Fyctia

Paris,

Les médecins avaient convoqué les parents de Lily, au plus vite. Sa mère Elise travaillait à mi-temps depuis que leur fille était malade, elle souhaitait être présente pour Lily et pour venir la voir à l’hôpital dès que possible. Car malheureusement, elle ne pouvait plus vivre chez eux à cause du traitement.

Dans son cœur de maman, Elise pressentait que quelque chose n’allait pas; si le professeur Fourchot les sollicitaient en urgence c’est que les nouvelles n’étaient pas bonnes…

L’entrevue dura presque une heure et malgré toute la bienveillance et le tact dont il avait fait preuve en la circonstance, la nouvelle n’en restait pas moins terrible à entendre. Le professeur Fourchot prit le temps de leur faire part des possibilités qui restaient.

Il était devenu médecin pour soigner et donc sauver des vies, alors réalisé que la maladie était sur le point d'emporter une de ses patientes de surcroit si jeune, le mettait dans un état second, il ressentait un mélange de tristesse, de colère et d’impuissance.

Quand ils entendirent que la maladie progressait encore et toujours, Elise et Raphael reçurent comme un coup de poignard dans le cœur. Comment accepter l’inacceptable. Lily était encore une enfant, un enfant ne meurt pas, ce n'est pas dans l'ordre des choses. Ils prirent la difficile décision de lui annoncer eux même la mauvaise nouvelle. Lorsqu’ils rentrèrent dans la chambre de Lily, celle-ci comprit tout de suite, elle savait et sans mots dire ils s'enlacèrent tous les trois, pleurant en silence.

Lily souhaitait rentrer chez elle pour passer le peu de temps qui lui restait avec sa famille et dans sa maison. Le médecin ne s’y opposa pas, autant que Lily puisse être bien, dans la chaleur de son foyer plutôt qu’à l’hôpital, et une infirmière passerait régulièrement pour les soins. Lily quitterait l’hôpital dès le lendemain.

Elle s’inquiétait pour son frère, comment Axel ferait-il sans elle ? Elle lui demanderait de veiller sur Tigrou leur chat, elle était impatiente de le retrouver, elle aimait le sentir se blottir sur elle. C’était un matou plutôt costaud à la fourrure rousse tigrée, qui aimait patouner et ronronner tranquillement avant de s’endormir paisiblement.

Comme tous les mardis et jeudis depuis qu’elle séjournait à l’hôpital, Lily voyait une psychologue qui l’accompagnait et l'aidait à gérer la maladie. Elle la verrait donc l’après-midi même, elle pourrait lui faire part de la peur qu’elle ressentait à l’idée de mourir, et surtout celle d’abandonner sa famille.

Elise aussi demanda à consulter la psychologue, elle avait été reçue de manière ponctuelle, quand elle en avait éprouvé le besoin, mais là, compte tenu de sa détresse, il y avait urgence.

Lily décida d’aller voir Martin pour l’informer de son départ dès le lendemain.

Elle lui annonça la nouvelle brutalement, sans détour !!

Martin ne pouvait en croire ses oreilles, comment une gamine pouvait-elle lui dire qu’elle allait mourir dans les semaines à venir sans être terrorisée ?

A ses yeux, Lily faisait preuve de beaucoup plus de courage que l’ensemble des personnes qu’il avait connues. Mais, pourquoi la vie pouvait elle décider d’être si cruelle ?

Et emporter une jeune fille qui aurait dû avoir la vie devant elle. Il se sentit à la fois furieux, révolté mais impuissant face à la situation de Lily. Devant cette injustice, il avait envie de hurler sa colère !

Il devait voir les parents de Lily, il avait de l’argent, beaucoup d’argent, il existait surement un traitement ou un médecin qui pourrait sauver la jeune fille, il avait même les moyens de payer une clinique privée à l’étranger.

Il s’empressa de quitter sa chambre pour les rencontrer…