Fyctia

D’autorité, elle se dirige même vers le fauteuil, sur lequel elle s’installe. Roulée en boule comme un chaton, elle disparaît sous le grand plaid.

— Eh, miss, il est hors de question que…

— Que quoi ? T’as vu ta taille ? Tu ne tiendras jamais sur ce fauteuil. Alors que moi, je suis déjà en train de sombrer, lâche-t-elle en bâillant.

J’hésite un instant, bien conscient de la justesse de son argumentation. Mais mon cerveau se fait la malle quand Heaven se met à se tortiller sur son siège à grand renfort de grimaces. À l’instant où j’ouvre la bouche pour l’interroger sur sa danse insolite, elle fait passer son jean par-dessus le plaid pour le lâcher au sol.

— J’espère que ça ne te gêne pas ? Dormir avec un fute, très peu pour moi, et en plus, celui-ci est trempé. Beurk !

Qu’est-ce que je dois répondre à ça ? Je ne suis tout de même ni un pervers ni un animal, et la seule idée de la savoir en culotte sous sa grande couverte claire ne devrait pas avoir d’importance. Ne devrait.

Pour couper court à toute dérive de mon esprit, je tente de me rappeler la dernière fois où j’ai cédé à une envie folle. Et lorsque le visage de Mina s’imprime sur mes rétines, toute idée sexy s’est envolée. Oh, je ne me laisserai plus avoir. C’est mon cerveau qui commande, pas mon pénis !

D’un geste, je fais passer mon pull au-dessus de ma tête. Je me serais bien débarrassé de mon t-shirt par la même occasion, mais ce ne serait pas convenable. Je me glisse alors sous la couette pour enlever mon jean, après avoir remercié Heaven une fois de plus. Mais, pour toute réponse, je n’ai que son souffle régulier et un léger reniflement.

Bonne nuit, gamine.

*Désolée pour ce chapitre court coupé en deux mais... à 121 mots près, il ne rentrait pas en une seule fois !*