Fyctia
Benjamin (5/5)
Le vendredi, j’appelle Clara en panique, car je dois me rendre au tribunal au plus vite pour un client qui a fracassé la voiture et saccagé le jardin de l’amant de sa femme. Toutefois pour m’y rendre, il me faut ma robe d’avocat qui est actuellement au pressing.
Un coup sec est frappé à la porte que j’ouvre en vitesse. Sans réfléchir, je prends le paquet que me tend mon assistante et l’embrasse sur la joue pour la remercier et la saluer. Me rendant compte de la promiscuité avec ses commissures de lèvres, je décide de faire comme si de rien n’était pour filer vers le placard à côté de mon bureau.
— Rentrez, je ne vais pas vous manger, je lui fais. Je ne vais pas avoir le temps de remettre de l’ordre dans mes dossiers que j’ai étalé sur le bureau. Est-ce que cela vous dérange de le faire avant d’aller chercher les enfants ?
— Euh. Bien sûr que non, pas de problème.
Tout en lui donnant des indications, je commence à enlever ma chemise pour en remettre une propre. Je la vois détourner le regard face à mon torse-nu et déglutir difficilement.
Intéressant ! Serais-je à son goût ?
Je la vois essayer de comprendre ce que je lui explique en se concentrant au maximum en direction du bureau. Toutefois, ses joues rouges et ses mains légèrement tremblantes laissent transparaître son malaise. Avec un sourire au coin, fier de mon effet sur elle, je m’approche d’un pas vif. Elle a juste le temps de se redresser lorsque je suis à ses côtés, faisant alors semblant de placer une feuille dans un dossier. Mon buste appuyé sur son bras, nos joues à quelques centimètres lui font tourner doucement son visage vers le mien.
— Comme ça, on est à égalité ! je réplique taquin avant de l’embrasser sur ses lèvres de façon appuyée.
Je ne lui laisse pas le temps de réagir et pars comme si j’avais le feu aux fesses.
Je vous aurai bien dit le feu à la queue, mais j’ai peur de vous choquer !
Arrivé à la porte, je me retourne pour l’observer. Elle n’a toujours pas bougé. Ses yeux ouverts comme des soucoupes me font réaliser mon geste. Hélas pour elle, j’ai beaucoup trop apprécié le contact de nos deux bouches pour avoir des remords.
— Je vais rentrer tard ce soir vu déjà l’heure qu’il est. Vous pouvez faire manger les enfants si vous plaît. Et les coucher aussi, parce que cette convocation me fait prendre du retard sur mes papiers. Je serai obligé de repasser ici après le tribunal, je lui précise.
Sans lui laisser le temps de rajouter quelque chose, je tourne les talons et fonce vers l’ascenseur pour prendre la direction du bâtiment de la justice. La fin de journée risque d’être longue, mais rien qu’en pensant au goût de ses lèvres sur les miennes, je suis rechargé à deux cents pour cent !
Avec un peu de recul, je me demande ce qui m’a pris de l’embrasser. Depuis les fameuses photos, ses lèvres me font des appels. Étant en faible homme, je n’ai pas réussi à combattre cette envie plus longtemps.
Mon petit ange sur l’épaule me hurle que je n’aurai pas dû céder et que tout ceci finira mal. Mais mon petit diable lui fait un immense doigt d’honneur, tout en répliquant qu’il est fier de moi pour avoir enfin trouvé mes couilles de bonhomme !
12 commentaires
Natia Kowalski
-
Il y a 8 jours
Mapetiteplume
-
Il y a 8 jours
MarjorieM
-
Il y a 8 jours
Mapetiteplume
-
Il y a 8 jours
Astrid.D
-
Il y a 9 jours
lovelover
-
Il y a 9 jours