Mapetiteplume Joyeux Noël Clara Chapitre 39

Chapitre 39

La neige s’étant intensifiée depuis trente minutes sur la route principale, je tente de ne pas atterrir dans le fossé ! Elle forme un véritable rideau devant la voiture, m’obligeant à ralentir grandement ma vitesse qui n’était déjà pas bien élevée. Tout d’un coup, une masse sombre se jette devant mon capot. M’agrippant de toute mes forces à mon volant, j’appuye sur la pédale de frein afin de ne pas heurter la bête. Tout se passe assez vite. Je sens la voiture dérapée et échappée à mon contrôle pour atterrir en plein dans un arbre. Sous l’impact, mon front cogne le volant brusquement. Clignant les paupières pour retrouver mes esprits, je vois une biche passée à côté de moi, tout en m’observant.


Vieille chieuse, c’est pas la peine de faire la belle ! Bon, au moins, elle n’est pas blessée.


Je sors de la voiture et constate que le radiateur a été endommagé ainsi qu’un phare et une roue. Sentant un liquide couler de mes cheveux, j’y porte ma main pour m’essuyer. Je m’aperçois alors qu’il s’agit de sang. C’est bien ma veine ! Je décide de prendre mon portable pour appeler une dépanneuse. Malheureusement, je ne capte aucun réseau. Il ne me reste alors qu’une solution : faire demi-tour.


Je hais la montagne ! Non, ce n’est pas vrai bien sûr. Mais, là, tout de suite, si !


Ne voulant pas avoir de mauvaise surprise, j’embarque valises et sacs de cadeaux. Au rythme lent d’un paresseux, je prends la direction du chalet. À mi-chemin, je commence à ne plus sentir mes pieds ni mes mains. Le froid m’envahit complètement. Des gouttes de sang mêlées à de la sueur, coulent à interval régulier de mon front à ma joue. Les mains encombrées par mon paquetage, il m’est donc impossible de les essuyer.

C’est d’ailleurs très étrange ce côté kiss-cool ! Ma tête et mon dos me hurle que j’ai chaud parce que ces putains de sacs sont lourds (mémo à moi-même : voyager plus léger et faire de plus petits cadeaux). Toutefois, mes mains et mes pieds se congèlent à chaque instant, me signalant que je suis une grande débile de rester dehors par ce froid glacial.

Je souffle de soulagement lorsque je distingue au loin la silhouette du chalet. J’essaie d’accélérer la vitesse de mes pas sans succès. Mes membres ne voulant pas répondre à mes ordres, je suis obligée de cogner à la porte avec ma tête pour signaler ma présence.

Scotché sur son téléphone, Joshua ouvre la porte sans prêter attention. En l’absence de mouvement, il daigne relever la tête. Lorsqu’il m’aperçoit, la panique emplit ses yeux ainsi que les traits de son visage.


J’ai une gueule si moche que ça ?


— Putain ! Papa, viens vite ! gueule-t-il. Mais rentre, reste pas là ? me conseille-t-il.

— Peu. plus. bouger ! j’arrive à articuler difficilement.

— Qu’est-ce qu’il y a à gueuler comme ça ? J’étais au téléph… lui répond Benjamin en déboulant furieux.


À ma vue, il stoppe net. Soudain, il jette son portable sur la petite commode de l’entrée pour venir jusqu’à moi d’un air paniqué lui aussi.


— Putain, qu’est-ce qui t’es arrivée ? questionne-t-il.

— Elle dit qu’elle ne peut pas bouger ! précise Joshua.

— Va rallumer le feu, s’il te plaît. Et va chercher une bouillotte, ordonne-t-il à son fils tout en me portant dans ses bras pour m’amener dans le salon. Les filles ramenées toutes les couvertures que vous trouvez ! crie-t-il en direction de l’étage.

— J’ai fait chauffer de l’eau aussi pour un thé ou un café, prévient Joshua en revenant les mains remplies de bouteille chaude.

— Ok, je vais t’enlever tous tes habits, ils sont gelés, m’informe-t-il. Va chercher un de mes gros pulls dans ma valise, mon jogging et des chaussettes aussi, demande benjamin à son fils qui est déjà partit accomplir sa mission.


