Fyctia

Je me tiens face à Ezra, le cœur battant trop fort, la gorge serrée par un mélange de colère et d’angoisse. Il est là, planté au milieu de ma chambre comme s’il avait le droit d’y être, comme si cette discussion était inévitable.

— Parle, finis-je par dire, les bras croisés sur ma poitrine pour masquer les tremblements de mes mains.

Il prend une inspiration, passe une main dans ses cheveux avant de me fixer avec cette intensité qui me brûle la peau, semblant chercher les bons mots.

— Ce que tu crois… c’est pas si simple.

Je ris, un son cassant qui résonne entre nous.

— Oh, je t’en prie, Ezra. Éclaire-moi, alors. Explique-moi pourquoi tu as joué avec moi avant de tout foutre en l’air. Pourquoi tu m’as laissée comme si je n’avais jamais compté.

Il ferme les yeux une fraction de seconde, comme si mes mots le heurtaient. Bon.

Tant mieux.

— Je n’ai jamais voulu te blesser, souffle-t-il.

— Tu l’as quand même fait.

Je croise les bras plus fort, comme si ça pouvait contenir cette douleur qui refait surface, ce trou béant qu’il a laissé en moi.

— Tu es la sœur de mon meilleur ami, finit-il par dire, sa voix plus rauque.

Je fronce les sourcils.

— Tu crois que ça change quelque chose ?

— Ça change tout, Sienna. Pour moi, en tout cas.

Il se rapproche d’un pas. Trop près. Je refuse de reculer, même si tout en moi hurle de me mettre à l’abri.

— J’étais déjà trop attaché à toi. Trop… investi, avoue-t-il à mi-voix. Si je m’étais laissé aller, j’aurais tout perdu. Mon amitié avec Noah, l’équilibre que j’avais… Et toi… c'était le seul moyen que j'avais trouver pour arranger les choses

— " arranger les choses " !? Tu n'a rien arranger du tout ! J'aurais préféré que tu me dises que tu ne m'aimais plus. Que tu me quitte plutôt que...

Les mots se serrerent dans ma gorge, refusant de sortir. Je ne suis pas passer à autre chose. Je n'y arrive toujours pas.

__ j'ai eu peur Sienna.

Je le fixe sans rien dire. Peur? Il croit que j'en ais quelques chose à foutre de cette excuse bidon ?

__ ton frère... comptait énormément pour moi. Et on commençais à s'éloigner à cause de cette histoire. Il me détestait même je dirais. J'avais oser touché à sa sœur. Et... j'étais perturbé par l'ampleur de mes sentiments pour toi je... je devais arranger les choses, je devais t'éloigner. Je devais te faire me détester... comme ça j'aurais arrêté de t'aimer.

__ j'espère que tu y est arrivé, par ce que tu a réussi ton cou Ezra. Je te déteste à un point que tu n'imagine même pas. Tu a jouer avec mes sentiments. Tu connaissais mes moindres failles et tu t'en ais servi pour me brisé un peut plus. Est ce que tu sais que je m'en suis voulu pendant longtemps ? Je me disais que j'avais fait quelques chose de mal... tu t'en rend compte !? Alors que le problème vient de toi putain !

Mais je sais que c’est faux. J'ais essayer de le détester. vraiment. Mais mon cœur en avait décidé autrement. Je lui en veux de s'être ainsi imprégné en moi.

__ un foutue Pari. Je n'était qu'un foutue pari à tes yeux ! C'était ça ta brillante idée ?

— je t'aimais sienna, murmura-t-il.

Mon souffle se bloque.

Ses mots me percutent de plein fouet. Je détourne les yeux, j'avais le cœur en vrac.

— j'ai du mal à le croire. Je me demande comment ça se fait que mon frère soit resté pote avec toi après ce que tu m'a fait

Il baisse la tête, ses mâchoires se contractent.

— j'avais peur de ce que je ressentais

Mon cœur se serre, et je déteste cette fissure en moi, cette faiblesse qui me pousse à vouloir comprendre.

— J’avais peur de foutre en l’air tout ce qui comptait pour moi, continue-t-il. J’avais peur de te perdre. Et pourtant, c’est exactement ce qui s’est passé.

Un silence s’installe, pesant, chargé de tout ce qu’on n’a jamais osé se dire. Il lève enfin les yeux vers moi, et cette fois, il n’y a plus de masque. Juste lui, vulnérable, sincère.

— Je t’ai toujours voulue, Sienna. Mais j’ai fait le pire choix possible.

Sa confession me désarme. Je voudrais le repousser, lui hurler qu’il est trop tard, que ses regrets ne changent rien.

Mais mon cœur, lui, ne sait pas quoi faire de cette vérité.