Fyctia
Chapitre 21
Clara
Je suis rentrée depuis maintenant un petit moment de ma virée shopping afin d’essayer de trouver une tenue pour samedi soir. La traditionnelle soirée de Noël que nous faisons chaque année avec Juliette et Jenny. Cette même sortie pour laquelle, en général, on met une bonne semaine à s’en remettre.
D’ailleurs, nous avons fait la rencontre de Juliette lors de cette fameuse soirée, il y a maintenant cinq ans. Une histoire épique qui sera la première de tant d’autres par la suite. La pauvre s’était trompée d’étage. Elle était censée être à une soirée donnée par une maison d’édition qui aime remercier leurs clients libraires à l’occasion d’un rassemblement. Gaby, l’organisateur de notre fête, ayant flashé sur elle, ne voulait plus qu’elle parte. Son défi était clair : faire tomber ses vêtements bien trop sages à son goût. Si durant sa première participation, nous l’avons prise sous nos ailes, maintenant, pour rien au monde elle ne voudrait la manquer. Tous les ans sans moyen d’y échapper, elle insiste pour que nous nous y rendions ensemble ! Comme quoi, notre petite libraire cachait bien son jeu !
Je vous vois venir et vous arrête tout de suite dans votre élan. Cette soirée se fait à l’occasion de Noël que nous adorons tous pour la magie qu’elle représente. Effectivement tout à un peu changé à cause d’un pari stupide. Gaby nous a défié de venir en habit sexy pour, je le site : « moderniser l’image de Noël et de ses personnages ». Il est donc vrai que depuis quelques années nos tenues sont légères. Nous retrouvons tous notre âme d’enfants dans un corps d’adulte, agrémentant la soirée par des gages un peu décalés, je dois bien vous l’accorder. Je confesse également qu’il y a de la drague dans l’air et que quelques-uns s’adonnent à certaines activités de plus de 18 ans, mais chacun est libre. Pour notre part, avec les filles, nous partons toujours lorsqu’il y a un peu trop de lâcher-prise.
Depuis deux heures, je ne rêve que de me vautrer dans mon canapé tellement j’ai mal aux pieds. Ma meilleure amie n’a toujours pas dédaigné me répondre. Elle va me rendre chèvre, je vous jure. En rentrant dans le salon, je trouve mon frère assis devant un match de baseball, son sport favori.
En train de manger un morceau de pizza froide, je sens mon portable vibré signalant l’arrivée d’un texto. Je saisis ce dernier et je mets quelques secondes avant que l'information arrive à mon cerveau. Je regarde le message que m’a envoyé mon patron. L’envie de mourir foudroyé sur place me transperce.
Oh putain ! Non, je n’ai pas fait ça ?!
Dites moi que je suis en plein cauchemar et que je vais finir par me réveiller d’un moment à l’autre. Et le plus tôt serait le mieux à mon humble avis. Mais qui peut bien envoyer ce genre de photo à son patron de façon intentionnelle ? Que quelqu’un lève la main pour que je ne me sente pas seule, s’il vous plaît.
Je me sentirai un tout petit peu mieux. Enfin, je crois ! Non, même pas en fait.
Bloqué en mode « pause » ou ayant parlé à voix haute, je ne saurai confirmer, mon frère se tourne vers moi les sourcils froncés. Ne voyant aucune réaction de ma part arriver, il s’empare de mon téléphone afin d’accéder à l’origine de mon bug. Quelques secondes plus tard, son rire explose me sortant alors de ma torpeur. Je me saisis d’un coussin afin d’extérioriser ma frustration et mon désarroi. Je plonge la tête la première sur ce dernier et hurle de toutes mes forces à la limite de briser mes cordes vocales.
Je vous l’avais affirmé plus haut : je me fatigue ! L’univers en a après moi, je ne vois que cet option ! Qu’est-ce que je fais maintenant, moi ? Il n’y pas mille solutions. Soit je lui envoie un message en m’excusant dans toutes les langues que je connaisse. Soit je fais la morte en priant tous les saints, dieux et le Père Noël pour que ma bourde monumentale passe inaperçue. Vu déjà l’ampleur de ma connerie, je crois que je vais opter pour la deuxième solution.
— Oh putain ! Je t’ai déjà dit que je t’aimais ma sœur ? fit Rick après s’être calmé un peu. Je ne sais pas comment tu fais pour faire de ta vie une succession de boulettes plus grosses les unes que les autres.
— Mais arrête de rire. Ce n’est pas drôle du tout. C’est mon nouveau patron !
À ses mots, il repart dans un fou rire incontrôlable. Je lui jette des coussins dans l’espoir de le faire taire en lui sommant d’arrêter à chaque coup de coussin. À bout de force pour moi, et à bout de mal de ventre pour lui, il finit par enfin se calmer pour reprendre son sérieux.
— Rappelle moi que si je suis au fond du gouffre, ce n’est pas la peine de t’appeler pour me remonter le moral ! lui fis-je hargneuse.
— Si je suis au fond du gouffre, rappelle moi de venir te voir pour que tu me racontes une de tes boulettes de la vie !
Pour toute réponse, je lui tire la langue et lui jette le dernier coussin en ma possession avant de me lever et d’aller m’enfermer dans ma chambre afin de pleurer sur mon triste sort.
Le lendemain, je vais comme convenu chercher les enfants. Je ne suis pas très à mon aise vu ce qu’il s’est passé avec leur père. Je me raisonne en me répétant qu’ils n’en savent rien, alors faisons comme si de rien était. Leur père n’est toujours pas de retour une fois les devoirs réalisés avec Rose. Les filles me proposent alors de jouer à un jeu. J’accepte volontiers et leur conseille de prévenir leur grand frère pour qu’il se joigne à nous. À mon plus grand étonnement, il descend quelques minutes plus tard pour nous rejoindre. Ayant choisi le Twister, tout le monde se déchausse. J’entame alors quelques exercices d’échauffement sous les ricanements de Joshua.
— Tu rigoleras moins quand j’aurai gagné ! répliquai-je sérieusement.
— L’espoir fait vivre, je gagne toujours à ce jeu ! me prévient-il en bombant le torse.
Ne pouvant pas participer, de par sa taille et son âge, la petite Lucie nous donne les inscriptions. Hélas, je constate vite que ce jeu ne m’aime pas. Je dois faire tout un tas d’acrobaties pour parvenir à rester en lice alors que Joshua s’en tire sans trop de difficultés.
— Non, mais je vous jure, il y a complot contre moi ! râlais-je en entendant la dernière consigne de Lucie pour moi.
— Je te l’ai dit ! Je gagne toujours ! se marre Joshua.
— Dit plutôt que tu as payé ta sœur pour que tu puisses gagner ! Ce truc à une dent contre moi.
— Je ne mens pas, papa n’aime pas cela ! réplique Lucie pour se défendre.
— C’est bien vrai ma fille. C’est pas beau de mentir ! déclare une voix venant de l’entrée.
(à suivre...)
6 commentaires
Alienn Hoshi
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Il y a 3 mois
Mapetiteplume
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Il y a 3 mois
Alconstance
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Il y a 3 mois
Sharleen V.
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TammyCN
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Il y a 3 mois
Sofia77
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Il y a 3 mois