Mapetiteplume Joyeux Noël Clara Clara (1/2)

Clara (1/2)

La voix de Maria Carey sur « All want for christmas » me tire de mon sommeil. Que j'aime me réveiller ainsi, je suis à deux doigts d'avoir un orgasme ! Nous sommes le vingt-quatre novembre, et cette période que je chéris tant débute. Je fais partie de ces gens qui sont des inconditionnels de Noël. Je mange Noël, je dors Noël, je respire Noël. Je vis Noël en somme ! Cette période de l’année est mon paradis blanc, et même le froid qui s’est installé ne m’en dissuade pas le moins du monde.

Je me lève de mon lit, prends mon tube de crème pour les mains posé sur ma table de chevet et commence à chanter afin d'accompagner la chanteuse. Soudain, un coup sourd frappé à la porte me fige. Mon frère ne doit aimer pas mon interprétation à en juger sa réaction. Tout en chantant la chanson suivante, je me dirige alors vers la salle de bain. Une fois sous le jet, j’entame alors le refrain, pommeau de douche à la main. Il ne faut que quelques secondes avant qu'un bruit sourd se fasse de nouveau entendre sur la porte de la salle de bain. Il faut croire que cela ne lui convient pas non plus !

Une fois prête, je descends les escaliers pour arriver dans notre pièce de vie. Une multitude de cartons de décoration sont éparpillés un peu partout. Le contenu de certains est déjà installé quand d'autres sont toujours celés. Mon frère n’étant pas là depuis le début de la semaine, j’ai décidé de décorer notre appartement pour les fêtes. J'aurai aimé commencer depuis une grosse semaine, mais Rick m’a littéralement menacé de tous les vices pour la prochaine année si je n’attendais pas d’être le vingt-cinq novembre. Ne pouvant résister jusqu'à cette date, ma chambre fut la première victime le week-end dernier. Étant de repos hier, je me suis décidée à faire de notre pièce de vie, l’antre du Père Noël et de ses lutins au grand désespoir de mon frère.

Le sourire aux lèvres, je déboule dans la cuisine afin de satisfaire mon estomac. Déjà attablé devant son bol de céréales, mon frère fixe sans relâche le jeu de la boîte de miel pop’s. Il me vient souvent de me demander pourquoi le fait-il chaque matin ? Depuis le temps, il connaît la solution, non ? Peut-être pense-t-il que durant la nuit l’image change comme par magie !


Le mystère des jeux des boîtes de céréales n’est pas près de disparaître un jour, ma poulette ! Laissons le exprimer son âme d’enfant à travers cette petite routine.


— Bien dormi frangin ?

— Le réveil a été dur. Ne me dis pas que tu vas mettre ses horreurs tous les jours pour te réveiller ? me supplie-t-il avec ses yeux de chien battu.

— Des fois, je me demande si on fait parti de la même famille tous les deux ?

— D’ailleurs, puisque tu abordes le sujet, il faut que je te dise. Tout ceci a largement trop duré à mon goût ! Tu as été adopté, on t’a trouvé dans une poubelle…


Ne lui laissant pas le temps de poursuivre sa phrase, je lui balance la première chose qui me passe sous la main : mon verre de jus d’orange. Surprise moi-même par mon geste, je l’imite en ouvrant grand la bouche et retenant ma respiration. Il soulève lentement les paupières pour me jeter son fameux regard qui précède sa vengeance. Ses commissures se lèvent dans un sourire digne du Joker. La guerre a été déclarée et tous les coups sont permis !

Se déroule alors une course-poursuite entre lui et moi. Moi, la petite souris toute mimi qui essaye d’échapper au vilain gros chat ! Il est inutile de préciser qui a gagné !? Après m’avoir rattrapé en quelques tours de canapé, il me balance sur son épaule comme un sac à patate. D'un pas tonique, il nous ramène sur les lieux du crime afin de me saupoudrer les cheveux de biscottes pleines de confiture ainsi que de me tartiner le visage de chocolat !

