La Plume d'Ellen Jeu de piste ou jeu de cœur ? Un soutien réconfortant

Un soutien réconfortant

(Jadeline Micassan)


Une fois dans la rue, je n’ai pas envie de faire le pied de grue et je propose donc à ces messieurs de continuer à avancer. Evidemment, ils acceptent tout de suite. Je ne regrette pas ce choix car bientôt nous bifurquons sur un vaste parking au bord de la rivière l’Ardèche. Je trouve d’ailleurs ce coin très sympa et comprends mieux le nom de la rue. Ici, en pleine saison cela doit grouiller de monde car je remarque une sorte de plage tout en longueur. Il y a même des canoës Kayaks en location.


– Tu savais qu’il y avait ce coin idyllique ici ? s’enquiert Justin auprès de Cyril.


– Oui c’est vrai que la première fois que j’ai rencontré Simonella, j’étais venue me garer ici. C’est un peu pour cela que j’avais envie que vous la rencontriez. Ensuite, vous auriez pu passer un moment à vous détendre en ce lieu. Mais le fait que cette femme pratique des disciplines qui peuvent aider Clarisse m’est alors apparu plus important.


– Tu as eu raison. Mais comment crois-tu qu’elles vont pouvoir faire pour à la fois continuer l’aventure et passer du temps avec cette coach ?


– Quand j’en ai parlé avec elle, il y a quelques jours, elle m’a suggéré de vous suivre pendant un petit moment, dans votre aventure.


– Tu veux dire qu’on va devoir l’héberger ? Tu sais qu’à quatre, on se marche presque déjà dessus ? Et tu as pensé un peu à moi dans tout ça ? Le seul mec entouré de toutes ces gonzesses… Pfff !


– Ne t’en fais pas, l’ancienne amie du Papé a plus d’une flèche à son arc. Elle m’a annoncé qu’elle possédait une remorque un peu spéciale qui lui permettra de dormir et s’isoler un peu. Vous ne la verrez que pour les repas. Quand vous serez dans un camping, elle profitera des sanitaires publics. En revanche, si vous devez faire des haltes en campagne, alors elle aura besoin de squatter votre WC. Nous explique calmement Cyril.


– Quand tu dis « remorque », qui va la trainer ? insiste Justin.


– Cette remorque est très maniable. Elle peut être tirée par un vélo, une voiture ou même un camping-car !


Ah ben voilà ! On n’a seulement pas le temps de s’habituer à vivre ensemble comme des gens du voyage que déjà nous voilà avec une sexagénaire prête à nous suivre de partout.


– Elle ne serait quand même pas là pour nous fliquer ? Parce que là, j’ai un peu cette impression.


Si ça m’est carrément sorti tout seul de la bouche, au moins il sait ainsi ce que je pense.


– Non, non pas du tout. Si les filles acceptent son coaching, vous vous rendrez vite compte que Simonella est un être à part. Elle a peut-être physiquement 62 ans mais dans sa tête, elle en a trente de moins et adore faire la fofolle avec les jeunes.


Nous rapprochant de l’eau, nous nous taisons afin de pouvoir profiter de la nature. Si le courant est assez important, j’admire avec quelle prouesse, certains canoës naviguent sur cette rivière. Je ne peux d’ailleurs pas m’empêcher d’immortaliser certains paysages.


Mais voilà que Mallaury appelle son frère pour savoir où nous sommes. Les filles ne mettent d’ailleurs pas longtemps à nous rejoindre.


Je ne peux alors pas m’empêcher de les interroger :

– Alors, qu’est-ce que ça a donné ? Vous êtes tombées d’accord ou pas ?


C’est Clarisse qui me répond :

– Non, non, elle est trop prise de tête cette vieille. On va très bien s’en sortir tous seuls.


A ces mots, je vois le pauvre Justin comme tiraillé par à la fois une crainte mais aussi un peu de soulagement. En revanche, le notaire toise la miss. Lui en revanche semble très en colère mais au moment où il va sans doute exprimer ce qu’il ressent, Mallaury éclate de rire et s’empresse de rassurer tout le monde.


