Mapetiteplume Joyeux Noël Clara Clara (1/4)

Clara (1/4)

Je suis rentrée depuis un petit moment de ma virée shopping afin d’essayer de trouver une tenue pour samedi soir. La traditionnelle soirée de Noël que nous faisons chaque année avec Juliette et Jenny. Cette même sortie pour laquelle, en général, on met une bonne semaine à s’en remettre.

D’ailleurs, nous avons fait la rencontre de Juliette lors de cette fameuse soirée, il y a maintenant cinq ans. Une histoire épique qui sera la première de tant d’autres par la suite. La pauvre s’était trompée d’étage. Elle était censée être à une soirée donnée par une maison d’édition qui aime remercier leurs clients libraires à l’occasion d’un rassemblement. Gaby, l’organisateur de notre fête, ayant flashé sur elle, ne voulait plus qu’elle parte. Le défi du dandy était clair : faire tomber ses vêtements bien trop sages à son goût. Si durant sa première participation, nous l’avons prise sous nos ailes, maintenant, pour rien au monde elle ne voudrait la manquer. Tous les ans, elle insiste pour que nous nous y rendions ensemble !

Cette soirée se fait à l’occasion de Noël que nous adorons tous pour la magie qu’elle représente. Effectivement tout à un peu changé à cause d’un pari stupide. Gaby nous a défié de venir en habit sexy pour, je le site : « moderniser l’image de Noël et de ses personnages ». Il est donc vrai que depuis quelques années nos tenues sont légères. Nous retrouvons tous notre âme d’enfants dans un corps d’adulte, agrémentant la soirée par des gages un peu décalés, je dois bien l’accorder. Je confesse également qu’il y a de la drague dans l’air et que quelques-uns s’adonnent à certaines activités de plus de 18 ans, mais chacun est libre. Pour notre part, avec les filles, nous partons toujours lorsqu’il y a un peu trop de lâcher-prise.

Depuis deux heures, je ne rêve que de me vautrer dans mon canapé tellement j’ai mal aux pieds. Ma meilleure amie n’a toujours pas dédaigné me répondre. Elle va me rendre chèvre, avec son caractère têtu. En rentrant dans le salon, je trouve mon frère assis devant un match de baseball, son sport favori.

En train de manger un morceau de pizza froide, je sens mon portable vibré signalant l’arrivée d’un texto. Je saisis ce dernier et je mets quelques secondes avant que l’information arrive à mon cerveau. Je regarde le message que m’a envoyé mon patron. L’envie de mourir foudroyé sur place me transperce.


Oh putain ! Non, je n’ai pas fait ça ?! Dites moi que c’est qu’un rêve, non à ce stade c’est un cauchemar.


Je suis en pleines hallucinations, je vais finir par me réveiller d’un moment à l’autre. Et le plus tôt serait le mieux à mon humble avis. Mais qui peut bien envoyer ce genre de photo à son patron de façon intentionnelle ? Que quelqu’un lève la main pour que je ne me sente pas seule, s’il vous plaît.


Je me sentirai un tout petit peu mieux. Enfin, je crois ! Non, même pas en fait.


Bloqué en mode « pause » ou ayant parlé à voix haute, je ne saurai confirmer, mon frère se tourne vers moi les sourcils froncés. Ne voyant aucune réaction de ma part arriver, il s’empare de mon téléphone afin d’accéder à l’origine de mon bug. Quelques secondes plus tard, son rire explose me sortant alors de ma torpeur. Je me saisis d’un coussin afin d’extérioriser ma frustration et mon désarroi. Je plonge la tête la première sur ce dernier et hurle de toutes mes forces à la limite de briser mes cordes vocales.

Je l’avais affirmé plus haut : je me fatigue ! L’univers en a après ma personne, je ne vois que cet option ! Qu’est-ce que je fais maintenant, moi ? Il n’y pas mille solutions. Soit je lui envoie un message en m’excusant dans toutes les langues que je connaisse. Soit je fais la morte en priant tous les Saints, les Dieux et le Père Noël pour que ma bourde monumentale passe inaperçue. Vu déjà l’ampleur de ma connerie, je crois que je vais opter pour la deuxième solution.


