La Plume d'Ellen Jeu de piste ou jeu de cœur ? Apprendre à mieux se connaître

Apprendre à mieux se connaître

(Justin Talonye)




Alors que je pourrais profiter un maximum de cette nature que j’aime tant, je vois mon cerveau encombré par un tas de soucis. Merde alors, le mal être de Clarisse serait-il communicatif ?


Tout d’abord, de quelle agression a parlé le Papé ? Je ne pense pas qu’il s’agisse de la maltraitance de la nounou. Mais alors si ce n’est pas ça, on peut dire que cette jeune est une vraie poissarde ! À elle toute seule, elle alimente le célèbre dicton « l’argent ne fait pas le bonheur ». Certes il y contribue à condition d’être bien entouré.


En attendant, il va falloir faire quelque chose pour la soutenir car je suis convaincu qu’elle n’y arrivera jamais toute seule. J’aimerais bien également parler avec Cyril pour qu’il nous aide. Décidément plus on avance et plus je prends cet héritage comme un cadeau empoisonné.


Je crois qu’il va falloir que je ralentisse parce que perdu dans mes pensées j’avançais d’un trop bon pas. Or, je constate que ces demoiselles sont désormais loin derrière moi. Merde mais qu’est-ce qu’elles foutent ? Putain, je ne me croyais pas aussi nerveux, mais qu’est-ce qui m’arrive aujourd’hui ? C’est sûr que jusqu’à présent, j’avais ma petite vie tranquille avec mon job et mes habitudes. Et là, tout est en train de partir en cacahuète.




Quand je les observe, je constate que Jadeline et Clarisse avancent régulièrement tout en papotant. En revanche ma sœur est clairement à la traîne. Cette balade semble pour elle, un enfer ! Je ne comprends pas ! Je n’avais jamais fait attention à l’embonpoint dont souffre ma sœur. Est-ce récent ou depuis la mort de notre mère ? Comment j’ai pu passer à côté de ça ? C’est vrai que depuis déjà un certain temps, peu à peu nous avons pris l’habitude de vivre à la maison davantage comme des co-locataires. Chacun pris par nos activités et nos soucis, nous avions cessé de prendre nos repas ensemble. Alors je suis bien incapable de savoir quelle est son alimentation habituelle et si elle a l’habitude de grignoter. Tandis qu’elle multipliait les mecs sans doute à la recherche de l’amour, moi blessé dans mon orgueil d’homme je me suis aigrie. J’en prends conscience aujourd’hui. A croire que ce mini pèlerinage a un petit quelque chose de magique.


Quand je vois Mallaury marcher si doucement, la bouche ouverte, le dos quelque peu arrondi, je constate qu’elle n’y arrive plus. Merde alors. Pour elle, il est certain qu’il faudrait qu’elle fasse davantage de sport et qu’elle prenne soin de son alimentation sinon elle risque d’avoir de sérieux problèmes de santé.


Bientôt les miss me rattrapent enfin. Du coup, croyant à une pause elles s’arrêtent aussi. Merde alors ! Mais je comprends que toutes en ont besoin. Il faut encore bien cinq minutes avant que nous rejoignent ma pauvre frangine, rouge écarlate, en sueur, grimaçante de souffrance. Elle se laisse littéralement tomber au sol et je me doute qu’elle n’est pas loin du malaise.



Mais c’est le geste de Clarisse qui me surprend le plus. Celle-ci vient alors s’assoir à côté de Mallaury et tout en dégainant sa fameuse bouteille de vierge, elle la lui tend.


– A mon avis tu fais de l’hypoglycémie. Bois un coup, c’est sucré, tu verras tu vas bientôt mieux te sentir.



Même si j’ai un peu peur de ce contient cette gourde pas comme les autres, je décide de ne pas broncher. Ne lui a-t-on pas promis notre confiance ? Hum, hum, pourvu que nous n’ayons pas à le regretter.



Ma sœur devait avoir une sacrée soif car si Clarisse ne la lui avait pas enlevée des mains, je suis sûr qu’elle aurait pu tout boire. Mais l’instant d’après, elle fait une de ces grimaces. Cela me parait tellement rocambolesque tout ça. Est-ce que l’alcool va donner un coup de fouet ou aggraver son hypoglycémie ? Ah si seulement je pouvais consulter internet sur mon smartphone… Jadeline sort ensuite un bonbon de sa poche et le tend à la blessée de guerre. Comme celle-ci commence à reprendre un meilleur aspect, je décide que nous repartions. Je laisse partir les miss en premier puis je propose à Mallaury de la porter sur mon dos tant que le chemin est plat mais celle-ci refuse.


– Non mais tu rigoles ? Tu te crois réellement invincible ? Mais tu verras qu’avec 90 kgs sur ton dos, tu ne tiendrais pas longtemps debout !


90 kgs ? Merde, comment est-ce possible ? Pourtant certes je vois bien qu’elle a un peu d’embonpoint. Mais pour moi elle n’a jamais été grosse ! En la voyant autant galérer et maintenant que je connais son poids, la réalité est autre.


Inutile de préciser que ce trajet retour va être pour moi un calvaire. Mais pas pour la même raison que ma sœurette. C’est fou mais je suis quelqu’un qui n’aime pas perdre de temps et ne tient pas en place… Je pense être ce que les psys qualifient d’hyperactif. Alors cette marche au ralenti… ça a le don de m’agacer fortement. Mallaury doit le ressentir car elle ne cesse de m’encourager à la laisser aller à son rythme et regagner ma place en tête. Sauf qu’à la dernière montée, j’ai pris conscience comme elle avait besoin d’aide.




Quand nous traversons ce charmant village avec ses ruelles et ses calades tortueuses, nous sommes à la fois sous le charme mais aussi affamés et pour certaines, bien fatiguées. C’est pourquoi nous choisissons de nous arrêter à la terrasse d’un café-restaurant pour y manger une grosse salade composée. Je ne sais pas si c’est l’effet de notre nouvelle aventure ou si nous avions tous très faim mais en attendant, nous n’en laissons pas une miette. Tout le monde est partant pour un dessert. Puis quand je règle l’adition avec la fameuse carte bleue laissée par Cyril, j’en profite pour demander à celle qui m’encaisse, si elle connait la rue la plus étroite de France.


- Vous voulez parler de la rue des puces ?


– Bonne question. Si c’est la plus étroite, alors je suppose que c’est bien celle-ci que l’on cherche.


Tandis qu’elle commence à m’indiquer le chemin via une série de gestes, je lui montre le plan qui est sur la brochure que j’avais en ma possession. Et du coup, elle me la montre plus précisément.







Quand je rejoins les miss, elles sont ravies de cette information. Après une heure de pause repas, nous estimons avoir suffisamment récupéré pour partir gaiement à la recherche de cette fameuse petite rue. Même Clarisse se laisse prendre au jeu. Franchement, si elle est mal dans sa tête, elle n’en laisse rien voir.


- Franchement j’adore cette diversité de pierres qui ont été employées dans les constructions ! nous annonce Mallaury.


A cela je ne peux pas m’empêcher de lui répondre qu’effectivement cela n’a rien à voir avec les façades que l’on a l’habitude de retrouver en ville.


- Les maisons sont pour la plupart, en galets de granit… Reprend ma soeurette.


- Ne me dis pas non plus que tu es passionnée en géologie ! l’interroge Jadeline.


- Hi hi hi que tu es bête ! Ça, c’est noté, sur notre brochure, je l’ai lu tout à l’heure !

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2 commentaires

ceppi

-

Il y a un mois

🥰

Vana Aim

-

Il y a un mois

❤️
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