Depuis tout petit, nous fonctionnons de cette manière. Grâce à nos dix mois d’écart, nous sommes fusionnels. Au grand damne de nos parents, nous nous prouvons notre amour en s’embêtant mutuellement sur n’importe quel sujet. D’extérieur, on donne l’impression de ne pas s’aimer, alors que c’est tout l’inverse. Mon grand frère est mon tout. Il est mon meilleur ami, mon confident, ma bouée de sauvetage.


Enfin pour certaines choses, parce que la dernière fois où tu n’arrivais pas à arracher cette putain de bande de cire sur le maillot, bizarrement, tu as préféré appeler les filles !


Après une deuxième douche et un retard tout relatif, je me presse pour rejoindre mon boulot dans le centre de Bordeaux à vélo. Dix minutes plus tard, je mets pied à terre à l’entrée de la venelle qui mène au Café. Je vous avoue être plutôt fier de mon travail de décoration. Effectivement, depuis deux jours, je me suis amusée à décorer entièrement le passage.

Pour la petite histoire, malgré des produits succulents et une générosité sans faille, Marco, le propriétaire, avait du mal à faire venir le client jusqu’à lui, justement à cause de ce fameux accès

débouchant sur une petite cour où se situe le Café. Lors de mon arrivée au Café pour y travailler, il m’a lancé le défi de faire augmenter la fréquentation afin d’être embauché. Mon imagination débordante ayant fait le reste, j’ai alors commencé à décorer cette fameuse issue pour attirer l’œil des gens. À notre grande joie, cette idée a parfaitement fonctionné. La réputation du Café n’est donc plus à faire maintenant. En fonction des fêtes ou des saisons, je m'amuse donc à changer le décor.

Pour ce noël, j’ai décidé de réaliser un toit de guirlande en sapin avec des boules rouges et or descendant sur nous. Une allée de sucre d’orge de différente taille parsème le sol, nous montrant ainsi le chemin. La cour est décorée de la même manière. On se croirait dans un monde de contes pour enfants. À en juger les yeux pétillants que je croise, mon travail enchante beaucoup les habitués.

La journée se déroule comme toutes les journées ici : beaucoup de monde, beaucoup de rires et beaucoup de bavardages. Que souhaiter de plus ? D’habitude, je commence à 7 h le matin pour finir à 15 h, mais cette semaine, une collègue avait son fils malade. Je l’ai donc remplacé sur des horaires de journée plus classiques. Je suis en train de débarrasser les tables dehors quand Marco vient vers moi.


— Dit Clara, est-ce que je peux te demander un petit service ?

— Dit toujours et après, je te répondrais ! je le taquine.

— Kévin est déjà parti en livraison à quinze minutes d’ici, mais j’ai eu un appel entre-temps. Puisqu’il y a un moment de creux, est-ce que cela te dérange d’y aller à sa place ?

— Bien sûr que non, je lui affirme en commençant à emporter mon plateau à l’intérieur afin de partir au plus vite.

— Au vu des heures supplémentaires de ces derniers jours à cause de Julie, tu peux partir après la livraison. Je peux bien t’accorder un peu de rab !

— Ok, c’est gentil, merci beaucoup.


Après m’être débarrassé de mon tablier et revêtu mon manteau, j’enfourche mon vélo pour prendre la direction la Place des Grands Hommes.


(à suivre...)

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29 commentaires

Bérengère Ollivier

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Il y a 6 jours

L’équilibre entre fun et émotions est bien maîtrisé, et la magie de Noël est déjà bien présente. Quelques phrases à retravailler pour fluidifier le tout, mais franchement, c’est un très bon début. Hâte de voir comment cette ambiance festive va évoluer ! 🎄 Je me demande bien qui elle peut aller livrer, lol

Mapetiteplume

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Il y a 6 jours

Fait semblant🤣😉

Natia Kowalski

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Il y a 11 jours

La place des Grands Hommes... où vit Benjamin 😂

Mapetiteplume

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Il y a 10 jours

Il travaille sur cette place. Mais oui je trouvais assez rigolo dans le fond🤣☺️
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