléphone devant moi et tombe d’abord sur une immense et énorme piscine. D’ici, je peux voir quelques est éclairée grâce aux néons bleus se trouvant à l’intérieur. Est-ce une personne pratiquant la nage de façon olympique qui a fait construire cette maison ?!

Parlant de la maison, celle-ci est tout aussi impressionnante et imposante que la piscine. Même avec le seul éclairage de mon pauvre téléphone, je peux voir à quel point elle est luxueuse. Faites presque totalement de baies vitrées, l’intérieur est plongé dans le noir le plus total.

Il est impossible que ce soit le bon endroit.

Même si Jeremiah gagne bien sa vie maintenant, il n’y a pas moyen qu’il puisse payer ce genre de location ! Pourtant, le code d’entrée était bon, il n’y a pas vraiment place au doute… Me sentant comme une intruse, j’approche tout de même de la porte d’entrée, qui est à l’image de la maison, grande et épurée. Tout est blanc ici, immaculé. Près de celle-ci, un nouveau boitier avec des chiffres et j’inscris la seconde série de nombres que Jer’ m’a envoyée.

Encore une fois, ça fonctionne.

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Dans quoi est-ce que Maddie s'embarque, on se le demande !

Le chapitre 3 étant plus long que les autres, il devrait comporter une dernière partie !

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