Fyctia
Chapitre 2.5 : Il
— Tu es une emmerdeuse de première, une hystérique qui ne respecte rien et une grosse tarée qui devrait se faire interner dans un hôpital psychiatrique pour folie dangereuse.
Fier de ma tirade, je me relaxe et l'observe réfléchir à sa réponse. Elle me prend tellement au sérieux que s'en serait presque... Euh non... Elle claque des doigts et tout sourire me répond.
— Tout est vrai, mais je préciserais tout de même que je ne me comporte ainsi qu'avec ceux qui le méritent, sinon je suis un ange.
— Quoi ? Si tu es un ange, je suis dieu, m'amusé-je, en lui offrant mon sourire le plus divin.
— Dieu, rien que ça... quelle modestie, glousse-t-elle.
— Oh, mais ce n'est que la vérité !
La seconde bouteille se vide à vue d'œil, mais elle ne perd rien de son énergie. C'est une fille vraiment bizarre, car après notre conversation des plus débiles, nous sommes partis sur un débat plus qu'animer sur les fêtes religieuses et notamment chrétiennes. Je la provoque, joue avec elle et à chaque argument qu'elle présente et qui défend la beauté et la magie de Noël, j'oppose un contre-argument. La chandeleur et l'épiphanie subissent le même sort. Elle part au quart de tour systématiquement, même si j'obtiens toujours le dernier mot.
En même temps, mon intelligence dépasse de loin la sienne et ce n'est encore une fois seulement la pure vérité. Je n'ai tout de même pas l'habitude de parler autant en compagnie d'une femme. En général, je les baise et puis c'est tout, nous n'approfondissons pas. Je ne veux connaître que leur corps, pas m'encombrer de leur caractère et elles ne s'en sont jamais plaintes. Finalement, cette soirée ne se trouve plus aussi pourrie que je le pensais. Bien que j'aurais préféré la passer avec une vraie bombe.
La tarée n'est pas moche, mais elle n'est pas belle non plus. Elle est banale d'apparence sauf quand elle ouvre la bouche où elle devient vulgaire parfois, profonde d'autre fois.
Après une durée interminable, elle sombre enfin ! Oui, elle a fini par craquer et j'ai gagné, sans surprise. Elle ne peut pas rivaliser avec moi, même si elle s'est bien battue.
— T'es fier de toi ? me demande Alex sur un ton plus qu'accusateur.
Je me relève et passe mon bras autour de ses épaules, un sourire emplit de gloire.
— Oui, je l'ai remise à sa place !
— Génial, et on en fait quoi maintenant ? m'interroge-t-il, en pointant le poulpe à moitié mort écrasé sur la table carrée.
— Ba, tu la fous sur le canap' à l'arrière, lancé-je, comme s'il s'agit de l'évidence même.
— Pourquoi je récupère toujours tes merdes...
— Parce que tu es mon meilleur pote.
Et c'est vrai, dans n'importe quelle situation, il sera toujours là pour me sauver la mise. Alex est comme un frère et si je peux compter sur lui, lui aussi. Bien que ce soit plus souvent l'inverse.
— Je suis surtout un putain d'idiot...
— Aussi ! rié-je, en lui donnant une petite tape amicale sur l'épaule.
— Aide-moi au moins à la porter, soupire-t-il.
— Tu rêves, toi, elle est beaucoup trop grosse !
Elle a trop de hanche et un gros cul. En plus sa poitrine n'est même pas si grosse. Elle est disproportionnée quoi. Je la regarde à nouveau, et merde, elle a une putain de poitrine. Je l'imagine avec un décolleté avant de virer cette image de mon esprit. Mais qu'est-ce qu'il m'arrive ? Les thons ce n'est vraiment pas mon truc, je préfère le caviar.
— Mec, elle est normale. C'est juste qu'à force de te taper des mannequins, tu as oublié qu'il existe aussi des femmes avec plus de formes.
— Ouais, ba c'est pas bandant.
— Je te demande pas de bander, juste de m'aider, s'impatiente-t-il.
— Très bien, concédé-je.
Je peux lui accorder, c'est mon pote. Je ne suis pas égoïste, je suis généreux. Ce sera un pré-cadeau. J'attrape les épaules de la folle furieuse et lui ses jambes et nous la transportons à l'arrière-boutique. Heureusement que personne ne nous voit car la scène pourrait porter à confusion. Sa robe, un peu trop remontée, dévoile un peu trop ses cuisses pour que la scène ne paraisse pas louche. Elle n'est finalement pas si lourde, j'ai peut-être un peu exagéré, mais même si c'est le cas, jamais je ne l'avouerai ouvertement.
— Sur ce j'y vais, j'ai un planning chargé pour demain, l'informé-je, en me débarrassant du paquet sur le canapé au cuir effrité.
Une tonne de travail m'attend et il ne me reste plus que quelques heures pour décuver. Je n'ose même pas regarder mon reflet dans un miroir. Je dois faire encore plus peur qu'à mon arrivé. Une éternité que je n'avais pas bu autant.
— Ok, à plus et n'oublie pas de laisser son portable, s'il te plaît. Je n'ai pas envie d'avoir droit à une autre crise quand elle se réveillera.
— T'inquiète. Tu sais que tu peux compter sur moi, lancé-je d'un clin d'œil.
Il me regarde d'un air dubitatif et je m'éclipse. Il a raison de se méfier, la magie de Noël a ses limites. Oui, Alex est mon pote, oui, j'ai peut-être un peu abusé alors je l'ai aidé à porter l'autre dingue, mais c'est sa faute à l'origine. Il n'avait qu'à appeler les flics quand je lui ai demandé et elle ne m'a pas mis hors-jeu. Donc non, je n'allais pas lui rendre son portable ou l'objet responsable de cette série de mésaventures.
Elle peut toujours courir et lui aussi.
9 commentaires
Lily Riding
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Il y a 4 ans
AngieWings97
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Il y a 4 ans
Cléoda Iseth
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Il y a 4 ans
Princilia Daci
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Cléoda Iseth
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Il y a 4 ans
Amandine_grn
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Il y a 4 ans
Cléoda Iseth
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Il y a 4 ans