Ceya Hitmarker 2. Travailler avec le diable

2. Travailler avec le diable

Évidemment quand mon réveil sonne, je ne rêve que d’une chose : que le temps s’arrête pour que je puisse dormir encore. Je finis par me lever et me dirige vers la cuisine où je vois une petite note et une clé à côté d’un plat de pancake.


Bon courage pour ton premier jour de travail ! Edwin.


Ça y est, je commence à stresser. Je m'étais ruinée pour faire mes études de communication et trouver un job après n'a pas été des plus faciles. J'ai enchaîné les boulots d'un mois ou deux, sans jamais être prise plus longtemps. Jusqu'au jour où une grande entreprise de Chicago a retenu ma candidature pour un essai.


Cette fois, j'en suis sûre, c'est la bonne !


Toutes ces années à travailler comme une acharnée vont enfin payer. Je vais avoir le métier de mes rêves, et dès que j'aurais fini de rembourser mon prêt étudiant, je prendrai mon propre appartement.


Je prends une grande inspiration, cette journée allait déterminer tout mon futur, alors il fallait que je fasse bonne impression. J'engouffre mon petit déjeuner avant de retourner dans ma chambre. Plus déterminée que je ne l'ai jamais été, je me dirige vers ma valise et la fouille pour trouver ma chemise préférée et mon tailleur. J'accours jusqu'à la salle de bain pour finir de me préparer. Je me fais un maquillage discret et attache mes cheveux en une simple queue.


Il est désormais 7h20 et j'ai rendez-vous à 8h avec ma supérieure. Plus le temps passe, plus le stress m'envahit, d'autant plus que je dois prendre le métro pour la première fois et que j'ai terriblement peur de me perdre.


Je me dépêche d'enfiler mes converses et je mets mes escarpins dans mon sac. Je sors et ferme la porte avec la clé qu'Edwin m'a laissé avant de marcher rapidement vers la station de métro. Bien évidemment, j'arrive à l'heure de pointe, et c'est un plaisir de commencer la journée en étant entassée comme du bétail. Je me tiens fermement à une barre et manque de tomber un milliard de fois. Je n'imagine même pas le nombre de fois où je serais tombé si j'avais mis mes chaussures à talon.


Je sors du wagon et j'ai l'impression d'être délivrée. Je ne sais pas comment je vais faire pour m'habituer aux sensations fortes tous les matins, mais de toute façon, ce n'est pas comme si j'avais le choix ! Je marche un peu dans le quartier d'affaires de Chicago, tout en étant guidée par mon téléphone. Quand je vois que je ne suis qu'à quelques mètres, je change de chaussures et je vérifie ma coiffure. Heureusement, mes mésaventures ne semblent pas m'avoir décoiffé. Tout est parfait, comme prévu.


Il est exactement 7h57 et je passe les portes de ce gigantesque bâtiment. Avec confiance, je m'adresse à la dame de l'accueil, qui m'indique l'étage et le bureau auquel je dois me rendre, précisant que Madame Jones m'y attend déjà.


Je suis ses indications et me retrouve devant le bureau qui est au nom de ma supérieure. Je prends une profonde inspiration avant de toquer. J'attends qu'on me dise d'entrer avant d'ouvrir la porte.


-Mademoiselle Anderson je suppose, installez-vous, je vous pris, dit-elle sans lever les yeux de ses papiers.


Ses cheveux grisonnants sont attachés en un chignon parfait et ses lunettes lui donnent un visage encore plus sévère. Lorsqu'elle prête enfin attention à moi, je sens ses yeux me scanner durement. Ou alors c'est son regard naturel, je ne saurai pas réellement faire la différence.


-Je n'ai pas de temps à perdre alors allons dans le vif du sujet. Je sais que vous prétendez à un poste au sein de la communication, et vous semblez être chanceuse, un poste s'est libéré récemment, celui de ma secrétaire plus exactement.