— Oh putain ! Je t’ai déjà dit que je t’aimais ma sœur ? s’ecrit Rick après s’être calmé un peu. Je ne sais pas comment tu fais pour faire de ta vie une succession de boulettes plus grosses les unes que les autres.

— Mais arrête de rire. Ce n’est pas drôle du tout. C’est mon nouveau patron !


À ses mots, il repart dans un fou rire incontrôlable. Je lui jette des coussins dans l’espoir de le faire taire en lui sommant d’arrêter à chaque coup d’édredon. À bout de force pour moi, et à bout de mal de ventre pour lui, il finit par enfin se calmer pour reprendre son sérieux. Les cheveux en bataille, le pull de travers et le souffle court, je me laisse retomber lourdement sur le canapé. Une boule se forme doucement dans ma gorge. Mes yeux commencent à me piquer, menaçant de libérer leur contenu à tout moment. Je m’applique à regarder le plafond pour retarder le moment autant que je peux.


— Rappelle-moi que si je suis au fond du gouffre, ce n’est pas la peine de t’appeler pour me remonter le moral ! je m’exclame dans un murmure de désespoir.

— Si je suis au fond du gouffre, rappelle-moi de venir te voir pour que tu me racontes une de tes boulettes de la vie !


Pour toute réponse, je lui tire la langue et lui jette le dernier coussin en ma possession avant de me lever et d’aller m’enfermer dans ma chambre afin de pleurer sur mon triste sort.


Le lendemain, je vais comme convenu chercher les enfants. Je ne suis pas très à mon aise vu ce qu’il s’est passé avec leur père. Je me raisonne en me répétant qu’ils n’en savent rien, alors faisons comme si de rien était. Leur père n’étant toujours pas de retour une fois les devoirs réalisés avec Rose, les filles me proposent de jouer à un jeu. J’accepte volontiers et leur conseille de prévenir leur grand frère pour qu’il se joigne à nous. À mon plus grand étonnement, il descend quelques minutes plus tard pour nous rejoindre. Ayant choisi le Twister, tout le monde se déchausse. J’entame alors quelques exercices d’échauffement sous les ricanements de Joshua.


— Tu rigoleras moins quand j’aurai gagné ! je réplique sérieusement.

— L’espoir fait vivre, je gagne toujours à ce jeu ! me prévient-il en bombant le torse.


Ne pouvant pas participer, de par sa taille et son âge, la petite Lucie nous donne les inscriptions. Hélas, je constate vite que ce jeu ne m’aime pas. Je dois faire tout un tas d’acrobaties pour parvenir à rester en lice alors que Joshua s’en tire sans trop de difficultés. La souplesse n'étant pas la qualité première de mon squelette, je peine à atteindre mes cibles. Je râle et jure contre ce maudit jeu qui semble s’être allié avec les enfants pour me voir perdre.

Soudain, la voix de Benjamin résonne dans l’entrée du salon. À ce son, je lâche tout, faisant ainsi s’écrouler tout le monde entraînant alors un grand fou rire des filles. Personnellement, je rigole beaucoup moins tout d’un coup. Pas que le fait d’avoir perdu me réjouit grandement pour la grande enfant que je suis, mais c’est surtout que je me doute que le moment fatidique est arrivé. Vous savez l’instant qui suit les actions gênantes.


(à suivre...)


Tu as aimé ce chapitre ?

2

2 commentaires

Carl K. Lawson

-

Il y a 8 jours

😉👌🏾

Mapetiteplume

-

Il y a 8 jours

Merci ☺️
Vous êtes hors connexion. Certaines actions sont désactivées.

Cookies

Nous utilisons des cookies d’origine et des cookies tiers. Ces cookies sont destinés à vous offrir une navigation optimisée sur ce site web et de nous donner un aperçu de son utilisation, en vue de l’amélioration des services que nous offrons. En poursuivant votre navigation, nous considérons que vous acceptez l’usage des cookies.