Fyctia
chapitre un, fin.
Devant la porte de son domicile, l'angoisse s'empare de moi tandis que je n'ai qu'une envie faire marche arrière et prendre la fuite. C'était comme si je pouvais déjà sentir son regard accusateur sur moi, la manière dont il penserait tout de suite que je ne voulais qu'une seule chose son argent. Au fond, que pourrai-je lui dire, c'était la vérité même si je me sentais capable d'apprendre à le connaître. Johan n'était peut-être pas comme on me l'avait si souvent décrit, j'étais moi-même loin de correspondre à l'image que je donnais aux gens, peut être qu'avec Johan ça serait la même chose ? Je devais me faire une raison, j'essayais juste de me rassurer sur la situation, tandis que je m'apprêtais à frapper, la porte s'ouvre.
- Toi !
Son regard me transperce tant il est agressif, Johan se tient droit devant moi et me fixe avec colère, tout chez lui m'apprend que je vais sans doute passer un mauvais moment. Je le regarde fixement et fini par sourire.
- Bonjour Johan.- Tu es sérieuse là avec ta politesse, bon sang qu'est-ce que tu as fait ?
Je le dévisage tandis que je suis face à un homme qui semble avoir tout oublié de la soirée que nous avions passé à Las Vegas une semaine plus tôt. Mon regard se porte sur ce papier qu'il a dans la main et je réalise alors que je ne suis pas la seule à avoir reçu les papiers officialisant la situation. Il venait d'apprendre que j'étais sa femme et ça ne semblait pas le réjouir.
- Dis moi que c'est une mauvaise blague, Elbeth. On peut pas être marié c'est pas possible.
- Tu as lu le papier, c'est tout ce qu'il y a de plus réel et je tiens à préciser que tu étais tout ce qu'il a de plus consentant donc on a fait ça ensemble, nuance.
- Joue pas avec les mots, ce mariage devrait pas être valide, j'étais complètement bourré, je savais même pas ce que je faisais. Puis c'est pas censé être faux les mariages à Las Vegas ?
Une part de moi se sentait vraiment coupable de lui faire ça, parce que j'étais absolument consciente de ce que je faisais ce soir là, parce que j'avais besoin de l'université c'était ma porte de secours vers un avenir meilleur avec tout ce que j'avais dû endurer. Voilà que j'étais entrain de m'imposer dans sa vie alors qu'on se connaissait à peine.
- On est marié qu'on le veuille ou non, je sais que tu t'attendais pas à ça, mais maintenant on va devoir faire avec et réfléchir à ce qu'on va faire.- Je suis d'accord sur ce coup-là, on doit réfléchir et vite. Tu dois déjà porter le nom de Cartwright, mon père est déjà au courant et ça c'est un problème.- Je sais que je ne devrais pas te demander ça, mais je pense que l'on devrait rester marié, c'est le plus simple pour tous les deux. Je peux jouer le jeu vis-à-vis de ton père et de ta famille en disant que c'était un mariage d'amour.
Je vois qu'il me regarde longuement comme s'il avait mal comprit, lui qui tentait par tous les moyens d'annuler ce mariage, se voyait proposer de le continuer. Même de le rendre véridique aux yeux des gens et de faire semblant. Je me rendais compte que j'étais en train de proposer à un séducteur né de jouer les hommes mariés. Il fit un pas vers moi, le regard soudain suspicieux et lança la phrase à laquelle je m'étais attendue.
- J'espère vraiment que ce n'est pas un piège pour essayer de gagner de l'argent, Elbeth.
Je me sens soudain très mal à l'aise face à la situation et je me demandais si je ne devais pas lui cacher cette partie, seulement j'ai vraiment besoin de payer mon année si je veux continuer d'étudier. Je croise alors mes bras contre ma poitrine comme un geste défensif.
- Et bien, disons que je ne dirais jamais rien à propos du mariage, à propos de la réelle relation qui nous lie si tu acceptes de payer mes études à Harvard.
Son regard s'assombrit et je peux deviner à quel point il fulmine de découvrir la vérité sur ce qui est en train de lui arriver. En même temps, je sais qu'il n'a pas le choix.
- Je crois que tu ne te rends pas bien compte de l'univers dans lequel tu arrives.
Oh si, je le connaissais pour avoir été en couple pendant deux ans avec son frère aîné. Son monde ne m'accepterait sans doute jamais, je savais que son père lui demanderait ce qui lui avait pris d'épouser une femme qui ne venait de nulle part. Une fille sans un sous, sans une once de bienséance. Avec le patriarche tout devait toujours être très formelle, alors Matthew avait choisi de faire de moi un secret. Je n'avais jamais supporté le fait qu'il me cache même à ses proches, personne n'avait jamais su que nous avions été un couple heureux et très fusionnelle. J'avais découvert alors dans les bras de son aîné, que les classes sociales pouvaient se mélanger à condition de prendre le temps de se connaître.
Les choses ne seraient pas faciles à gérer pour moi parce qu'il était évident que tôt ou tard j'allais devoir faire face au passé, il devrait me présenter à ses frères et sœurs et alors je verrais Matthew. J'en voulais vraiment à Sloan d'avoir choisi Johan alors qu'il savait combien ma relation avec son frère m'avait détruite. Dans un sens, j'ignorais encore s'ils se ressemblaient au niveau du caractère, mais en tout cas physiquement ils étaient très différent. Johan était grand et élancé, il avait les cheveux bruns, des petites mèches plus longues que les autres tombaient sur son front, légèrement frisé ce qui le rendait charmant. Il avait les yeux noisette, des sourcils épais qui rendait son regard plus profond. Son nez donnait la sensation de glisser vers ses lèvres, lèvres qui lui faisait une petite bouche. Mon regard s'appuya longtemps sur ses lèvres ce qu'il remarqua.
- Dois-je comprendre que tu es amoureuse de moi ?
- Quoi ? Non, non pas du tout.
- Je ne sais pas tu me regardes avec de grand yeux puis tu fixes ma bouche alors j'en déduis que tu voulais te marier avec moi aussi parce que je te plais.
- Te fais pas de film, Johan. C'est uniquement parce que tu es riche.
Au moment où les mots quittèrent mes lèvres je réalisais l'erreur que j'avais faite en lui disant ça. J'avais voulu le blesser parce que je ne voulais pas qu'il pense qu'il pouvait m'attirer, pour me protéger mais j'avais fait que le rendre à nouveau en colère. Je baissais la tête alors honteuse, alors qu'il me claquait la porte au nez.
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Samantha Beltrami
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Oderu C
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Ladykelly
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