Fyctia

Après mon séjour à l'hôpital j'avais dû emménager comme convenu avec Johan. Cette idée me rendait malade parce que je craignais sans arrêt qu'il ne mette ces règles à exécution et que je sois obligée de lui obéir. Revoir Matthew m'avait bouleversé, je ne cessais d'être envahit par les souvenirs de notre vie ensemble, je ne cessais de penser à lui et à tout ce que nous avions vécue ensemble. Johan m'avait laissé tranquille pendant quelques jours, sans doute grâce à mes problèmes de santé, mais depuis la veille il semblait plus froid que jamais avec moi. J'avais peur de lui ne pouvant m'empêcher de voir à travers lui, le bourreau de mon enfance.

Être à l'université m'avait permis de l'éviter et de pouvoir respirer à nouveau, je n'avais pas pu voir Nora et Sloan et je savais qu'ils se faisaient beaucoup de soucis pour moi. J'avais tellement besoin de me confier sur ce qui se passait et mon meilleur ami était le seul avec qui je pouvais parler de tout ça librement. J'avais donc fait un crochet par son appartement avant de rentrer.

J'entrais sans frapper comme à mon habitude, ici c'était comme mon refuge, j'allais et venait à ma guise. J'avançais dans l'appartement à la recherche de Sloan alors que je finissais par le trouver endormi sur son lit. Un sourire au coin des lèvres, je m'approchais et je glissais une de mes mains dans ses cheveux.

_ Bébé, réveille toi, c'est moi.

_ Hum..

Le jeune homme tourna vers moi avant de s'étirer les traits tirés par la fatigue, il vint poser sa tête sur mes jambes et il me sourit.

_ Je me suis fait du soucis où étais tu passé ?

_ Et bien j'ai fais un séjour à l'hôpital, j'ai du resté couché le temps de reprendre des forces. Puis il faut que je te dise que j'ai emménage chez Johan..

_ Quoi ? Mais pourquoi ? Qu'est ce qui c'est passé Elbeth ?

Mon cœur se serra en repensant à ces derniers jours à tout ce qui était arrivé sans que je ne puisse rien contrôler. Je lui expliquais ma discussion avec Johan, son chantage et son comportement diabolique avant de parler de Matthew. Une nouvelle fois, je craquais mais cette fois ci dans les bras de Sloan, il me serra très fort contre lui, caressant mes cheveux.

_ Je peux pas croire que ce connard est osé faire ça. Putain, tout est ma faute si je ne t'avais pas dit de l'épouser..

_ Ne dit..pas ça.. Je me suis mise toute seule dans cette galère.

Je prenais un mouchoir sur la table de nuit et je tentais de me reprendre, je ne voulais plus être faible. J'en avais assez que les hommes me manipulent sans arrêt. Je voulais avoir le dessus, je voulais faire comprendre aux frères Cartwright que je n'étais pas leur jouet, qu'ils ne pouvaient pas décidé pour moi.

_ Mon cœur, il faut que tu te ressaisisses, je sais combien tu peux être manipulatrice et prête à tout pour te sortir de situation difficile. Rappelle toi, tout ce que tu as dû vivre, rappelle toi d'où tu viens et le chemin que tu as parcouru. Je sais que tu es forte.

_ Alors qu'est ce que je dois faire ? Est-ce qu'il faut vraiment que je redevienne cette autre personne, celle qui vivait dans la rue et qui se battait pour survivre ?

_ Beth, tu dois leur montrer qui tu es vraiment.. Même si pour ça, tu dois assumer qui tu es et d'où tu viens.

_ Tu as raison, c'est fini les larmes, même si je dois devenir une garce je ne les laisserais plus m'atteindre.

Sloan hocha la tête et nous avons échangé un regard complice, avant que je ne finisse par m'allonger à ces côtés et que je trouve enfin le sommeil perdu depuis des jours.

Lorsque je me suis réveillée, j'avais dix appels en absence et cinq messages de Johan me demandant où j'étais, ce que je faisais. Je fis un bon en voyant à travers la fenêtre que la nuit était tombée, il allait me passer un savon. J'embrassais la joue de Sloan et je quittais rapidement son appartement appelant un taxi. Johan me passait toujours de l'argent maintenant qu'il voulait que je ne sois jamais loin de lui.

Une fois à son immeuble c'est d'un pas déterminé que je m'apprêtais à rentrer pour le rejoindre. J'en avais assez de vivre constamment dans l'angoisse et dans la peur. Je méritais tellement mieux, je méritais d'être heureuse en dépit de tout ce qui pouvait m'arriver. Je franchissais le seuil de la maison et Johan ne tarda pas à me tomber dessus. En ce qui me concernait je retirais ma veste en lui souriant.

_ Tu peux me dire où tu étais ?

_ Non.

_ Non ?

_ Non, je ne peux pas. Dans ton contrat vois-tu, tu parlais de ne pas flirter, de répondre à tous tes désirs ainsi que vivre avec toi et il n'a jamais été question que je te dise où je vais et avec qui je le fais.

Johan sembla déstabilisé par ma réponse, il ne s'attendait sûrement pas à ce que je fasse preuve d'autant d'assurance. Je me sentais tellement vivante à cet instant, je me fichais bien de ce qu'il pouvait dire j'avais l'intention de jouer moi aussi.

_ Qu'on soit bien d'accord Johan, à partir de maintenant les choses vont changé, je me plierais à tes exigences mais je ne deviendrais pas ton objet. Plus tu chercheras à me contrôler et plus je t'en ferais voir de toutes les couleurs. Est-ce que j'ai été assez claire ?

C'est à cet instant que notre relation à vacillé vers quelques chose de plus malsain, de plus instable et de plus animal. Il y a eu soudain cette flamme dans ces yeux lorsqu'il a posé son regard sur moi. J'ai eu la sensation que jamais personne n'avait encore osé le défier, que personne n'avait eut le cran d'aller contre ces règles et j'adorais ce sentiment de puissance en moi.

Il fit des pas dans ma direction, ils étaient lent et régulier, je me pinçais alors les lèvres nerveusement, mais à la fois excité par ce nouvel élan de confiance en moi.

_ Alors comme ça Madame Cartwright, vous avez décidé que alliez avoir le dessus sur moi.

_ Sachez Monsieur Cartwright que je ne cherche pas à prendre le dessus, je préfère jouer sur un pied d'égalité.

Je ne manquais pas de voir un sourire se dessiner au coin de ses lèvres et alors qu'il arrivait près de moi, je ne reculais plus faisant face. Je pouvais deviner qu'à cet instant j'avais le même éclat dans le regard, je lâchais prise et je me laissais porter comme me l'avait conseiller Sloan.

_ Tu sais que tu me dois une nuit de noce et que je la veux maintenant. Puis comme tu le sais tu ne peux pas me le refuser.

Je levais alors mon visage vers le sien et je le regardais dans les yeux.

_ Qui a dit que j'étais contre cette idée.

Ses lèvres s'approchèrent des miennes et je compris que nous y étions, le moment que j'avais tant redouté, Johan avait raison je ne pouvais pas lui refuser mais est-ce que j'en avais vraiment envie ?