La Plume d'Ellen Jeu de piste ou jeu de cœur ? Une solution à tous problèmes

Une solution à tous problèmes

(Jadeline Micassan)


Pour une première petite balade à vélo, je trouve qu’elles mettent vraiment du temps. Pourvu qu’il ne leur soit rien arriver. Je ne suis semble-t-il pas la seule à m’inquiéter. A mes côtés, Justin commence à tourner en rond. Le fait que sa sœur ne soit pas très sportive et n’ai pas beaucoup d’équilibre augmente encore son angoisse.


Pendant l’absence des miss, nous avons eu le temps de faire le ménage puis j’ai même préparé le repas de midi. Bon rien d’extraordinaire mais je ne voulais pas laisser perdre la nourriture que nous avions dans le frigo.


Quand le téléphone sonne, Justin se jette sur le siens et répond promptement. Quand il raccroche, il fait une tête… J’ai peur de lui demander qui c’était. Mais après un instant, il daigne bien vouloir me tenir au courant.


– Clarisse a encore fait des siennes !


Aïe, qu’a-t-elle fait ? A-t-elle tenté de se jeter sous une voiture avec son vélo ? A-t-elle bu en cachette et aurait eu un accident ?


Mais quand Justin annonce la couleur, je suis tellement surprise que je ne peux pas m’empêcher d’éclater de rire.


– Sérieux, ça te faire rire de devoir vivre avec deux fauves ? Non mais sérieux, cette nana commence franchement à m’exaspérer. Il faudrait faire tout ce qu’elle veut sans broncher ? Tu vas voir que si ça me gonfle, j’abandonne l’aventure et ciao !


– Oulala, je ne te reconnais plus. Quand nous étions plus jeunes, tu adorais les animaux ! Tu te rappelles de ce chat abandonné dans notre quartier ? A tour de rôle, nous allions lui porter à manger et lui apporter un peu de tendresse.


– Mais nous n’avions que 8 ans !


– Je ne savais pas qu’en vieillissant tu t’étais mis à détester les animaux.


– Pfff, n’importe quoi ! Je ne les déteste pas mais là, ils vont être chez nous et je suis sûr que l’autre ne va même pas s’en occuper.


– Elle non plus, tu ne l’aime pas beaucoup. Excuse moi d’avance pour ma franchise, mais je commence à m’interroger si ce n’est pas ton ex qui t’a fait tellement changer. Il y a des fois où je ne te reconnais plus du tout ! Bon du coup, pourquoi Cyril nous a appelé ?


– Pour prévenir de leur retard car ils ont fait un détour en jardinerie pour acheter tout ce qui manque à ces … chiennes !


Je ne peux pas m’empêcher de blaguer pour tenter de dérider un peu mon ami :

– Décidément, tu n’as vraiment pas de chance toi, après l’invitée surprise du prénom de Simonella, même les quatre pattes sont du sexe féminin !


Je suis satisfaite de voir apparaître un semblant de sourire sur son visage.

– Putain, ouai t’as raison !





En revanche, quand nous entendons une voiture se garer à proximité et que nous sortons observer l’arrivée du reste du groupe, je constate que Justin a repris sa tête de constipé. Moi, en revanche, je viens accueillir les fameuses bébêtes.


Oh trop mignonnes ! Quand Clarisse sort du véhicule, je constate que ses fifilles lui sont assorties car toutes deux ont une laisse ainsi qu’un joli harnais rose bonbon ainsi que les laisses. Merde alors, je n’ai jamais vu la cadette sourire autant !


– Jilda, donne la papatte !

Comme si sa présence dépendait de son obéissance, la chienne se met devant moi et tend une patte.


Je la caresse alors en la félicitant, tandis que celle-ci remue la queue.


– T’as de beaux yeux tu sais ? ne puis-je m’empêcher de m’exclamer.


Mais aussitôt, Justin enchaîne par :

– Réplique de Jean Gabin à Michèle Morgan dans le film Le Quai des brumes de 1938 !


Ça me touche qu’il s’en rappelle encore. Quand nous étions inséparables, nous avions plusieurs jeux qui revenaient fréquemment et celui des répliques les plus célèbres en faisaient bien entendu partie.


Tandis qu’à son tour, il vient caresser la fameuse croisée Husky, Justin fait l’effort d’annoncer que cette chienne est très belle.


– C’est même étonnant qu’elle se soit retrouvée à la SPA. Ne peut-il s’empêcher d’être étonné.


– Si tu savais le nombre de chiens de race qui passent par là. Des gros, des petits… Parfois c’est suite au décès de leurs maîtres, mais beaucoup ne les ont pris que comme un jouet ou n’ont pas su les dresser. Nous apprend Simonella.


– C’est moche. Bon et maintenant, fais-leur voir ton bébé. Conseille Mallaury.


Aïe, aïe, s’ils ne sont pas du tout semblables, ce petit machin au museau aplati est trop craquant. Si je constate que les filles en sont raide dingues, je suis totalement comme elles.


Cela me rappelle un dicton que j’ai gardé en tête car lorsque je l’avais entendu, je l’avais trouvé très mignon : "Un chien est la seule chose sur terre qui vous aime plus qu’il ne s’aime lui-même." Si c’est vrai, alors Clarisse devrait davantage voir la vie en… rose et ne pas seulement le porter !


Mais quand nous transportons la grande corbeille ainsi que les gamelles et les croquettes, Justin lâche la question qui fâche :


– Vous comptez les installer où ? Parce que cela va encore tenir de la place, tout ça !


Clarisse regarde tour à tour Mallaury puis moi et Simonella. Rien qu’à voir son visage, je perçois son angoisse. Mais c’est sa coach qui finit par gérer la situation.


– Nous avons pour le moment deux vrais problèmes : d’un côté, les chiennes qui auraient besoin de dormir avec ou à proximité de leur maîtresse. Or, dans la mezzanine, ce n’est pas possible. Je suggère qu’avec Mallaury, elles prennent la chambre. Ainsi, Jilda et Mojita pourraient avoir leur corbeille entre les deux lits. Ensuite, Justin, non seulement tu es un homme mais en plus il semble que tu ronfles très fort. Du coup, ce que je suggère, ce serait que tu prennes ma remorque et moi je dormirais avec Jadeline dans la mezzanine. Qu’en pensez-vous ?


De mon côté, même si dormir avec une inconnue ne me branche pas beaucoup, je pense qu’au moins, je pourrais enfin bénéficier d'un meilleur sommeil. Le principal intéressé réfléchit rapidement mais je crois que le fait d’enfin avoir sa propre intimité en tant que mec, ça doit lui plaire.


– Je suis d’accord mais une fois que vous nous quitterez, comment ferons-nous ? Car les chiennes seront toujours là.


Cette fois c’est Cyril jusqu’à présent demeuré silencieux qui lui répond.

– Si Simonella est d’accord, le jour où elle rentrera chez elle, nous pourrons garder quelques temps sa remorque afin que tu puisses y demeurer. Si à ce moment-là, elle ne peut pas, alors on reverra la chose.


– Oui, oui, pas de problème. Par contre, dans l’immédiat, il va falloir que je m’entraine à monter dans cette mezzanine car cette échelle ne doit pas être faite pour les vieilles.


Elle le dit avec un tel ton, que nous éclatons tous de rire. Décidément cette Simonella est vraiment spéciale. En sa compagnie, on ne peut pas broyer du noir très longtemps. Elle a toujours le chic de tout tourner à la dérision.


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