cloesegala Jusqu'à ce que la mort nous sépare, et même après... Chapitre 11

Chapitre 11

Aujourd'hui ça fait un mois. Un mois que Shannon est mort. Un mois de tristesse. Un mois d'isolement mental. Un mois qu'il n'est plus là et je n'en peux déjà plus. Je ne vis plus, je survis. Est-ce normal de survivre à dix-huit ans ? Je ne pense pas. A dix-huit ans on est sensé vivre la vie à fond. On est sensé s'amuser, rigoler, faire des bêtises. On n'est pas sensé survivre. Pourtant, c'est ce que je fais. Je survis au lieu de vivre par ce que je n'arrive plus à vivre comme avant. J'étais tellement joyeuse et pleine de vie, il y a encore quelques semaines. Maintenant, mon sourire n'est qu'une façade.


J'ai eu ma première échographie cette semaine. C'est une petite fille en bonne santé. Elle se développe bien, apparemment. Mon ventre s'arrondit de jour en jour. Je commence vraiment à ne plus pouvoir rentrer dans mes vêtements. Alors, avec ma mère, nous sommes allées faire les magasins, aujourd'hui. J'ai de nouveaux des vêtements à ma taille. Quel exploit !


Ce soir, j'ai besoin de ressentir sa présence. Même ses vêtements ne me suffisent plus à combler un minimum son absence. Il me manque tellement. Après le dîner, je sors me balader. Sans que je m'en rende compte, mes jambes m'ont amené à l'arbre derrière la maison. C'est à cet endroit que nous avons terminé notre premier rencard. Je m'en souviens comme si c'était hier. Mais c'était il y a deux ans, jour pour jour. Aujourd'hui, ça aurait dû faire deux ans que nous étions ensemble. Malheureusement, la vie en a décidé autrement et me l'a enlevé.


Flash-back :


Shannon est arrivé ce midi et depuis, nous nous lâchons plus. Après être parti de mon lycée, nous sommes allés manger à Mcdo. Nous nous sommes ensuite baladés avant de rentrer. Je suis en train de me préparer. Il m'a demandé de bien m'habiller. Je suis vêtue d'une petite robe noir. Les manches en tulles couvrent les trois-quart de mes bras et le bas est évasé. Je me suis maquillée légèrement et j'ai fini par me tirer deux petites mèches en arrière. Shannon, lui, a changé de t-shirt. Il en a un blanc maintenant. Il est très sexy comme ça, le blanc fait ressortir ses abdos sculptés. Nous finissons par partir dans la zone commerciale à vingt minutes de chez moi. Nous décidons de manger à la crêperie. Je prends une crêpe complète, Shannon prend la même chose. Après une petite crêpe sucrée, nous nous dirigeons vers le cinéma. Une fois le film choisi, nous partons nous installer en la salle. Notre choix s'est porté sur un film de science-fiction. C'est une histoire de robot, assez drôle, il faut se l'avouer. Une fois la séance terminée, nous reprenons la voiture pour rentrer. Au lieu d'aller directement chez moi, nous nous baladons dans la douceur et le silence de la nuit. Les étoiles sont magnifiques ce soir. Après trente minutes de marche apaisante, nous nous posons derrière mon jardin. Il y a un peu de verdure, mais surtout un arbre. Il est seul au milieu de ce tapis de verdure. En ce début de mois de juin, il est recouvert de feuilles vertes, aussi vertes que l'herbe qui l'entoure.


Nous regardons les étoiles. Les constellations magnifiques me font rêver. Depuis mon plus jeune âge, je rêve de partir à la découverte de l'Univers. Découvrir de nouvelles planètes et me balader dans l'espace, sont mon désir le plus cher. Je ne sais pas si j'arriverai un jour à réaliser ce rêve très ambitieux, mais je vais tout faire pour y arriver.


Une légère brise me fait frissonner. Shannon le remarque, alors il me prend dans ses bras. Je m'y sens bien. Ils sont réconfortants. Après un moment, on se regarde dans les yeux. Mon souffle devient saccader à mesure qu'il approche son visage du mien. Il finit par poser ses lèvres sur les miennes. Je ferme instantanément les yeux et réponds à son baiser. Ce n'est pas un baiser violent. Non, c'est bien mieux. C'est un doux baiser passionné. A la fois fougueux et tendre. Un baiser parfait, au moment parfait et au cadre parfait. Le moment est juste magique. Mes mains ont rapidement trouvé sa nuque, tandis que les siennes, mes hanches. Au bout de quelques minutes, nous nous séparons à bout de souffle. Nos fronts restent coller l'un à l'autre. Nos mains ne bougent pas de place. Nos yeux se rouvrent quasiment au même moment. Lorsque nos regards se croisent, je peux lire de l'amour et de la passion dans les siens. Je ne sais pas ce qu'on peut y lire dans les miens, mais ça l'encourage à prendre la parole en premier.


_ Julia, veux-tu sortir avec moi ? Me murmura-t-il.


_ Ce serait un honneur. Lui répondis-je de la même façon.


Fin flash-back


Depuis notre premier rencard, un rituel s'est installé. Il venait en France, il allait me chercher à la fin des cours, et on refaisait la même après-midi. La même soirée, le même rencard. On allait s'asseoir au pied de cet arbre et on observait les étoiles jusqu'à pas d'heure. On se câlinait. On embrassait. On profitait du moment présent. On profitait de la présence de l'autre. On était heureux de se retrouver. On allait bien et rien ni personne ne pouvait changer ça. Rien sauf la mort. « Jusqu'à ce que la mort nous sépare, et même après. » La mort nous a séparés, mais elle ne m'a pas enlevé mes souvenirs. Rien ne pourra me les enlever. Les plus beaux souvenirs de ma vie.




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