– C’est bon, ne vous affolez pas, on s’est mises d’accord. Demain, Simonella nous rejoindra au camping. Je ne sais pas si cela aura un véritable impact sur nous en tout cas, pour l’instant son projet est très intéressant. Croisons les doigts pour que je reprenne une ligne de mannequin et que Clarisse soit mieux dans sa peau.





Vendredi 30 septembre



Pour moi, inutile de préciser que cette nouvelle nuit a été un enfer. Avec tout ça, j’avais complètement oublié de chercher une pharmacie, c’est donc Clarisse qui m’a fourni des boules Quiès. Mais malgré tous mes efforts pour bien les insérer dans mes oreilles, je me suis vite trouvée gênée par ces espèces de bouchons. Epuisée par cette journée riche en découverte, je suis alors parvenue à m’endormir assez facilement sans rien dans les oreilles. Hélas, les ronflements sont parvenus à s’insérer jusqu’à dans mon propre sommeil et à partir de là, la nuit s’est avérée très compliquée. Dans l'obscurité, j’ai eu beau tourner retourner, rien n'y a fait ! Ce bruit régulier et sonore était odieux et m’a même poursuivie quand j’ai placé ma tête sous l'oreiller. J’ai donc dû refaire une tentative avec les boules Quiès. Le son était bien moins fort mais quand on n’a pas l’habitude, difficile de retrouver le sommeil.


Bref, ce matin je suis encore la première à me lever. Une fois n’est pas coutume, je profite que tout le monde dort pour aller au WC. Il serait grand temps que je soulage mes intestins mais ici rien n’est vraiment facile.


Une fois lavée et habillée, comme personne ne semble encore motivé à se réveiller, je décide de sortir faire un tour dans les environs.


En cette saison, il n’y a pas grand monde dans le camping, hormis comme nous quelques autres camping-cars. Je suppose qu’il s’agit sans doute de retraités venus profiter de l’arrière-saison et comme nous débutons le week end, il doit également y avoir un ou deux couples pour une nuit ou deux.


Tiens comme cette espèce de mini-camping-car rétro. De l'extérieur, il ressemble à un minibus Volkswagen des années 1960. Sur le coup, je pense immédiatement à Simonella mais elle doit arriver aujourd’hui et le tracter avec son vélo. Or si celui-ci n’est pas grand, je ne nous verrais pas le remorquer, ni une femme le déplacer avec une simple bicyclette. Alors que j’allais m’éloigner, mon regard s’arrête sur le véhicule stationné à côté. Merde, on dirait la Duster de Cyril. Oui, oui, je reconnais son porte-clefs accroché au rétro intérieur, étant donné que c’est lui qui nous a ramené hier soir en voiture. Mais je croyais qu’il était tout de suite reparti.



C’est à cet instant précis que je vois effectivement le notaire s’extraire de son mini camping-car et venir à ma rencontre.


– Salut. Qu’est-ce que tu fais là ?


– Euh c’est à toi que je devrais poser cette question. Je ne savais pas que tu étais si près de nous, ni que tu dormais dans… euh… cette chose !


– Alors oui, quand je vous parlais de mon Happier Camper c’était bien ça et surtout, ça me permet de me déplacer où je veux. Je n’avais en effet pas prévu de revenir ici mais quand j’ai su que Simonella vous rejoignait aujourd’hui, j’ai préféré retourner chercher mon petit chez moi et passer la nuit ici. Il va falloir que j’aide Justin pour sa première vidange et puis également pour lui montrer comment accrocher la mini remorque de Simonella.


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4 commentaires

M.B.Auzil

-

Il y a un mois

💜

Christy the poet

-

Il y a un mois

🌹

Vana Aim

-

Il y a un mois

❤️

ceppi

-

Il y a un mois

🥰
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