-Mais je n'ai pas postulé pour le poste de secrétaire, mais pour-


-Je sais, mais c'est le seul poste disponible, peut-être que si plus tard un autre se libère, vous pourrez tenter d'y accéder, cependant pour le moment ce n'est pas le cas, me coupe t-elle si bien que je n'ose pas lui répondre, comme je l'ai dit, je n'ai pas de temps à perdre donc cette offre est à prendre ou à laisser.


-J'accepte, je réponds aussitôt.


-Bien, elle se lève, votre bureau est juste devant la porte, quand j'appelle à votre téléphone, vous rappliquez immédiatement ; quand je vous demande quelque chose vous allez me le chercher. Je ne veux pas de question, ni de complaintes, faites votre travail et tout ira pour le mieux, liste t-elle. Et aussi, vous devez être ponctuelle, j'arrive tous les matin à 8h et quand j'arrive mon café doit être sur mon bureau, j'acquiesce simplement, Vous commencez dès maintenant, prenez ses feuilles et faites moi une vingtaine de photocopies de chaque.


-Très bien où se trouve la photocopieuse, je demande en prenant les feuilles qu'elle me tend.


-Je ne vais tout de même pas faire le travail à votre place, sortez et dépêchez-vous de me faire ces photocopies j'en ai besoin au plus vite !


Et c'est comme ça que s'est passée toute ma journée. J'ai couru dans tout l'immeuble, demandé de l'aide à tous ceux que je croisais à la recherche d'une imprimante, avant de la trouver et de fondre en larmes une bonne centaine de fois, avant de comprendre comment cette machine fonctionnait. La journée m'a paru si longue que j'ai cru qu'elle n'en finirait jamais, et je regrette déjà d'avoir accepté ce travail. J'aurais dû me douter que je ne serais pas prise tout de suite à un haut poste, mais je ne m'attendais pas non plus à jouer les assistantes pour ce que je décrirais comme étant le diable en personne.


Elle est si exigeante que je n'ai même pas eu le temps de manger à midi. En sortant, je suis accueillie par l'air frais de cette fin de journée. Tout ce que je veux maintenant, c'est regarder un film en pyjama et faire comme si je ne devais pas y retourner demain.


Je prends le métro sans changer de chaussures, c'est pourquoi dès que je vois une place assise libre, je me précipite, volant la place d'une grand-mère qui me foudroie du regard. Le trajet est tout de suite meilleur lorsqu'on ne manque pas de s'effondrer par terre à chaque instant !


Je finis par descendre et je marche le plus rapidement possible vers l'appartement. En un rien de temps, je me retrouve déjà à prendre ma clé au fond de mon sac pour ouvrir la porte. Il est 18h et retirer mes chaussures à talon est comme une libération. J'avance dans l'appartement, mais je me fige.


Un homme, brun, habillé tout en noir est assis dans le canapé, une bière dans sa main gauche, et me fixe du regard.


-Vous êtes qui ? Qu'est-ce que vous faites chez moi ? Je demande à bout de nerf.


-Le voleur de ton-


Un voleur !


Il n'a pas le temps de finir sa phrase que je me saisis d'une de mes converses restée dans mon sac et lui jette violemment à la figure. Il l'attrape sans faire le moindre effort de sa main droite et hausse un sourcil.


-J'allais dire que j'étais le voleur de ton cœur, mais si tu préfères, je peux aussi être ton prince, Cendrillon, dit-il avec un sourire narquois.

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6 commentaires

Alec Krynn

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Il y a 3 ans

Mais qui est cet inconnu 😯

lamelodiedesmots

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Il y a 3 ans

J'adore 😊

Morgane Rigan

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Il y a 3 ans

hahahaha génial cette entrée en matière j'étais pas prête et Hanae non plus visiblement, il a l'air absolument génial hate de découvrir la suite !

Ceya

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Il y a 3 ans

Merci d'avoir lu ! Je suis contente que ce chapitre t es plus et j'espère que le suivant te plaira aussi !

Claa’

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Il y a 3 ans

Tellement hâte de lire la suite! Ce personnage mystère est plus qu’intrigant🧐

Ceya

-

Il y a 3 ans

J'ai aussi hâte de poster la suite ! Et je suis plutôt contente de l'effet qu'a ce nouveau personnage 😉🤫
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