Fyctia

Dans le taxi l'ambiance avait été très pesante pour tous les deux, je n'avais aucune envie de lui parler alors qu'une multitude de choses me passaient par la tête. J'avais accepté toutes ses conditions même les plus difficiles sans doute parce que j'avais la sensation que j'étais bonne qu'à cela, être l'objet sexuel des hommes, ne jamais avoir à donner mon avis.

Je ferme les yeux quelques instants et je m'y revois encore. Allongée dans mon lit de jeune adolescente. Je dois avoir une douzaine d'année, il entre dans ma chambre et s'allonge à côté de moi. J'ai peur, je n'ose pas parlé malgré l'envie de crier qui s'empare de moi. Il glisse sa main le long de ma hanche puis entre mes cuisses et je gémis parce que je suis terrifiée.

_ Si tu l'ouvres, c'est ta mère qui en subira les conséquences gamine.

Le nouveau mec de ma mère m'a touché cette nuit là, puis il est revenu chaque nuit et plus je grandissais et plus il en voulait, me demandant de lui procurer du plaisir comme il disait..

J'ouvre les yeux alors que la nausée me prend au tripes rien que d'être encore brisée par ses souvenirs douloureux et terrifiant. Le taxi s'arrête et Johan descend le premier avant de me tendre la main pour m'aider à sortir. Je ne lui jette même pas un regard. Comment ai-je pu ressentir du plaisir à être contre lui cet après-midi même.

Sa main qui prend la mienne et j'ai l'impression d'être un robot, je ne fais que marcher sans but précis complètement à sa merci. Je suis dévastée, comment suis je tombée aussi bas ? Est-ce ma punition pour avoir voulu me jouer de lui ? Est-ce que je suis condamnée à vivre comme ça ?

Je sens la main de Johan me serrer fortement et je gémis silencieusement à cause de la douleur, je n'ai même pas réalisé que son père est face à moi. Il porte un costume sombre, il fait bien un mètre quatre-vingt et il est en train de me tendre la main pour me saluer.

_ Bonsoir Monsieur Cartwright. Ravie de faire votre connaissance.

Il me jauge sans retenue, il essaye sans doute de se faire une opinion sur moi. Je ne le quitte pas du regard alors que j'ai toujours méprisé les hommes comme lui. Ils ont tout ce qu'il désire, les femmes, l'argent et des gens à leur service. Ils se croient au-dessus des autres. Finalement, il relâche ma main et dans un grognement fini par prendre la parole.

_ En ce qui me concerne, je suis loin de l'être Mademoiselle.

_ Papa, Elbeth est ma femme c'est comme ça.

Johan était le deuxième enfant de la famille, il avait tendance à toujours faire ce qu'il voulait, il rendait fou aussi bien son aîné et que son père. Constamment, à aller à l'encontre des règles. Il pensait que l'argent ne menait à rien d'autre qu'à avoir des personnes fausses autour de lui. Il était toujours à boire au point d'être saoul, toujours à ramener une fille par soir. Son père avait donc du mal à croire qu'il est pu sincèrement se marier.

_ Johan, je suis sûr que c'est encore une de tes idées pour me rendre fou, tu t'es trouvé une pauvre fille et elle a accepté de jouer le jeu.

_ Non mais je ne vous permets pas.

_ Arrêtez votre petit jeu, Mademoiselle ça ne marche pas avec moi.

_ Mais quel jeu, de quoi vous parlez, votre fils et moi nous nous aimons.

Il avait fallu que j'aille chercher loin la sincérité de ces mots parce qu'en vérité, il en était tout autre, j'aurais voulu tuer Johan, l'étrangler. De plus, je ne supportais plus de me faire insulter de la sorte puis Johan ne semblait pas décidé à prendre ma défense.

_ Vous n'êtes qu'une paumée qu'il a dû ramasser dans un coin, je connais mon fils et à part pour votre physique il ne se serait jamais intéressé à vous. J'ai limite de la peine pour vous, mademoiselle.

Johan restait dubitatif, il ne s'était sans doute pas attendu à autant de violence venant de son père, ou à ce qu'il n'y croit pas une seule seconde.

_ PAPA ARRÊTE !

Une voix s'élève de nulle part, je me tourne surprise et fais face à Matthew le visage fermé.