Fyctia
Chapitre 9 - Mieux à faire...
Zoé se sentait trembler de tout son corps quand elle arriva face à l’adresse notée sur le post-it. Petite maison, presque un bungalow, entouré de gazon bien taillé un garage à droite, et une petite maison de plein pied qui faisait à peine 2 fois la taille du garage.
Zoé s’avança sous le perron ne pouvant s’empêcher de penser aux maisons des SIMS auxquels elle perdait des heures à jouer.
Les fenêtres étaient grandes ouvertes et les rideaux se gonflaient sous l’air chaud de l’été. Il était donc bien là.
Elle allait enfin le rencontrer.
Plus que quelques pas, elle ne pouvait plus reculer, plus maintenant. Son cœur battait si fort qu’elle en avait mal à la poitrine. Sa gorge était si serrée qu’elle ne savait pas si elle serait capable de dire le moindre mot.
Dans un effort, elle tendit sa main tremblante jusqu’à la sonnette.
- Entrez, tonna une voix qui sortit par les fenêtres ouvertes.
Sa voix. Les milliers de kilomètres l’avaient à peine transformée. L’entendre en vrai fini de pétrifier Zoé qui malgré les appels à entrer ne bougea pas du perron.
Comme il ne semblait pas décidé à venir, elle sonna à nouveau.
De nouveau cette voix impérieuse qui lui ordonna d’entrer plus sèchement.
Elle ne bougea pas. Elle ne pouvait plus bouger.
Le son d’une chaise qui racle sur le sol. Alors que Tom jure.
Elle distingua tout d’abord sa silhouette filiforme à travers le verre poli de la porte d’entrée.
D’un geste brutal et mal assuré, il ouvrit la porte sur lui.
Une seconde, elle pensa s'être trompée de maison. Elle eut envie de s'excuser et de faire demi-tour.
- Zoé...
C'était trop tard, c'était bien lui et pourtant...
Son visage avait quelque chose de familier.
Zoé avait rêvé de cette rencontre des centaines de fois. Mais pas une seule, elle s'était imaginé ne pas réussir à le reconnaître.
- Comment tu as eu mon adresse ?
Cette voix, elle s'accrocha à sa voix pour oser le dévisager de nouveau.
En short et t-shirt ses jambes semblent très fines et à peine capable de le porter. Il se soutenait d'ailleurs sur la porte qu'il tenait de ses deux mains bien que la gauche semblait inutile agitée de petits mouvements incontrôlés.
Quand elle releva les yeux vers son visage, il se détourna, mais trop tard. Elle avait découvre le côté gauche de son visage. La chaire rouge, les cicatrices.
Son arcade avait été coupée jusqu’à sa pommette. La paupière visiblement recousu restait tombante et masquait son œil à demi clos. Les cicatrices quadrillaient sa joue jusqu’à la base de son nez dont un petit morceau de la narine avait été arraché. Un morceau de sa lèvre supérieure coupée laissant deviner ses dents dans un rictus figé.
En serrant la porte pour garder son équilibre, il fit un pas pour se décaler totalement de profil, et lui masquer son visage déchiqueté.
Il lui présente son côté droit, son œil rieur, ses pommettes parsemées de tache de rousseur, cette bouche que Zoé avait rêvé si longtemps de pouvoir embrasser. Pourtant, le charme est rompu. Elle l’a vu, elle l’a vu dans son entièreté. En face-à-face, il n'a pas pu se cacher aussi parfaitement que par écran interposé.
Il parle, mais elle ne l'entend plus, figée par la torpeur.
Il avance vers elle, tangue, une démarche du mec bourré incapable de tenir droit. Elle recule d'un pas, hors de sa portée.
Le temps s'arrête.
Tout s’effondre.
Zoé se détourne et vomit dans la pelouse parfaite.
2 commentaires
SBel
-
Il y a un an
Jeanne Carré
-
Il y a un an