Fyctia
Chapitre 8 - Partie 2
Deux ans.
Deux ans qu’elle et moi jouons à ce petit jeu. Vingt-six mois qu’elle vient quand bon lui semble, pour une nuit ou seulement quelques heures, au gré de ses envies. Oh, au début, j’y ai cru. Ou plutôt, non, je n’arrivais pas à y croire : la petite sœur de mon meilleur ami, la plus belle fille que j’aie jamais vue, qui me faisait du rentre-dedans. D’accord, la soirée avait été plus qu’arrosée, étant donné que nous fêtions notre retrait de la vie militaire. Pourtant, malgré les litres de tequila, je me souviens parfaitement lui avoir demandé de ne pas initier quelque chose qu’elle n’assumerait pas au petit matin. Moi, de mon côté, j’avais toujours été subjugué par la miss, aussi, j’avais l’impression de vivre un rêve éveillé. Nous avons passé une nuit de folie. Et un mois magique, durant lequel j’ai cru avoir trouvé la femme de ma vie.
Mais le rêve a été de courte durée. Qu’elle refuse de parler de nous à sa famille, je peux le comprendre. Moi le premier, je ne voyais pas réellement comment annoncer à Cedric que je fréquentais sa sœur. Mais qu’elle évite de manière systématique d’être vue en public avec moi a commencé à me faire tiquer. Et un beau jour, j’ai réalisé que je n’étais qu’une passade. Un beau gosse de plus à accrocher à son palmarès. Avec le désavantage de ne pas être aussi friqué que les autres types qu’elle pouvait fréquenter, entre deux passages dans mon lit. J’ai fini par lui poser la question et elle s’est mise à rire, en passant ses doigts sur ma joue.
— Ian, mon chou… On s’amuse bien, toi et moi, non ? Alors pourquoi chercher plus loin ? Je n’ai pas envie d’avoir cette… étiquette de « fille en couple » collée sur le front. Je veux profiter. Pas toi ?
Je n’ai pas eu le cœur de lui dire non. Parce que le mien, de cœur, il était déjà pris dans les filets de Mina Hornsby depuis de nombreuses années. Alors j’ai souri et j’ai acquiescé. Depuis, je vis au gré de ses visites, j’attends qu’elle daigne m’accorder quelques minutes de son temps. Chaque corps à corps me rend un peu plus accro, chaque étreinte me donne envie de plus. Et ce soir, tandis qu’elle se blottit contre moi en me racontant le dernier potin mondain, je sens mon cœur se serrer… avant qu’un grand vide ne se fasse. Ses mots n’atteignent plus mes neurones, ses caresses ne m’intéressent plus. Je finis par m’endormir, sans me demander si elle sera encore là demain matin.
Peu importe.
4 commentaires
francoise drely
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Il y a 3 mois
JULIA S. GRANT
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Il y a 3 mois
Renée Vignal
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Il y a 3 mois
Alexandra ROCH
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Il y a 3 mois