Tel un pantin désarticulé, je me laisse faire. De toute façon, mon corps est parcouru de tremblements intenses. Sans rien avoir à demander, je me retrouve en sous-vêtement devant lui. Sûrement gêné par la scène, Joshua détourne rapidement les yeux à son retour. Au même moment, les filles débarquent en traînant une tonne de couette et couverture au sol.


— Papa, c’est normal ses lèvres bleues ? chuchote le grand dadais.

— Occupe toi du feu ! le coupe-t-il en le fusillant du regard. Les filles, allez chercher la trousse à pharmacie.


De nouveau vêtu avec ses habits, il me fait m’asseoir sur un gros coussin près du feu. Comme un petit oignon, on me couvre avec plusieurs couvertures. Les petites mains des filles viennent glisser sous ces dernières plusieurs bouillottes. Délicatement, il désinfecte la plaie du front qui n’est pas bien profonde. Les enfants nous regardent du canapé, à croire que nous formons un spectacle vivant à leurs yeux. Voulant aider à son échelle, Lucie me prête son doudou lapinou afin de me réconforter. Joshua essaie de me faire boire du thé pendant que son père me frictionne le corps à travers les couvertures.

Pas un mot n’est prononcé, pas une blague n’est dite pour détendre l’atmosphère. Leur inquiétude est palpable face à mon état. Il me faut trente bonnes minutes afin que mes tremblements ne cessent, et que mes membres veuillent bien commencer à me répondre. C’est à ce moment-là que je réalise ce qui vient de se passer !


Il m’a encore vu en sous-vêtement ! Putain, la honte, heureusement que je me suis épilée dimanche !


Je vous l’accorde, mes pensées ne sont pas très cohérentes et leur ordre de priorité reste un mystère. Comme quoi nous ne choisissons pas forcément la première pensée qui nous vient dans de tel moment ! Dois-je vous rappeler que c’est mon patron ? Qui se retrouve à moitié à poil devant son boss, et par deux fois ? Voilà, c’est bien ce que je confirme : la honte ! Pour le coup, je n’arrive même plus à le regarder dans les yeux.


— Qu’est-ce qu’il y a ? me murmure-t-il.

— Rien.

— Bien sûr que si, je le vois bien. Et puis tu es devenue toute rouge d’un coup ? me taquine-t-il.

— C’est juste que je me suis encore foutu la honte devant toi ! j’explique en râlant tout bas.

— Qu’est-ce que tu racontes encore ? se marre-t-il.


Je plante mon regard dans le sien pour essayer de lui faire comprendre mon malaise. Son éclat de rire face à ma mine déconfite sera sa première réponse.


— Si cela peut te rassurer, j’étais plus occupé à te réchauffer qu’à regarder ton corps ! juge-t-il de préciser. Après, j’avoue que les deux n’étaient pas incompatibles ! ajoute-t-il avec un sourire en coin.


Pour toute réponse, je lui tire la langue avant de le pousser d’un coup d’épaule, le faisant chuter en arrière, augmentant par la même occasion son rire.


(à suivre...)

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23 commentaires

Ally P

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Il y a 2 mois

🥰🥰

Hécate Lomëwen

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Il y a 2 mois

⛩️🌸

Renée Vignal

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Il y a 2 mois

Echange de likes😊😉

DIANA BOHRHAUER

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Il y a 2 mois

💕☺️ A Jour !

Sofia77

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Il y a 2 mois

☺️☺️

Salma Rose

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Il y a 2 mois

🌹🌹

TammyCN

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Il y a 2 mois

Ce chapitre est parmi l'un de mes préférés car on réalise la cohésion des membres de la famille. Même Joshua s'y est mis. On voit bien que Clara est devenue quelqu'un à qui ils tiennent énormément. Je trouve que la description de l'hypothermie du PDV interne est bien fait. Tu as l'essentiel. En résumé, j'aime beaucoup ce chapitre et je remercie la biche d'avoir causé l'incident 🤣😂

Mapetiteplume

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Il y a 2 mois

Merci pour ces compliments 🫶

Alexandra ROCH

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Il y a 2 mois

💕

IvyC

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Il y a 2 mois

Je continue mon soutien 🥰 N'hésite pas à passer sur la mienne
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