Fyctia
Chapitre 5
Je ne savais pas depuis combien de temps je tournais dans ce lit, incapable de dormir. Le silence de la maison était pesant, contrastant avec le chaos dans ma tête. Ça faisait un moment qu'Ezra m'avait laissé. Tout ce qu’il m'avait dit me reviens en tête
《 maintenant Adossé contre la porte, bras croisés, regard vissé sur moi. Je parlais :
— Tu comptes m’épier toute la nuit ? Il se fait tard, bientôt 1h. Si tu a fini de dire ce que tu avais à me dire, vas t'en.
__ Ça fait combien d’années qu’on évite cette conversation ? C'est à ton tour de me dire tu a préféré partir sans un mots plutôt que de me confronté. J'aurais pue tout t'expliquer
— Il n’y avait pas de conversation à avoir. Comme maintenant d'ailleurs. Sort.
Il rit sans joie.
— Évidemment. T’es toujours aussi douée pour fuir.
Mon cœur manqua un battement.
— Arrête de dire ça.
— Pourquoi ? Parce que c’est vrai ?
Je me levai d’un bond alors que je m'était assise sur le lit
— Putain, Ezra, qu’est-ce que tu veux entendre ? tout ça me foutue en l’air merde!
Il s’approcha, son regard brûlant ancré dans le mien.
— J’veux juste comprendre, merde.
Je serrai les poings.
— Comprendre quoi ? Que tu as ruiné tout ce que j'était ?
Le silence s’abattit entre nous. Son expression changea, passant de la colère à quelque chose d’autre.
De la douleur.
— J’ai jamais voulu te blesser.
Je ris, un rire froid et sans humour.
— Et pourtant, tu l’as fait.
Ezra soupira, passant une main dans ses cheveux.
— T’étais ma meilleure amie, Sienna. Je voulais pas que ça se termine comme ça.
— Et pourtant, c’est exactement ce qui est arrivé, répondis-je, la voix tremblante.
Il ouvrit la bouche, comme s’il allait dire quelque chose, puis se ravisa.
Un silence pesant s’installa.
Puis, un bruit attira mon attention. Le vent s’était calmé.
Sans réfléchir, je me dirigeai vers la fenêtre et écartai légèrement le rideau.
La neige tombait encore, mais la tempête s’était apaisée.
Je n’attendis pas une seconde de plus.
— C’est fini. Je me casse.
— Quoi ? Sienna, attends—
Mais je n’écoutai plus. J’attrapai mon manteau, mes affaires et traversai la maison sur la pointe des pieds.
Je refusais d’être là une seconde de plus.
Avant qu’il ne puisse m’arrêter, j’ouvris la porte et sortis dans la nuit glaciale, le laissant derrière moi.
Je marchais d’un pas rapide vers ma voiture, le froid mordant mes joues. Mon cœur battait trop fort, mes pensées s’entrechoquaient dans un chaos douloureux.
J'aurais dû partir plus tôt. J'aurais dû ne jamais répondre au téléphone quand mon frère m’avait appelée.
Mais alors que j’atteignais enfin ma voiture, une main attrapa mon poignet.
— Sienna, putain, arrête !
Sa voix était rauque, emportée par le froid. Je fermai les yeux un instant, priant pour qu’il me lâche. Mais Ezra ne lâchait jamais rien.
— Lâche-moi, Ezra.
— Non. Pas cette fois.
Je pivotai brusquement vers lui, le regard noir.
— Pas cette fois ? Tu te fous de moi ?
Il serra les mâchoires.
— T’as toujours fui. Toujours.
— Parce que tu m’as donné une raison de le faire !
Son expression se figea.
— Sienna…
— Non, Arrête. Tu veux qu’on parle encore ? Ok, parlons. Dis-moi pourquoi. Pourquoi t’as fait ça à quelqu'un que tu prétendait aimer ? Pourquoi ne pas m'avoir simplement quitté ? Pourquoi t’as tout foutu en l’air...
Ma voix s’étrangla. J’avais juré de ne plus jamais revenir sur ça.
Mais lui, il était là, avec ses yeux brûlants de regrets et ses lèvres entrouvertes comme s’il cherchait les bons mots.
— J’étais un con, lâcha-t-il enfin.
Je laissai échapper un rire amer.
— Félicitations, Sherlock, j’avais pas remarqué.
Il ferma brièvement les yeux, inspirant profondément.
— J’étais terrifier par ce que tu représentais pour moi, peur de…
— De quoi, Ezra ? D’avoir quelqu’un qui t’aime sincèrement ? Moi aussi j'avait peur ! Mais j'ai voulu t'aimer... quitte à me perdre
Le silence qui suivit me fit frissonner.
Il détourna le regard, le souffle court.
— J’ai merdé, admit-il. J’ai tout gâché..
Je secouai la tête, fatiguée.
— malheureusement.
Je me dégageai de son emprise et ouvris la portière de ma voiture.
— Sienna…
— Bonne nuit, Ezra.
Je claquai la portière et démarrai sans attendre.
Et alors que je m’éloignais, je vis son reflet dans le rétroviseur. Toujours debout, dans la neige, à me regarder partir.
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