La Plume d'Ellen Jeu de piste ou jeu de cœur ? Une aventure pleine de rêves

Une aventure pleine de rêves

(Jadeline Micassan)



Tandis que Justin nous conduit jusqu’à la mairie, j’essaie de m’imaginer à quoi peut bien ressembler ce village, en plein hiver, sous la neige… Ce doit être super chouette. Nous y sommes venus un peu trop tôt dans la saison, quel dommage. Je crois que j’adorerais vivre ici… à condition bien sûr, d’avoir un travail. Après avoir pris mes camarades en photos, je m’occupe de filmer le coin, y compris cette superbe vue. Je ne peux toutefois pas m’empêcher de trouver ces télécabines immobiles en gare, étrange. Si je pouvais, j’y retournerais bien l’année prochaine en plein hiver car en octobre le lieu est désert, sans neige, avec des commerces fermés. C’est en clair, un peu tristounet.


Nous sommes ensuite allés nous garer sur l’un des emplacements pour les camping-cars. Bon sang, qu’est-ce que j’aime cette architecture, ces petits chalets de deux, trois étages. Ils semblent être composés de quatre ou cinq appartements chacun… Oui, un petit studio ici ne me déplairait pas ! Il ne me faut pas longtemps pour fantasmer dessus. D’ailleurs quand le lendemain, Cyril nous rejoint et que je lui en parle, j’ai le sentiment qu’il est à l’écoute. D’un coup, il me propose d’aller en visiter un pour voir ce que ça donne en matière de prix et de confort. Si au début, gênée, je refuse, je finis par accepter. Après tout, pourquoi ne pas pousser le rêve jusqu’au bout ? Je saurais ainsi combien je devrais économiser pour investir dans le coin.


Maître Jiguin est décidément quelqu’un de très réactif. En effet, il sort aussitôt sa tablette, tapote durant quelques minutes puis appelle l’agence immobilière. J’admire sa technique. Il sait particulièrement se montrer très convaincant en annonçant que de passage à la journée en ce lieu, nous sommes à la recherche d’appartements dans lesquels investir pour les louer dès cette prochaine saison qui ouvrira d’ici un peu plus d’un mois. Tout de suite, il doit avoir retenu toute leur attention car après avoir donne une référence, il raccroche en lui disant « à tout de suite ! ».


Effectivement, il m’annonce avoir convaincu une commerciale de nous le faire visiter de suite. Comme le bien ne se trouve qu’à quelques rues, nous nous y rendons à pied, sous le regard ahuri de Simonella. Elle-même ne doit pas bien comprendre à quoi rime ce cirque.


En tout cas, si je m’attendais à visiter un studio, je suis fort étonnée, par ce T2 de 35 m² en rez-de-chaussée. Il est en effet en très bon état et a même été rajeuni il y a peu. Quant à son adaptabilité aux personnes à mobilité réduite cela en fait un très bon investissement. D’autant qu’il est vendu avec son mobilier. Celui-ci tout en bois pourrait plaire aux vacanciers… Effectivement si on avait vraiment voulu l’acquérir, pas de doute que nous aurions pu tout de suite le mettre à la location de vacances et ainsi gagner un peu d’argent dessus. On peut dire que j’ai vraiment un coup de cœur pour cet appartement et que je regrette encore davantage à m’être adonnée à ce jeu stupide ! Cyril semble comprendre ma frustration mais n’en dit pas un mot. Décidément il joue le jeu jusqu’au bout et après m’avoir dit de rejoindre les autres, il suit la commerciale jusqu’à son agence.


Quand, de retour, je le raconte aux autres, Clarisse semble tristounette. En revanche, Simonella me confirme que cela aurait été un très bon investissement mais qu’elle ne comprend pas pourquoi nous avons perdu du temps à aller me faire envie. Finalement, quand Cyril revient, il nous invite à manger un bon gratin dauphinois dans un restaurant qui est ouvert. Décidément, je ne sais pas si ce sont grâce à toutes ces spécialités locales que nous dégustons depuis quelques jours ou à la présence parmi nous de Cyril mais Clarisse retrouve le sourire. D’autant que l’espace d’un instant, nous oublions l’absence de Mallaury et nous amusons bien.



Si je croyais que le notaire allait vite repartir, il nous raccompagne jusqu’au camping-car puis nous annonce vouloir nous faire voir la nouvelle vidéo. Décidément après quelques jours de tranquillité, nous sommes désormais à fond et les étapes se multiplient.



Cette fois-ci, le Papé est assis sur un banc ombragé grâce à un tilleul. Puis alors que cela zoom davantage sur son visage, celui-ci prend une nouvelle fois la parole :

"Saviez-vous que c’est l'abbé de l’Epée, né le 24 novembre 1712, qui est à l’origine du langage des signes, que l’on appelle aussi le LSF ? Il a, en effet, décidé de consacrer son temps aux œuvres de charité. Or, entre 1760 et 1762, il découvre deux sœurs sourdes qui communiquent entre elles par des signes. Leur précepteur étant décédé, il accepte de le remplacer pour enseigner aux jumelles. L'abbé de l'Épée étudie alors les signes utilisés par ces filles. Sa maison se transforme en école ouverte à tous les sourds où il accueille 60 élèves sourds. Voilà depuis quand existe officiellement la langue des signes. En revanche, elle demeure interdite jusque dans les années 1980, tant elle est méprisée et marginalisée aux seules associations de sourds. Ce n'est qu'en 1991, par la loi Fabius, que l’Assemblée nationale autorise l’utilisation de la langue des signes française pour l’éducation des enfants sourds. Désormais, de nombreuses associations de sourds ouvrent leurs portes aux entendants en leur proposant des cours de la langue de signes. C’est pourquoi, cette fois-ci, je vous envois suivre une première initiation à proximité des quatre sans culs. A vous de jouer. Après une journée de formation, vous devrez, devant Cyril, traduire quelques mots de base."


Désormais rodés à faire nos recherches en un temps record, nous trouvons rapidement que les quatre sans culs c’est en réalité une fontaine d’éléphants située dans la commune de Chambéry, en Savoie. Si elle porte ce nom, c’est qu’il s’agit de quatre éléphants dont on ne voit pas les fesses. Après cela, nous n’avons plus qu’à rechercher où se situent les écoles de langage des signes afin de repérer que la plus proche de Chambéry se trouve à Cognin.


- Bon et bien Cognin, nous voilà ! nous exclamons-nous à un Cyril amusé.


Mais avant cela, Justin s’attelle une nouvelle fois à la vidange de notre convoi. Puis nous choisissons de passer le reste de l’après-midi tranquille. D’ailleurs Simonella s’enferme même avec Clarisse pour une nouvelle séance tandis que je m’occupe toute seule de ses chiennes. Heureusement ces dernières me connaissent maintenant bien et sont sages.




Mercredi 12 octobre


Nous parvenons sur le parking du parc du Forézan vers 11H. Et s’il y a de nombreuses voitures, Justin parvient à se trouver une place un peu en retrait. Lorsqu’il envoie un sms annonçant notre arrivée au notaire, celui-ci lui répond alors qu’un éducateur spécialisé nous accueillera au centre scolaire, le lendemain matin, dès 8h.


Pour l’heure, nous choisissons d’embarquer les chiennes pour découvrir ce parc.



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