La Plume d'Ellen Jeu de piste ou jeu de cœur ? Les surprises s'enchaînent

Les surprises s'enchaînent

(Mallaury Talonye)


Alors que cela fait une plombe que je poirote, je vais assister à une scène franchement hors du commun !


J’aperçois enfin Simonella qui sort puis Clarisse qui la suit… Sauf qu’un chien les accompagne et marche fièrement entre elles deux. Elles n’ont pas fait trois pas en dehors de l’enceinte que subitement la grosse SUV noire entrée peu de temps après elles, repart. Sauf qu’en passant, la voiture s’arrête à leur hauteur tandis qu’un passager sort avec un panier qu’il tend à mes amies. Personne n’a le réflexe de refuser et comme Clarisse a déjà les bras encombrés, c’est Simonella qui hérite du colis. Le temps qu’elles réagissent, le véhicule est déjà reparti à fond. Pour un peu, je n'aurais même pas été étonnée si j’avais vu un clap de fin pour une scène de cinéma.


Comme il n’y a qu’une cinquantaine de mètres qui nous sépare, je file les rejoindre afin d’en apprendre davantage sur ce qui vient de se passer. Déjà, que fait ce chien avec elles. D’ailleurs la boule de poils, quand elle me voit arriver, se cache autant qu’elle peut derrière Clarisse. Mais celle-ci n’y prête pas attention voulant absolument savoir ce qu’il y a dans ce panier. Mais là, je vois son visage se décomposer.


– Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce que j’ai raté ?


C’est finalement Simonella qui me répond tandis que la miss, vient d’extirper un magnifique chiot de ce panier. S’il a trois mois c’est le bout du monde. Merde alors ! Après l’avoir un instant serré contre elle, Clarisse le rapproche du Husky. Evidemment la différence de taille est frappante mais le plus mignon c’est le coup de langue que lui assène le gros au bébé.


– Clarisse a eu un coup de foudre pour cette jeune chienne d’un peu moins de deux ans et l’a adopté. Elle s’appelle Jilda !


Mais tandis que mon regard ne quitte plus cette ménagerie qui gravite autour de ma nouvelle amie, j’insiste :

– Et ce chiot ? Qu’est-ce qui vient de se passer concrètement là ?


Notre coach extirpe alors du panier, non seulement un carnet de vaccination mais également un mot sur lequel est expliqué abandonner ce chiot à celui qui voudra bien l’adopter. Non mais c’est quoi ce délire ? Qui pourrait faire une chose pareille ? Etrangement, où je suis totalement parano, ou il y a quelque chose de pas claire. Sinon pourquoi cette voiture aurait attendu aussi longtemps pour s’en débarasser ? Bon évidemment s’ils ne voulaient pas clairement laisser le panier au refuge car je crois que maintenant il faut donner des sous quand on abandonne un animal. Il me semble avoir lu ça quelque part. Donc ils auraient attendu que des gens rentrent ou sortent du refuge pour leur fourguer. Mais là, ils ont bien vu qu’elles venaient déjà d’en adopter un ! Et puis un chiot de race, même bradé, ça se vend bien. Etrange !


– Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?

– Je garde les deux ! s’écrie Clarisse.


Génial !


– Je vais appeler Cyril pour qu’il vienne nous chercher avec sa voiture. Annonce Simonella. Restez-là.


Mais alors qu’elle s’éloigne de quelques mètres, moi-même, je décide de retourner chercher nos vélos. Evidemment c’est un prétexte pour écouter discrètement la conversation. De son côté, Clarisse est tellement en train de câliner les deux chiens qu’elle ne fait pas attention à moi.


Simonella me tourne le dos quand je passe au ralenti, près d’elle.


– Je sais que cela ne devais pas se passer comme ça ! Mais que pouvais-je y faire ? Tu l’aurais vu, elle était dans tous ces états. Cette jeune me fait parfois beaucoup de peine car je sens qu’elle a dû être bien malheureuse dans son enfance. Le chiot ? Ah oui, oui, elle l’a trouvé très beau et ne semble pas non plus vouloir s’en débarrasser. Comment on fait maintenant ? Je leur ai dit que j’allais t’appeler pour que tu viennes nous chercher. Je te laisse réfléchir à une solution pendant que tu viens, mais je te préviens, lui en re enlever un, risque de créer un cataclysme ! Ok. A toute.


Vite je me dépêche de m’éloigner, de sorte que lorsque madame a raccroché, je l’appelle afin qu’elle vienne m’aider à récupérer nos vélos.


– Cyril sera là d’ici une trentaine de minutes, nous annonce Simonella quand nous rejoignons Clarisse.


J’ai beau me repasser les bribes de conversations que j’ai entendu entre la coach et notre notaire, il y a quelque chose qui cloche. Comment monsieur était-il au courant pour le chiot ? Pourquoi Simonella nous a-t-elle emmené ici ? Devrons-nous vivre avec ces quatre pattes ? Comment vont réagir mon frère et Jadeline ? Oulala, notre vie est loin d’être un long fleuve tranquille. Moi, déjà, qu’est-ce que j’en pense réellement ? Bonne question…


Pour la première fois, je prends le temps d’observer ce petit Husky. Oui c’est étrange mais je le trouve petit de taille. Pourtant, il en a bien l’aspect. Noir et blanc, avec une bonne touffe de poils et de magnifiques yeux bleus. Un an et demi… donc cette femelle a atteint sa taille adulte.


– On ne t’entend plus Mallaury. Y aurait-il un problème ? s’inquiète la coach


– Euh… non, non mais je trouve ce chien petit pour être un Husky. Il doit être croisé, non ?


– D’après la fiche, Jilda doit avoir une mère Husky et un père Spitz, ce qui en fait un Pomsky mais la race n’est encore pas reconnue, donc on peut dire qu’elle est croisée. Pourquoi ? Tu ne la trouve pas belle ? m’interroge à son tour Clarisse.


– Si, si, sûrement !


Comme si la chienne avait compris que mon avis comptait beaucoup, la voilà qui trottine jusqu’à moi et vient quémander une caresse. Merde alors. Ben oui, je la caresse et elle commence à me montrer comme elle peut être gentille. Si elle s’est comportée ainsi avec Clarisse, je comprends mieux pourquoi cette dernière a craqué. Et puis bon, au moins elle n’est pas trop grande… Si on doit la garder dans le camping-car, c’est toujours mieux que si elle avait été un labrador ou encore plus gros.


Mon attention se porte maintenant sur le chiot qui est demeuré niché dans les bras de la Miss.


– Je te présente Mojita et d’après son carnet de santé, elle a reçu ses premiers vaccins, elle est pucée et…


– Stop, je ne veux pas son état d’identité, mais simplement sa race car avec ce museau, on dirait je ne sais pas, un bouledogue, un carlin…


– Non, tu n’y es pas du tout, c’est un Brabençon ! J’ai craqué pour cette race, il y a bien longtemps. Peuchère, Papé m’avait promis que pour mes 18 ans, il m’en offrirait un mais… euh, vous êtes sûre que c’est une coïncidence ?


– Bien entendu. Pourquoi demandes-tu ça ? s’inquiète à nouveau Simonella.


Décidément, c’est une bien piètre menteuse. Il est à espérer qu’elle sera meilleur coach !


– Ben moi je ne crois pas à la coïncidence. Pour moi, c’est de là-haut, un geste de mon grand-père.


Ben voyons !


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