Fyctia
Chapitre 1
Je savait que c’était une putain de mauvaise idée à la seconde où je m'était garée devant la maison.
J'aurait dû dire non. J'aurait dû raccrocher quand mon frère m'avait demandé ce service débile. Mais non, j'avait ouverte ma grande bouche et maintenant, j'était coincée ici, un carton à la main, devant la maison chaleureusement décorée d’une famille qui n’était pas la mienne.
J'aurais due rester à la fête de maya.
Les lumières dorées brillaient derrière les fenêtres givrées, et des rires filtraient jusqu’à moi. Ça sentait sûrement le vin chaud, les biscuits à la cannelle et cette ambiance mielleuse que je ne supportait pas. Je prise une inspiration, me donnant mentalement trois minutes avant de foutre le camp.
J'appuie sur la sonnette.
Un brouhaha s’éleva à l’intérieur, suivi d’un bruit de pas pressés. La porte s’ouvrit brusquement, laissant apparaître une femme d’une cinquantaine d’années avec un sourire radieux et un tablier couvert de farine.
— Oh, tu dois être Sienna !
Merde.
Elle connaissait mon prénom.
Avant que je ne puisse réagir, la femme m'attrapa par le bras et me tira à l’intérieur avec une force surprenante.
— Entre, entre, il fait bien trop froid dehors !
— Euh, non, je—
Trop tard. La porte se referma derrière moi. Je. Clignais des yeux, aveuglée par l’ambiance trop chaude, trop bruyante, trop festive à mon goût. Des guirlandes rouges et vertes pendaient un peu partout, une cheminée crépitait joyeusement et au centre du salon, un énorme sapin brillait de mille feux.
J'allait mourir.
— Ezra ! appela la femme en direction du fond du salon. Ton amie est là !
Son quoi ?
Un mouvement attira mon attention. Et là, adossé nonchalamment au cadre de la porte, un verre à la main, Ezra me regardait avec cet air insupportable. Un mélange de surprise amusée et d’arrogance.
— Putain, lâcha-t-il dans un souffle, un sourire en coin. Sienna Walker, chez moi, en période de Noël. Je savais que j’avais été sage cette année.
Je serrais les mâchoires, regrettant déjà chaque choix de vie qui m'avait menée ici.
— Ne te fais pas d’illusions, dit-je en levant le carton. Je ne suis que la putain de factrice.
Ezra s’approcha, son regard me détaillant avec cette foutue intensité qui n’avait pas changé. Trop sûr de lui. Trop beau pour son propre bien.
— T’es pas prête de repartir tout de suite, factrice.
J'allait vraiment tuer mon frère. J'ai vraiment envie de lui foutre mon poing dans la geule.
Je fit un pas en arrière, mais déjà, la femme qui semblait être la mère d’Ezra vue leurs ressemblence récupérait le carton de mes mains avec un sourire éclatant.
— Merci ma chérie, tu tombes à pic, on allait passer à table !
"On allait passer à table."
Non. Non non non.
J'allait juste poser ce fichu colis et me barrer. C’était le plan. Mais entre Ezra, qui me regardait avec son air moqueur, et sa mère qui me poussait gentiment vers la salle à manger, je comprit que j'était foutue.
— Je ne peux pas rester, tentait-je , la voix un peu trop tendue.
— Bien sûr que si, voyons ! La tempête arrive, tu ne vas pas repartir tout de suite, me coupa la mère d’Ezra.
Une tempête. Génial.
Je tourne la tête vers la fenêtre et mon estomac se noua. La neige tombait, recouvrant déjà les voitures d’une épaisse couche blanche. Si je ne partait pas maintenant, je risquait vraiment de rester coincée ici.
Ezra s’approcha de moi avec un sourire que je détestait aux lèvres
— Allez, Sienna. Qu’est-ce que t’as à perdre ?
Ma patience. Mon calme. Mon envie de ne pas te frapper.
J'hésitais. Je pouvait faire demi-tour, affronter le froid glacial et tenter de sortir de cette ville avant que les routes ne deviennent impraticables au risque de rester bloqué dans une tempête.
Ou je pouvait… rester. Juste une heure. Manger en vitesse par ce que j'ai quand même faim, éviter Ezra, et repartir dès que possible.
Je soupire.
— Une heure. Une seule, lâchais je en le fusillant du regard.
— super, murmura-t-il en coin, amusé. Je vais même être sage pour la peine.
Tu parles.
Le dîner était une torture.
Je m’était retrouvée coincée entre la tante excentrique et le cousin un peu trop curieux du fabuleux nom de noah. La table était remplie de plats en sauce, de rires et de conversations qui me donnaient envie de m’enfoncer sous la table.
Et Ezra… Ce connard de premier ordre n’aidait en rien.
— Alors, Sienna, comment vous vous connaissez, toi et mon neveu ? demanda la tante en coupant sa viande avec entrain.
Ezra haussa un sourcil, attendant ma réponse. Un sourire au bord des lèvres.
Je croise les bras.
— On était au lycée ensemble.
— Et elle me détestait, ajouta-t-il avec un clin d’œil.
La tante gloussa.
— Oh, mais pourquoi ? Tu es un amour, mon chéri !
Je manquait de m’étouffer avec mon vin. Un amour ? Lui ?
— Tu veux la version officielle ou la vraie version ? répliquais-je en plantant ma fourchette dans mes légumes.
Il étira son sourire, et je sut tout de suite qu’il allait jouer avec mes nerfs.
— Oh, moi je veux tout savoir, dit la tante, les yeux brillants.
— On se supportait pas, résumait je avant de prendre une gorgée de vin.
L'histoire est beaucoup trop longue pour leur expliquer. Elle risquerait de le renié. Je suis venue livrer un carton, pas brisé des famille.
— Elle ne me supportait pas, rectifia Ezra. Moi, je trouvais que c’était une plaie adorable.
Je le fusillère du regard.
— Une plaie, hein ?
Il haussa les épaules.
— Adorable, j’ai dit.
J'aurait dû partir dès que j'avais vu son foutu sourire en ouvrant la porte.
Et le pire dans tout ça ?
Je ne pouvait pas ignorer l’évidence : Ezra adorait toujours me faire chier.
Et j'adorait répondre.
12 commentaires
Angel Guyot
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Il y a 18 jours
mikumiso
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Il y a 18 jours
Vana Aim
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Il y a 19 jours
Juxbook
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Il y a 19 jours
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mikumiso
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loup pourpre
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Alice Rueff
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mikumiso
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